Le 10 décembre 2019, Hydrogène de France a signé un contrat de transfert de technologie avec Ballard Power Systems, le fabricant de piles à combustibles canadien. L’enjeu ? Lancer en France une usine d’assemblage pour des piles de plus de 1MW. Elles seront destinées au stockage de l’électricité verte, et devraient contribuer à changer la donne en matière de développement de l’électricité issue des énergies renouvelables.
Bordeaux accueillera la 1e usine mondiale de grandes PAC
Hydrogène de France vient de conclure un accord crucial pour le développement de son activité. En signant un contrat de transfert de technologie avec Ballard Power Systems, il s’assure de pouvoir lancer la production d’une pile à combustible d’une capacité de stockage inédite. En effet, l’entreprise canadienne exploite un modèle de PAC (pile à combustible) d’une capacité supérieure à 1MW. Il s’agira donc de la première usine mondiale capable de fabriquer en série des PAC d’une telle puissance. De quoi répondre aux problématiques actuelles de stockage des énergies propres.
Pour lancer ce projet, Hydrogène de France va investir 15 millions d’euros. L’entreprise va aussi faire construire une usine dédiée à l’assemblage des PAC. Elle sera située à Bordeaux, et permettra, sur environ 8 000 me de superficie, de produire cette nouvelle génération de PAC. Son entrée en service est prévue pour 2022. Sa capacité de production annuelle dans les cinq premières années est estimée par Hydrogène de France à 50 MW. Par la suite, la capacité de production devrait être revue à la hausse, pour atteindre plusieurs centaines de MW par an.
Le virage technologique de la PAC : nouvelles capacités de stockage et nouveau modèle économique
L’entreprise bordelaise a annoncé ses ambitions : « HDF entend jouer un rôle précurseur sur le marché naissant de l’hydrogène. Considéré à la fois par les industriels et les gouvernements comme une des solutions pour la transition énergétique, l’hydrogène se développe dans plusieurs directions dont la mobilité (véhicules, trains…) mais également les applications stationnaires. »
De fait, depuis l’ambition du plan hydrogène défendu par Nicolas Hulot et rappelé par Elisabeth Borne, l’hydrogène fait partie des axes stratégiques choisis par la France pour piloter sa transition énergétique. L’enjeu actuel est double : mettre sur le marché des PAC d’une puissance assez élevée pour optimiser les capacités de stockage. Mais aussi garantir un tarif attractif. HDF répond aussi sur ce dernier point : « l’industrialisation et la standardisation de ces systèmes réduisent leur coût, améliorent significativement leur fiabilité et leur maintenance. »
L’#hydrogène est une solution d’avenir pour réussir la transition écologique.
Plan hydrogène, pacte productif : merci à @airliquidegroup d’avoir organisé ce matin une table-ronde avec les industriels français pour y travailler tous ensemble. pic.twitter.com/awmOYPKmE6
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) November 26, 2019
D’après Damien Havard, le fondateur et président de HDF : « La standardisation de cette brique stratégique permettra la production d’une électricité non polluante et compétitive à grande échelle. Nous apportons la solution industrielle qui manquait pour développer le stockage massif d’énergie renouvelable. C’est la fin de l’intermittence des énergies renouvelables. »
Des Piles à combustible pour gérer l’intermittence des énergies
Conditions météo, cycle saisonnier, alternance du jour et de la nuit… Autant de contraintes qui demeurent des freins majeurs au développement des énergies éolienne et solaire. Ces deux sources d’électricité propre connaissent en effet une chute de leur production selon les conditions (ensoleillement trop faible pour le solaire, peu de vent pour l’éolien). Dans un système de production électrique mixte, la baisse de productivité des filières EnR est compensée par les autres sources d’approvisionnement comme le nucléaire. Mais pour faire progresser la part d’EnR dans le mix électrique national, il va falloir lisser la production.
Un bon fact checking qui n’a pas grand chose de factuel.
Ici, un raisonnement en moyenne annuelle qui masque totalement le problème numéro 1 de l’éolien, l’intermittence. Y’a des moments où, oui, ça ne produit rien. https://t.co/6f8H3WY8ed
— Tristan Kamin ☢️ (@TristanKamin) December 18, 2019
Le stockage de l’électricité est un moyen pour lisser artificiellement cette production. Dans une logique de smart grid, le surplus de production peut être stocké dans une ferme de batteries ou de PAC, pour être ensuite redistribué sur le réseau électrique lors des pics de consommation.
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