Face à l'urgence climatique, les scientifiques du monde entier se mobilisent

Face à l’urgence climatique, les scientifiques du monde entier se mobilisent

Alors que le jeudi 21 novembre, les rédacteurs de l’Oxford Dictionaries ont annoncé qu’ils avaient choisi l’expression “urgence climatique” comme mot de l’année 2019, au début du même mois, la revue scientifique américaine BioScience a publié une tribune signée par plus de 11 000 scientifiques du monde entier. Ensemble, ils souhaitent interpeller les dirigeants du monde au sujet de la crise climatique. D’après eux, l’épisode sera “plus grave que prévu”, et la planète devrait être confrontée à “une souffrance indescriptible” dans les prochaines décennies.

Ils sont 11 258, issus de 153 pays, et ce sont tous des scientifiques. Les signataires de la tribune publiée par le magazine BioScience ont pris la parole, le 5 novembre 2019, pour témoigner de l’urgence climatique actuelle. D’après les scientifiques, les politiques de transition énergétique actuellement mises en œuvre par les dirigeants du monde sont insuffisantes. L’objectif de réduction des émissions de GES de 40% à l’horizon 2030 est grandement menacé. Et s’il n’est pas tenu, les conséquences pourraient être désastreuses.

Cette prise de parole n’est pas un hasard du calendrier. Elle intervient alors qu’on célèbre les quarante ans de la première conférence mondiale sur le climat. Elle s’était tenue en 1979, à Genève. Depuis, de nombreuses COP se sont succédées, sans parvenir réellement à fédérer les dirigeants, jusqu’à la COP21 qui a vu naître l’Accord de Paris. Mais cet Accord est encore fragile, et il peine à se concrétiser. Pire : Donald Trump a annoncé le retrait officiel des Etats-Unis. Le pays, qui est l’un des plus gros émetteurs de CO2 de la planète, ne participera pas à l’effort collectif.

Un appel à changer les modes de vie

La tribune signée par les scientifiques insiste sur l’urgence de la situation actuelle : “Nous déclarons clairement et catégoriquement que la planète Terre fait face à une urgence climatique. Pour sécuriser un futur durable, nous devons changer nos modes de vie. Cela implique des transformations majeures dans la manière dont fonctionne notre société globale et dont elle interagit avec les écosystèmes naturels.”  Ils poursuivent en précisant : “Les réactions climatiques en chaîne pourraient causer d’importantes disruptions aux écosystèmes, aux sociétés, aux économies, et rendre de grandes parties de la Terre inhabitables.”

Parmi les mesures de changements profonds préconisés par les scientifiques, on retrouve plusieurs thématiques déjà bien ancrées dans l’actualité comme la réduction de la consommation, l’arrêt de la destruction des zones forestières, mais aussi des problématiques liées au secteur de l’énergie. D’après eux, la question du recours à l’avion pour voyager devient sensible à cause de l’impact environnemental de ce mode de transport.

Les énergies fossiles en ligne de mire

Sans surprise, les scientifiques demandent aussi à ce que les états mettent un terme à l’utilisation des énergies fossiles. Le sujet n’est pas nouveau, mais la tribune propose de mettre en place un système de taxation sur l’extraction et sur la vente de toutes les énergies fossiles. Pour les rédacteurs de la tribune, cette seule mesure pourrait avoir un effet dissuasif. Elle permettrait alors de donner un coup d’accélérateur à la transition énergétique, et ainsi favoriser les énergies vertes.

Une mobilisation scientifique de plus en plus pressante

Depuis quelques mois, les initiatives de ce genre se multiplient, et d’autres collectifs de scientifiques dans le monde ont déjà publié des tribunes comparables. Le 7 septembre 2019, à la veille de la journée de marche mondiale pour le climat, 700 scientifiques français avaient déjà publié une tribune dans le journal Libération. D’après eux : “Il est tout aussi crucial qu’urgent de sortir du champ de l’incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d’une transformation sociétale profonde”. Jeudi 21 novembre, les rédacteurs de l’Oxford Dictionaries ont apporté leur soutien à la cause climatique à leur manière. Ils ont annoncé qu’ils avaient choisi l’expression “urgence climatique” comme mot de l’année 2019.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Au siècle dernier, on trouvait encore des annonces “gaz à tous les étages” dans les immeubles.

    Maintenant, c’est bourrage de crâne dans tous les médias. Comme si l’homme avait été responsable de la remontée du niveau des mers de 120 mètres depuis 18000 ans, presque 7 mm par an.

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