Un analyste de Goldman Sachs a affirmé, ce lundi 11 mai 2020, que la demande mondiale en pétrole devrait augmenter suffisamment pour dépasser l’offre, dès la fin mai 2020. La réduction drastique de la production facilitera ce scénario. Pour autant, les stocks de brut étant au plus haut dans le monde, le cours du baril devrait rester sous les 30 dollars jusqu’à la fin de l’année.
Fin mai 2020, la demande en pétrole va dépasser l’offre, mais sans faire remonter les prix
Jeffrey Currie, responsable des matières premières chez Goldman Sachs, a publié ce lundi 11 mai 2020 un rapport sur les évolutions du marché du pétrole à cours terme. Selon lui, d’ici la fin du mois de mai 2020, suffisamment de pays auront levé leurs mesures de confinement pour provoquer un rebond de la consommation de pétrole des entreprises et des particuliers.
Comme, dans le même temps, pour répondre à l’effondrement des prix, les producteurs de pétrole (OPEP+ en tête) ont décidé de réduire considérablement leur production, l’analyste estime que la demande pourrait dépasser l’offre à la fin du mois de mai 2020.
Mais les stocks de pétrole sont aussi à leur plus haut niveau historique : toujours d’après Jeffrey Currie, environ 1,2 milliards de barils sont actuellement stockés. Il faudra d’abord résorber ces stocks pour imaginer une hausse du cours du brut. La priorité sera d’abord de réduire le stockage flottant, estimé à 450 millions de barils, qui est le plus coûteux. Il faudra attendre le troisième trimestre 2020 pour que tous les tankers soient vidés.
Vers un baril durablement entre 20 et 30 dollars ?
La réduction du stock à terre n’est donc pas programmée avant le quatrième trimestre de cette année. Les cours du pétrole ne devraient donc pas augmenter avant cette date. Cette analyse rejoint ainsi celle de Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine, expert en matières premières, à nos collègues d‘Investir.
« En réalité, beaucoup de brut se vend à moins de 10 dollars le baril sur les marchés physiques. La faiblesse des prix est durable. Même si elle se reprend, les stocks resteront importants. Au mieux, les cours reviendront vers 30-35 dollars fin 2020 » expose-t-il.
Philippe Chalmin estime même que la Russie souhaite maintenir le pétrole sous les 30 dollars, pour éliminer la concurrence du pétrole de schiste américain (qui n’est rentable qu’avec un baril à 35-40 dollars) : l’intérêt de la Russie « est donc de maintenir des cours faibles, même si c’est coûteux pour la Russie. Moscou ne coulera le schiste américain que si les prix restent vers 20- 30 dollars », décrit l’analyste.
In fine, Philippe Chalmin estime donc que « le marché pourrait trouver son plancher dans cette zone des 20 et 30 dollars ».
Laisser un commentaire