Canada : accord sur le gazoduc entre le gouvernement et un chef autochtone

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Ce dimanche 1er mars 2020, le gouvernement canadien est parvenu à un accord avec un chef héréditaire wet’suwet’en sur la ...

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Ce dimanche 1er mars 2020, le gouvernement canadien est parvenu à un accord avec un chef héréditaire wet’suwet’en sur la construction d’un gazoduc qui traversent les terres de ce peuple autochtone canadien. Sans assurer pour autant une sortie de la crise qui paralyse le réseau ferroviaire canadien depuis 25 jours.

Gazoduc Coastal GasLink : la nation wet’suwet’en et ses sympathisants bloquent le réseau ferroviaire du Canada

Voici plus de trois semaines que la communauté wet’suwet’en et ses sympathisants bloquent des voies ferrés dans tout le Canada, pour marquer leur opposition à la construction du gazoduc Coastal GasLink, qui va traverser les terres ancestrales de ce peuple autochtone.

Ce dimanche 1er mars 2020, le chef héréditaire Woos, la ministre des Relations Couronne-Autochtones Carolyn Bennett et le ministre des Relations avec les Autochtones de la Colombie-Britannique Scott Fraser ont déclaré avoir trouvé une entente de principe pour régler le conflit. Aucun détail sur les contours de l’accord n’a été donné. Il doit être examiné par la nation wet’suwet’en.

« Nous verrons si cet accord s’avère cohérent avec ce que nous défendons », a déclaré le chef héréditaire Woos, qui a réaffirmé son opposition de principe au gazoduc. Les We’suwet’end sont gouverné par un système mixte de « Conseil de bande » (élus par la population) et de chefs héréditaires. Les premiers ont approuvé la construction du gazoduc, les seconds s’y opposent.

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« C’est la voie à suivre pour le Canada, pour continuer d’aller vers la reconnaissance des droits, le respect, la coopération, le partenariat », a affirmé Carolyn Bennett, qui veut voir dans cet accord le « début » d’une nouvelle relation. Le consortium pilotant la construction du gazoduc a annoncé une reprise des travaux pour ce lundi 2 mars, en affirmant sa volonté de dialoguer « avec tous les groupes autochtones le long du circuit ».

Question de droits de propriété et de représentativité

Pour autant, cet accord n’a pas provoqué la levée de toutes les barricades : « Nous devons obtenir plus d’information de tous les chefs [wet’suwet’en] pour voir comment ils se sentent. La communauté va devoir se réunir avant de prendre une décision. Un petit groupe ne peut pas décider pour tout le monde », a notamment lancé Kenneth Deer, secrétaire de la nation mohawk, à la réserve de Kahnawake, sur la Rive-Sud de Montréal.

Au-delà, cet accord doit aussi formaliser le protocole à suivre pour la construction de futures infrastructures de grande ampleur. La question des titres et de la représentativité est au cœur du conflit : avec qui les entreprises et les gouvernements doivent-ils négocier dans un tel cas ?

En effet, le territoire ancestral des wet’suwet’en n’a fait l’objet d’aucun traité, et demeure, en droit, « non cédé » au gouvernement canadien. En 1997, la Cour Suprême du Canada a ainsi déclaré que la propriété autochtone n’avait pas été abolie par le gouvernement provincial, et qu’elle ne pouvait pas l’être. Mais sans définir la zone et les limites du territoire wet’suwet’en.

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Cette affaire illustre bien la complexité des installations d’infrastructures énergétiques de grande ampleur (comme les gazoducs) dans des territoires occupés, cultivés et administrés par des populations locales, surtout quand ces dernières sont peu (ou pas) consultées.

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