L'AIE dresse l'état des lieux du marché de l'énergie après le coronavirus

L’AIE dresse l’état des lieux du marché de l’énergie après le coronavirus

marché mondial de l'énergie et coronavirus

Depuis le début de la crise du coronavirus, l’AIE a publié plusieurs rapports sur le marché de l’énergie. D’après ses premières analyses, les effets du confinement sur l’économie mondiale et la consommation d’énergie ne se limiteront pas à l’année 2020. Dans ses dernières projections du 16 juin, l’AIE dresse un état des lieux et veut encourager la relance des investissements dans l’énergie. Selon ses experts, il est désormais temps de tirer les enseignements de la crise pour privilégier une reprise vertueuse au niveau du marché de l’énergie.

Coronavirus et énergie : “Un choc historique”

Sans surprise, l’AIE n’a pas hésité à juger le coronavirus de “choc historique pour le monde de l’énergie”. D’après elle, le marché mondial de l’énergie n’avait pas connu de séisme aussi important depuis soixante-dix ans. Le ralentissement économique mondial, notamment dans certaines zones clés comme l’Asie et l’Europe, vient fragiliser une économie déjà en pleine mutation.

Concrètement, l’AIE observe que les pays en confinement total ont baissé leur consommation d’énergie de 25% en moyenne. Et pour les pays en confinement partiel, la baisse a été de 18%. Dans les deux cas, l’AIE note que la question de l’indépendance énergétique est plus que jamais d’actualité. L’Agence l’affirme : “La sécurité électrique et les systèmes d’énergie résilients sont plus indispensables que jamais pour les sociétés modernes.”

Confinement dû au coronavirus : baisse de la demande d’énergie

Dans son rapport du 16 juin, l’AIE annonce qu’au premier trimestre 2020, la demande mondiale d’énergie a diminué de 3,8%. C’est en mars que la baisse a été la plus importante. A ce moment-là, l’Asie, l’Europe et l’Amérique du nord avaient pris des mesures de confinement qui ont drastiquement ralenti l’économie.

Le charbon est la source d’approvisionnement la plus durement touchée par la crise. Au global, la demande de charbon a chuté de 8% au premier trimestre. Un résultat qui s’explique par la position centrale de la Chine. Point de départ du coronavirus, la Chine dépend d’une énergie axée sur le charbon. Sa production électrique en est dépendante, et le ralentissement de l’économie chinoise a donc frappé le marché du charbon de plein fouet.

La même tendance s’observe pour le pétrole. La demande de pétrole a chuté de près de 5% au premier trimestre. Une baisse largement due au ralentissement du secteur des transports et de l’aviation, qui représentent à eux seuls 60% de la demande mondiale. Le rapport de l’AIE précise qu’à fin mars, “l’activité mondiale de transport sur routes était presque 50% inférieure à la moyenne de 2019 et l’aviation était 60% inférieure”.

La baisse de la demande électrique profite aux renouvelables

Confinement oblige, le mix électrique mondial a connu une transformation éphémère mais cruciale. L’AIE note que la demande mondiale d’électricité a baissé de 20% ou plus dans les pays confinés. Si la consommation électrique résidentielle a explosé, elle n’a pourtant pas compensé la baisse vertigineuse de consommation électrique de l’industrie. Les experts de l’AIE le soulignent avec ironie : “Pendant des semaines, la structure de la demande a ressemblé à un dimanche prolongé.”

Avec la baisse de production de l’électricité d’origine fossile et nucléaire, les énergies vertes ont tiré leur épingle du jeu. Peu voire pas du tout impactées par le confinement, elles ont vu leur part dans le mix électrique progresser. Ainsi en France, RTE a annoncé que les énergies renouvelables ont représenté 35% de l’approvisionnement électrique à la fin du mois de mars. Une piste de réflexion pour démontrer l’urgence des investissements dans les énergies vertes ?

Quels enseignements pour le monde énergétique d’après ?

D’après les projections de l’AIE, même en prenant en compte le redémarrage graduel de l’économie mondiale, le marché de l’énergie va connaître une année noire. D’ici fin 2020, la demande de pétrole devrait chuter de 9%, retombant à son plus bas niveau depuis 2012. La demande de charbon pourrait baisser de 8%. Les demandes de gaz et de nucléaire devraient aussi diminuer du fait du ralentissement de la consommation électrique mondiale.

Les énergies renouvelables vont-elles sortir gagnantes de la crise ? Le coronavirus a largement bouscule le marché de l’énergie. Et les experts de l’AIE s’attendent à ce que la demande mondiale en énergies vertes augmente d’ici la fin de l’année. La capacité de production installée continue de croître, et de nouveaux projets doivent encore voir le jour dans les prochains mois. Surtout, l’AIE s’attend à un rebond fin 2020 début 2021 en ce qui concerne la demande énergétique mondiale. Il y aurait alors une vraie opportunité si “une vague d’investissements pour redémarrer l’économie est dédiée à une infrastructure plus propre et plus résiliente.”

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • « Ainsi en France, RTE a annoncé que les énergies renouvelables ont représenté 35% de l’approvisionnement électrique à la fin du mois de mars. Une piste de réflexion pour démontrer l’urgence des investissements dans les énergies vertes ? »
    Justement non, c’est plutôt que les énergies intermittentes ont un accès prioritaire au réseau… et donc que les autres, carbonnés ou pas (nuc, hydro, gaz, …) n’ont pas produit voir se sont effacés vu la demande! Mais toujours autant de personnes travaillaient dans ces usines à l’arrêt. Cela démontre plutôt le gâchis idéologique en France!

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