Contre toute attente et malgré une croissance économique mondiale de 2,9%, les émissions de CO2 provoquées par le secteur de l’énergie sont restées stables en 2019, selon un rapport de l’AIE rendu public ce mardi 11 février 2020. La transition énergétique en cours dans les pays développés est à l’origine de cette stabilité, puisque les émissions dans les pays émergents (notamment en Asie) ont continué de croître.
Les émissions de CO2 liées à l’énergie en forte baisse dans les pays développés en 2019
Les émissions de CO2 liées au secteur de l’énergie pour l’année 2019 atteignent 33 gigatonnes, un niveau équivalent à celui de 2018 : tel est le principal enseignement du rapport publié, ce mardi 11 février 2020, par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Tous les prévisionnels annonçaient pourtant une nouvelle hausse, après celles de 2017 et de 2018 (ces émissions étaient restées stables entre 2013 et 2016).
BIG NEWS. Despite widespread expectations global energy-related CO2 emissions would post another annual increase in 2019, new @IEA data shows they were unchanged at 33 gigatonnes even as the world economy expanded by 2.9% ➡️ https://t.co/MUidUOIIqv pic.twitter.com/B5QZ5S1DEP
— Fatih Birol (@fbirol) February 11, 2020
Ces pronostics ont été déjoués malgré une croissance économique de 2,9% au niveau mondial. Les pays développés sont le moteur de cette stabilisation, puisque les émissions de CO2 y ont connu un net recul. La baisse est de 5% (soit 160 millions de tonnes) dans l’Union Européenne, de 2,9% (soit 140 millions de tonnes) aux Etats-Unis, et de 4% au Japon.
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse, selon l’AIE : « le développement des énergies renouvelables (principalement éolien et solaire), le passage du charbon au gaz naturel, et davantage de production issue du nucléaire ». Au final, les émissions des pays avancés sont retombées à leur niveau de la fin des années 1980, quand la demande en électricité était un tiers plus élevée qu’aujourd’hui. La production d’électricité à partir de charbon a notamment baissé de 15% dans ces pays.
En revanche, dans le reste du monde, les émissions de CO2 liées à l’énergie ont connu une forte hausse, de près de 380 millions de tonnes, provoquée à 80% par les pays d’Asie, où de nombreuses nouvelles centrales à charbon ont été mises en service. Et ce, malgré un ralentissement de la croissance économique dans plusieurs marchés émergents.
« Nous assurer que 2019 reste un pic définitif dans les émissions de CO2 »
« Nous devons à présent travailler dur pour nous assurer que 2019 reste un pic définitif dans les émissions de CO2 et pas seulement une nouvelle pause dans leur croissance. Nous avons les technologies nécessaires pour y parvenir, nous devons toutes les utiliser », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
Pour ce faire, l’Agence va publier un rapport spécial sur les perspectives énergétiques mondiales en juin 2020, fixant l’objectif de réduire d’un tiers les émissions de CO2 liées à l’énergie dans le monde d’ici 2030. Il sera suivi d’un sommet international de l’AIE sur les transitions énergétiques à Paris le 9 juillet.
« Cet arrêt bienvenu de la croissance des émissions est une raison d’espérer que nous pouvons relever le défi climatique de cette décennie. Cela prouve que des transitions vers une énergie propre sont en cours – et que nous avons la possibilité de réduire les émissions de manière significative par le biais de politiques et d’investissements plus ambitieux », conclue Fatih Birol.
Rappelons que les émissions de CO2 ne se limitent pas au secteur de l’énergie : l’industrie et, surtout, les transports émettent également beaucoup de gaz à effet de serre. Raison pour laquelle, malgré la stabilité sur le front de l’énergie, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté en 2019.
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