L’Organisation météorologique mondiale a publié ce lundi 25 novembre 2019 son rapport annuel sur la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre (GES). Non seulement un nouveau record a été battu en 2018, mais aucun signe de ralentissement n’est actuellement visible. Comme un nouveau signal d’alarme, à une semaine de l’ouverture de la COP25.
Plus haute teneur en CO2 depuis 3 millions d’années
L’accord de Paris est, plus que jamais, au cœur du débat sur l’urgence climatique. A quelques encablures de la COP 25, qui se tiendra à Madrid du 2 au 13 décembre 2019, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU a dressé son bilan 2018 de la concentration des GES dans l’atmosphère.
Il ne s’agit pas des émissions annuelles, mais de la quantité de particules qui restent présentes dans l’air. Rappelons que les océans absorbent environ un quart des émissions totales. Pour l’année 2018, l’OMM annonce désormais une concentration de CO2 de 407,8 parties par million (ppm). En 2017, cette concentration était de 405 ppm, soit une hausse conséquente de 0,69%.
Ce taux d’accroissement est supérieur à la moyenne des dix dernières années – ce qui signifie que la tendance n’est clairement pas au ralentissement ! La concentration de CO2, principal gaz à effet de serre persistant, atteint désormais 147% du niveau de concentration préindustriel de 1750.
« Il convient de rappeler que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », a noté le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
« Aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des GES »
Le rapport souligne également que les concentrations de méthane (CH4), deuxième plus important gaz à effet de serre persistant, et de protoxyde d’azote (N2O), premier responsable de la destruction de la couche d’ozone, ont également augmenté plus fortement que la moyenne annuelle de la dernière décennie.
« Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat », accuse Petteri Taalas. L’OMM se joint donc à un mouvement mondial, mené notamment par une communauté scientifique de plus en plus active, et appelle les Etats à traduire leurs « engagements en actes et revoir à la hausse [leurs] ambitions dans l’intérêt de l’humanité ».
En France, Salima Yenbou, eurodéputées EELV, a déclaré, à la publication de ce rapport, que « malheureusement, nous avons raisons de nous alarmer ! ». Pieyre-Alexandre Anglade, eurodéputés LREM, en a profité pour rappeler que son groupe parlementaire Renaissance va demander cette semaine que l’Union Européenne déclare l’état d’urgence climatique et environnemental.
Les principaux gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique ont atteint un nouveau record en 2018 indique l’#ONU.
L’urgence est là!
Notre groupe au Parlement européen demandera cette semaine que l’#Europe déclare l’état d’urgence climatique et environnemental. https://t.co/Aacm66M8vB
— Pieyre-Alexandre Anglade (@PA_Anglade) November 25, 2019
Selon une étude récente de l’ONG américaine Fondation écologique universelle (FEU-US), l’Union Européenne est le seul des quatre « gros » pollueurs mondiaux (Etats-Unis, Chine, UE, Inde, 56% des émissions mondiales) sur le chemin de remplir, voire de dépasser, ses engagements pris lors de l’Accord de Paris.
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