La Commission Européenne dévoile son plan de développement de l'hydrogène vert - L'EnerGeek

La Commission Européenne dévoile son plan de développement de l’hydrogène vert

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Ce mercredi 8 juillet 2020, la Commission Européenne a présenté son très attendu plan pour soutenir la filière de l’hydrogène vert. Cette technologie pourrait devenir le fer de lance de la transition énergétique de l’Union Européenne, notamment dans l’industrie et les transports. Pour ce faire, des investissements à très grande échelle seront nécessaires.

L’hydrogène propre, seule alternative pour décarbonner certains secteurs de l’industrie et des transports

Le 15 juin 2020, plusieurs pays européens, dont la France, avaient demandé avec insistance à la Commission Européenne de relever ses ambitions en matière d’hydrogène vert. Ce mercredi 8 juillet 2020, la Commission leur a donné satisfaction, en publiant un très ambitieux plan de développement de l’hydrogène propre en Europe : “C’est la clé d’une économie européenne forte, compétitive et sans carbone”, a affirmé le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.

Pour la Commission, l’hydrogène propre (c’est à dire produit à partir d’électricité renouvelable) est la technologie prioritaire pour décarbonner certains secteurs de l’économie particulièrement émetteurs de gaz à effet de serre. En ligne de mire figure l’industrie, et en particulier la sidérurgie : la production d’acier nécessite en effet de grandes puissances que l’électricité est incapable de produire, mais que l’hydrogène peut apporter.

Pour la même raison, la Commission voit dans l’hydrogène la seule technologie viable pour décarbonner le transport maritime et aérien, des domaines où l’électrique ne permet de propulser que des bateaux et des avions de faible taille. Un large développement de la filière hydrogène pourrait permettre par ailleurs de rendre cette technologie viable pour le transport routier, les camions tout d’abord, mais aussi les voitures individuelles.

« L’UE a raison de donner la priorité à l’hydrogène dans les transports où il n’y a pas d’alternative pour décarboner”, a salué l’ONG Transport & Environnement.

La Commission Européenne veut que l’hydrogène vert couvre 12 à 14% des besoins en énergie en 2050

Enfin, l’hydrogène est une technologie adaptée au stockage d’électricité issue de renouvelables, à grande échelle. La Commission se montre particulièrement ambitieuse, puisqu’elle envisage que l’hydrogène propre couvre entre 12 et 14% des besoins en énergie de l’UE en 2050. Actuellement, l’Union ne produit que 9,8 tonnes d’hydrogène, essentiellement grâce aux énergies fossiles (le gaz principalement).

Les investissements d’ici 2050 pour atteindre cette ambition seraient colossaux, entre 180 et 470 milliards d’euros. Ils permettraient notamment de construire des électrolyseurs de grande taille, afin d’en améliorer le rendement. L’Allemagne a d’ailleurs annoncé début juin en investissement de 9 milliards d’euros dans la filière.

“Nous sommes les leaders mondiaux dans cette technologie et nous voulons rester en tête mais nous devons faire un effort supplémentaire […] car le reste du monde nous rattrape rapidement”, rappelle Frans Timmermans.

Reste la question centrale de la part des combustibles fossiles dans la production d’hydrogène à venir. Pour les producteurs de gaz naturel, les hydrocarbures doivent avoir leur part, accompagnés de technologie de capture du carbone, au moins dans une période de transition qui permettra de développer la filière et les électrolyseurs de grande taille. La Commission Européenne semble favorable à cette période de transition.

Une position critiquée par les ONG environnementales : “La Commission est tombée dans le panneau de l’industrie des combustibles fossiles. […] Elle offre une nouvelle bouée de sauvetage à cette industrie en faillite”, pointe ainsi Tara Connolly de Friends of the Earth.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • L’hydrogène propre ne se fera que par les surplus éoliens qu’il faut multiplier à “outrance”.
    En France nous avons 3 façades maritimes que tous les autres payas européens peuvent nous envier, mais nous sommes si nucléarisés autant dans le mixe électrique que dans le cerveau que nous n’avons mêmes pas encore planté une seule éolienne en mer.
    Nous sommes la risée de ceux qui s’en sont aperçus, et nous deviendrons bientôt la risée de tous.

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  • Lamentable cette façon de tromper les gens avec le slogan « hydrrogene vert « 
    Car c’est pour placer l’escroquerie des éoliennes à terre ou en mer et nous faire payer les super taxes Hulot -Royal ,
    Oui lamentable et honteux pour la FRANCE,

    Répondre
  • Il faut en effet faire vite car, comme déjà précisé depuis plusieurs années, la production mondiale d’hydrogène et son transport sous forme d’ammoniac (NH3) qui est courant, avance de plus en plus rapidement et les unités dans le monde poussent un peu comme des champignons pour exporter à bas prix de l’ammoniac, donc facilement à rendement élevé de l’hydrogène, et le marché mondial est considérable.

    De plus selon DNV GL et d’autres, l’ammoniac vert produit notamment à partir de solaire devrait être 32 % moins cher que l’hydrogène et 15 % moins cher que le méthanol du fait des faibles coûts du solaire dans une majorité de pays et secondairement des structures existantes de stockage, transport, logistique portuaire etc existant.

    L’ammoniac se stocke durablement bien.

    De même le transport d’ammoniac convertit quand souhaité en hydrogène ne consomme que 2%. Les moteurs de navires à ammoniac arrivent aussi, en hybride 60/40 relativement optimal compte tenu de la température de combustion et les plus avancés à piles à combustible ammoniac.

    Il y a plusieurs options pour les navires selon les types de navigations, distances etc

    Bien que l’on maîtrise très bien tout le cycle de l’ammoniac et son transport depuis longtemps, ce dernier est relativement toxique en cas d’accident majeur donc il n’y a pas lieu que cette production qui s’organise rapidement puisse être trop compétitive donc excessive au plan mondial par rapport aux productions des différents pays et que l’on recommence avec l’ammoniac d’export les excès réalisés avec le pétrole/gaz etc.

    Et çà peut être tentant pour certains fournisseurs face aux prix de production des EPR dont tous les rapports indépendants annonçaient depuis plusieurs années qu’ils n’allient plus être compétitifs et générer de nombreux problèmes.

    D’où la nécessité d’avancer plus vite et mieux dans les nombreuses solutions et approches renouvelables pour lesquelles il y a encore beaucoup d’innovations, intégrations, marchés et perspectives. On est encore en France qu’au 1.0 des possibilités des renouvelables !

    Parmi beaucoup d’autres l’Arabie Saoudite produira dès 2025 de l’ammoniac vert (à partir d’énergies renouvelables, unité de 4 GW) dont l’exclusivité de distribution mondiale est donnée à l’américain Air Products, l’équivalent d’Air Liquide en France ou Linde en Allemagne.

    Elle a une capacité annuelle de 1,2 million de tonnes d’ammoniac, comme la plupart des usines modernes.

    Et comme le rappelle Air Products : “Il faudrait :

    – environ 200 autres unités de ce type pour fournir suffisamment d’ammoniac vert pour décarboner le secteur du transport maritime (opportunité selon eux de mille milliards de dollars) (ce n’est évidemment pas la seule option envisagée heureusement donc ils font ici une affirmation à titre purement indicatif)

    – 200 autres pour décarboner le secteur des engrais

    – et beaucoup, beaucoup plus pour satisfaire la demande d’hydrogène renouvelable des camions et des bus sur laquelle Air Products se concentre aujourd’hui – encore plus serait nécessaire car l’hydrogène est adopté dans les voitures et les trains et d’autres applications. Et nous n’avons pas commencé à compter les opportunités dans le secteur de la production d’électricité”

    D’autres pays proches de l’Europe ont la même approche et sur tous les continents.

    L’Asian Renewable Energy Hub en Australie (15 GW de renouvelables) devrait être opérationnel pour cette même production d’ammoniac/hydrogène en 2027 avec ajout de 5 GW.

    Etc

    Pour les seuls engrais, ils correspondent à environ 80% de la production d’ammoniac mondiale qui reste encore produit actuellement essentiellement à partir de sources carbonées et ils sont responsables de 1,8% des émissions.

    L’Espagne est la première a avoir inauguré récemment une unité d’hydrogène/ammoniac pour des engrais.

    Comme a également raison de souligner l’Asian Renewable Energy Hub qui est consortium d’énergéticiens pour un investissement en Australie dans un premier temps de 15 GW de renouvelables complétés par 5 GW et plus en différentes phases et démarré depuis 2014 :

    “L’ammoniac vert n’est plus limité aux projets à petite échelle”

    “La gestion des énergie intermittentes n’est plus un problème techno-économique” (il n’y a pas moi qui le dit, on entendait déjà çà dans tous les congrès de gestion de l’énergie et réseaux il y a plusieurs années !)

    “Le problème de la poule et de l’oeuf sur la façon de financer une usine sans un marché de l’ammoniac vert établi a été résolu”

    Pour info ce site sur les développements de l’ammoniac vert suit assez bien l’actualité de ce thème relativement spécifique :

    https://www.ammoniaenergy.org/articles/saudi-arabia-to-export-renewable-energy-using-green-ammonia/

    .

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