La pandémie de coronavirus va provoquer une baisse spectaculaire de la production d’électricité nucléaire en France. EDF l’évalue à environ 300 TWh pour 2020, contre 380 TWh l’année dernière. En cause : la baisse de la consommation d’électricité et le manque de personnel qui perturbe opérations de maintenance.
2020 : à cause du coronavirus, EDF annonce une production nucléaire de 300 TWh pour 2020, en forte baisse
Début 2020, EDF tablait sur une production d’électricité nucléaire entre 375 et 390 TWh pour l’année. Le groupe a révisé, ce jeudi 16 avril 2020, ses prévisions à la baisse : à cause de l’épidémie de coronavirus Covid-19, EDF l’évalue à 300 TWh (contre 380 TWh en 2019). Soit le plus bas niveau depuis 30 ans et, à capacité égale, le plus bas de l’histoire du nucléaire en France.
La pandémie perturbe en effet les opérations de maintenance des centrales, et donc leur production. La consommation électrique a par ailleurs baissé, jusqu’à 20%. Le groupe a donc décidé de diminuer l’utilisation de son parc : « EDF est en train d’adapter son programme d’arrêts pour maintenance afin d’ajuster au mieux ses capacités de production », a précisé le groupe dans un communiqué.
L’énergéticien a également déclaré que, pour sécuriser « l’approvisionnement en électricité pendant l’hiver 2020-2021 », la production de plusieurs réacteurs « pourrait être suspendue cet été et cet automne, afin d’économiser le combustible de ces unités ».
Le groupe a également revu à la baisse ses prédictions de production nucléaire pour 2021 et 2022, entre 330 et 360 TWh. « Il faut revoir tous les arrêts de tranche qui étaient envisagés dans le cadre du grand carénage ainsi que la gestion du combustible, ce qui n’est pas simple », a détaillé à Reuters une source proche de la direction.
Un équilibre à trouver entre les opérations de maintenance et la disponibilité des réacteurs
Selon Yves Marignac, responsable du pôle nucléaire au sein de négaWatt, la pandémie force EDF « à devoir se projeter dans une situation potentielle de conflit entre la bonne réalisation des opérations de surveillance et de maintenance et la disponibilité des réacteurs sous l’angle de la sécurité d’approvisionnement ».
Autre facteur à prendre en compte : la priorité donnée aux renouvelables pour l’injection dans le réseau : « A noter que contrairement aux énergies renouvelables, le nucléaire n’a ni sa production garantie quelle que soit la consommation (modulation à la baisse quand la consommation n’est pas là, contrairement à l’éolien/solaire), ni une garantie de revenus par l’Etat. Raisons pour lesquelles il est plus touché que les énergies renouvelables » par la baisse de la consommation d’électricité, a précisé sur Twitter le consultant Nicolas Goldberg.
A noter que contrairement aux EnR, le nucléaire n’a ni sa production garantie quelque soit la consommation (modulation à la ↘️ qd la conso n’est pas là, contrairement à l’éolien/solaire), ni une garantie de revenus par l’Etat. Raisons pr lesquelles il est plus touché que les EnR
— Nicolas Goldberg (@GoldbergNic) April 16, 2020
En revanche, pour répondre aux craintes de coupure des particuliers, EDF a décidé de « garantir la fourniture d’énergie à l’ensemble de ses clients particuliers en suspendant, jusqu’au 1er septembre 2020, toute réduction ou interruption de la fourniture d’électricité et de gaz ainsi que les pénalités de retard pour tous ses clients particuliers ».
Laisser un commentaire