Prévoir la production d'électricité renouvelable, une nécessité en France

Prévoir la production d’électricité renouvelable, une nécessité en France

Atos et Météo France ont profité de l’European Utility Week (EUW), qui se tient jusqu’au 14 novembre, pour dévoiler une plateforme de prévision de la production d’électricité renouvelable. Destinée aux producteurs et agrégateurs d’électricité et s’intégrant dans une logique de smart grid, elle permettra de piloter plus efficacement production et consommation d’électricité, pour maintenir le réseau à l’équilibre.

Prévoir la production d’électricité renouvelable

Ce 12 novembre 2019, premier jour de l’EUW 2019 qui se tient Porte de Versailles à Paris, a été marqué par la présentation d’une plateforme de prévisions de production d’électricité renouvelable.

Développée conjointement par Atos et Météo France, elle répond à un besoin des réseaux électriques français et européens, dans l’optique d’une injection d’une part croissante de renouvelables intermittents (éolien et photovoltaïque au premier chef). Elle s’adresse aux producteurs et agrégateurs d’électricité, dans le cadre d’un réseau intelligent, où production et consommation d’électricité doivent être pilotées en temps réel et de manière décentralisée.

Pour assurer une stabilité au réseau électrique (et notamment le maintenir à 50 Hz), il faut que la production et la consommation soient, en permanence, équivalentes. Pour utiliser au mieux les leviers de flexibilité dont ils disposent (stockage, réduction ou effacement de la consommation), agrégateurs, producteurs et gestionnaires réseau ont besoin de connaître la production intermittente en temps réel, et, mieux, de l’anticiper.

Un outil pour mieux piloter les réseaux électriques

La plateforme d’Atos et de Météo France s’inscrit dans cette volonté. Elle agrège d’abord les données météorologiques fournies par Météo France, les historiques de production et les informations sur les équipements physiques en place. Puis, grâce à des algorithmes de machine learning, elle propose des prévisions de production les plus précises possibles. Elle s’adresse ainsi aux professionnels des réseaux électriques français et européens. “Alors que le marché européen est en pleine expansion, cette plateforme répond aux enjeux croissants des acteurs du secteur de l’énergie en permettant d’ajuster la flexibilité du réseau d’électricité. Nous sommes très heureux de cette nouvelle coopération avec Météo-France, partenaire d’Atos de longue date” s’est félicité Franck Chevalley, Directeur du marché Energie & Utilities chez Atos.

Cette innovation prend ainsi place dans une évolution globale des réseaux électriques vers plus de flexibilité et de pilotage en temps réel, qui impose le développement de solutions smart grid. Des évolutions indispensables pour dépasser la barre des 30% d’électricité renouvelable intermittente dans le mix électrique.

EUW 2019 : la flexibilité au coeur de la volonté européenne de décarboner l’énergie

L’European Utility Week est l’un des rendez-vous clés des professionnels de l’écosystème énergétique européen. Il se tient pour la première fois cette année à Paris. 18 000 professionnels sont attendus durant les trois jours que dure la manifestation, aux cotés de 800 entreprises exposantes.

Cette édition 2019 s’inscrit dans la volonté européenne de décarboner le secteur de l’énergie, via une collaboration la plus étroite possible entre les différents acteurs. En cela, la flexibilité est au coeur des préoccupations de nombreuses entreprises présentes comme RTE, Enedis, Siemens, Schneider Electric…

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bonjour,

    Notre priorité est de limiter le réchauffement climatique. Il faut réduire notre consommation d’énergie fossile et garder une électricité pilotable décarbonnée. En France, l’électricité est déjà décarbonnée. Augmenter la part d’EnR ne fait donc rien pour le climat. La réponse serait différente en Pologne mais en France c’est juste une mesure antinucléaire. Les EnRi compliquent la gestion du réseau, augmentent les risques de black out, augmentent le prix du kw.h, augmentent les surfaces artificialisées, augmentent la consommation de métaux…

    Je m’interroge, le seul sénario qui me vient en tête dans lequel il serait intéressant de développer des EnRi de petites puissances, locale, chez les particuliers, serait le cas d’un effondrement systémique qui limiterait nos déplacements dans un périmètre autour de notre lieu d’habitation accessible avec des moyens low tech (pieds, vélo). Dans ce sénario, un foisonnement de production utilisant des EnRi serait utile (dans ce cas, on accepterait l’intermittence). Et encore, car ces installations ont une durée de vie de 20 à 30 ans donc cette résilience complémentaire apportée par le EnRi ne pourrait être durable qu’à la condition que nous maîtrisions toute la chaîne de fabrication et de recyclage.

    Est ce que vous pensez à un scénario effondrement systémique quand vous dites que les EnRi sont intéressantes ?

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  • @ Garnier

    La politique clairement érigée comme “tout nucléaire” sur les documents des années 70 avait quelques avantages mais au final plus d’inconvénients.

    Quand vous faites une politique industrielle ou autre trop “centralisée” sur “une offre limitée”, çà a des avantages mais vous mettez tous vos oeufs dans le même panier et quand le contexte devient plus difficile vous êtes dans une situation industrielle déplorable, comme nous le sommes dans plusieurs secteurs énergétique en bonne partie à cause du “tout nucléaire” des années 70.

    Vous avez des exemples similaires pour les pays qui profitaient de leurs ressources en pétrole/gaz sans penser que les choses changeraient forcément un jour.

    Vivre au jour le jour sans jamais anticiper n’est pas pertinent.

    Résultat le nucléaire français représente une très faible part du marché mondial dominé pour l’instant par la Russie à 60 %(Rosatom) et d’ici environ une vingtaine d’années par la Chine. Et dans le même temps nous n’avons pas non plus développé assez les autres technologies énergétiques dont renouvelables, stockage, efficacité énergétique, bâtiments zero-energy et producteur d’énergie etc.

    De plus les perspectives du nucléaire comme vous pouvez aussi le vérifier sont faibles par rapport au renouvelables dont la croissance est bien plus forte en énergie consommée (+ 373% ces 10 dernières années pour les renouvelables, + 48% pour le nucléaire mais essentiellement ponctuellement en Chine donc en moyenne croissance plus faible)

    Donc soit vous persistez aveuglément dans le nucléaire et devrez comme pour l’électroménager, l’informatique etc admettre bientôt qu’il est plus rentable d’acheter du nucléaire chinois et créer une coquille vide pour assurer les frais du nucléaire échoué (sur plus de 100.000 ans concernant les déchets si aucune solution techhnologique et économique satisfaisante n’est développée d’ici là) comme en son temps pour le charbon avec les Charbonnages de France.

    Soit enfin vous vous réveillez, travaillez sérieusement, regardez les réalités et anticipez les perspectives de chaque technologie énergétique en cours et à venir.

    Donc il n’y a pas lieu de stopper tout développement des renouvelables mais au contraire développer toutes les filières d’avenir et anticiper sur les meilleures technologies et approches. Les marché éolien et solaire sont importants pour plusieurs décennies et nous y avons à faire.

    Même si l’on achète comme dans tous secteurs des composants ailleurs, il y a bien lieu de développer des filières solaire, éolien etc comme on le fait pour être présent sur ces marchés, leurs innovations, intégrations, avoir des entreprises, qualifications, réalisations, savoir-faire etc.

    Vous constatez d’ailleurs bien que le secteur nucléaire se plaint de l’absence de réalisations depuis une quinzaine d’années mais dans les autres technologies énergétiques renouvelables bien d’autres depuis les années 70 et dont beaucoup sont morts ont eut à subir et se sont plaint de cette approche nucléaire centralisée extrémiste qui a fait couler ou se développer ailleurs bien des innovations, technologies etc. et nous place également en mauvaise place en efficacité énergétique entre autres.

    L’aspect biodiversité s’applique aussi au secteur de l’énergie pour la résilience à long terme.

    En plus le nucléaire depuis tout ce temps n’a pas été capable d’être assez compétitif sur les nettement plus importants marchés extérieurs ni de faire beaucoup évoluer sa technologie.

    Ce n’est pas le cas des renouvelables.

    Donc de grâce, ne refaite pas l’erreur de l’aspect l’extrêmiste de la politique “tout nucléaire” des années 70 qui a été nuisible à beaucoup de secteurs et aspects énergétiques, marchés, retombées et emplois et qui nous coûtent cher désormais en adaptations.

    L’éolien comme le solaire se développent raisonnablement en France et ont permis des baisses de prix entre autres multiples retombées et marchés de plus pour EDF, Engie etc ce qui compense leur difficultés dans le nucléaire.

    Dans les renouvelables les prix ont nettement baissé, ont encore un potentiel de baisse et il y a beaucoup de technologies à développer et le cas échéant à soutenir comme dans toute innovation et de nombreuses perspectives, la Chine ne faisant pas tout.

    Pour ce qui est des choix de technologies on a des outils très précis pour choisir les meilleures technologies et approches.

    Il est clair que le secteur nucléaire en particulier français est dans une concurrence technologique et économique chaque jour plus forte et qu’il n’arrive plus à faire face sinon on le constaterait partout dans le monde.

    Mais s’en prendre aux renouvelables après avoir fait une politique “tout nucléaire” depuis les années 70 et devoir remettre de l’argent dans une filière aux perspectives des plus réduites, c’est encore la gabegie qui continue après la gabegie énergétique.

    Pour mémoire aussi les renouvelables et l’énergie ne s’arrêtent pas et loin s’en faut à l’éolien et au solaire PV et une transition en cache d’autres. Par exemple la décentralisation de l’énergie et les bâtiments producteurs d’énergie ont un rôle essentiel à jouer.

    Vous évoquez l’intermittence qui n’est plus un problème technique comme vous pourriez le constater si vous assistiez par exemple aux congrès spécialisés sur ces sujets etvous semblez loin d’imaginer les intégrations du solaire (PV, thermique, hybride, CSP etc) dans les bâtiments et une autre conception des bâtiments.

    Je sais que le secteur de la construction évolue lentement et que beaucoup sont focalisés sur le nucléaire et sa technologie et approche des années 70 mais essayez de vous pencher sur ce qui se fait en pointe dans le bâtiment dans le monde et qui se développe dans le cadre des bâtiments zéro carbone, producteur d’énergie etc

    L électricité va de pair avec la chaleur et le froid, les différentes formes de stockage d’électrictié et de chaleur etc.

    Les séparations que vous faîtes et votre approche n’est pas pertinente au plan énergétique, économique, ressources et réseau car la chaleur est un des postes principaux de consommation.

    Or notre parc nucléaire a un rendement de 33% et on ne récupère quasiment pas de chaleur/froid.

    Les renouvelables ont bien plus de conjuguaisons et d’intégrations possibles au coeur même de la consommation.

    Le coefficient de performance moyen des pompes à chaleur installées est inférieur à 3. En solaire vous pouvez atteindre 80.

    La durée de vie du solaire thermique et hybride PV est de plus bien supérieur à une pompe à chaleur et ses coûts d’entretien bien inférieurs.

    Le solaire sait faire à la fois de l’électricité, de la chaleur, du froid et la chaleur comme l’électricité. De même on sait stocker (plus de 300 technologies dont plus de 100 déjà concurrentielles ou sinon sur le point de l’être) mais il y a des approches meilleures que d’autres selon les cas.

    De nombreux bâtiments et lotissements y compris au Nord de l’Europe et au Canada stockent le solaire thermique inter-saisonnier et ont des taux de couverture chaleur et froid la plupart de 100% et au minimum de 97% (Drake Landing) et ce pour un coût plus bas que les autres approches. On développe une approche similaire dans les réseaux de chaleur à plus de 50% de solaire thermique et stockage.

    Une simple machine de solaire flexible peu produire chaque mois la production d’un réacteur nucléaire. Les perspectives du coût du solaire PV flexible c’est moins de 50 euros le m2.

    Les contrats des éoliennes se font la plupart du 30 ans et non pas 20 ans et on estime pouvoir passer à 40 ans voire plus.

    Bref, le sujet est vaste mais merci d’approfondir beaucoup plus les sujets de l’énergie car c’est plus complexe que vous le présentez comme on le voit trop souvent, en bonne partie à cause de lobbyistes dont le but et d’éviter aux gens de trop approfondir ces sujets pour leur commerce et intérêts, mais c’est aussi plus passionnant et il y a beaucoup plus de solutions, approches et perspectives, ce n’est pas une question anti nucléaire et le paramètre CO2 n’est qu’un des multiples paramètres à prendre en compte.

    On a un niveau d’outils et de connaissance en énergie qui permettent de faire beaucoup mieux que ces éternels débats binaires depuis une vingtaine d’années entretenus par des gens, qui plus est la plupart non spécialisés en énergie.

    Répondre
  • Bonjour,

    Garnier rappelle simplement que les EnR ne peuvent pas réduire les émissions de carbone en France puisque l’électricité française est déjà décarbonée.
    En réponse un très long pavé où il n’est question que des méfaits du nucléaire, tout à fait hors sujet.
    Les bienfaits des EnR ? Voyez les chiffres de l’Allemagne :
    – Coûts exorbitants se répercutant sur les tarifs ;
    – Pollution en CO2 d’où effets néfastes pour le réchauffement climatique ;
    – Pollution en fines d’où affections pulmonaires en Europe ;
    – Instabilité du réseau avec fortes variations des prix spots (prix quelquefois négatifs).

    Il s’agit là de chiffres constatés, maintes fois cités.

    Répondre
  • @ Bernard C.

    Bonjour,

    – l’électricité n’est qu’une faible part de notre problématique énergétique
    – elle n’est pas et de loin l’approche plus efficiente par rapport à certaines approches renouvelables (ex. différentes formes de solaire thermique, stockage inter-saisonnier ou autres inclus comparé aux pompes à chaleur dont les cop pratiques plafonnent). Les intégrations de solaire thermique stockages inclus dans les réseaux de chaleur comme dans les bâtiments, certaines industries etc ont des perspectives très importantes en plus de leur durabilité et coûts déjà souvent inférieurs, c’est une autre conception des bâtiments et notamment toitures qui n’ont guère évolué techniquement depuis des décennies voire plus.
    – le modèle nucléaire centralisé ancien limite très fortement la multitude d’approches technologiques et locales donc innovations et parts export
    – nos anciennes centrales arrivent en fin de vie avec tous les problèmes que cela englobe et refaire partiellement la politique des années 70 n’a absolument plus d’intérêt face aux multiples solutions existantes. Notre marché nucléaire à l’export est par ailleurs très limité et se réduit au fil du temps, y réinvestir de nouveau en France ne permet donc pas d’utiliser les financements pour l’énergie et les approches énergétique de la manière la plus efficiente. De plus les armements ont évolué et ces centrales sont indéfendables donc à risques élevés inutiles.
    – les bienfaits des renouvelables sont incontestables au plan mondial puisqu’elles participent plus rapidement que le nucléaire notamment à la fermeture de centrales thermiques. La baisse des prix du solaire permet son intégration dans les bâtiments, transports etc Les vitrages solaires seront bientôt moins chers que les vitrages classiques etc. Les meilleures performances de l’éolien et de leur exploitation notamment en offshore où les prix ont des perspectives de baisse encore importantes et inégalables par le nucléaire permet de réduire le nombre d’éoliennes, d’augmenter leur recyclabilité etc
    – la régulation des réseaux via le nucléaire n’est pas la plus rapide ni la meilleure approche face aux nouvelles technologies
    – les potentiels d’optimisation des réseaux en Europe et plus sont encore élevés et les stockages ne manquent pas. Les prix négatifs sont traités et ne sont pas des problèmes techniques ou économiques insurmontables. C’est par ailleurs et notamment le manque de flexibilité du parc nucléaire et thermique qui en est en grande partie à l’origine comme une récente étude de l’opérateur de réseau que j’avais mise ici ces deniers jours le précise et qui est donc facile à retrouver.
    – La France est “importateur net” d’électricité d’Allemagne depuis leur transition car leur prix de marché est moins élevé. Le World Industry Status Report parmi d’autres le confirme. Il suffit par ailleurs de reprendre les études des années 90 et suivantes et récentes pour voir que l’option nucléaire était plus coûteuse en Allemagne et aurait eu moins de retombées export. Ce pays se heurtait en plus et entre autres au problème de stockage des déchets et mines salines qui prennent l’eau.
    – l’Allemagne était une grande économie pionnière en renouvelables et s’est heurtée à des problèmes qui lui étaient spécifiques (géographie, aspect social des mines de charbon que l’on ne ferme pas politiquement d’un claquement de doigt etc) mais elle a pu réduire ses émissions malgré l’arrêt de la moitié de ses centrales nucléaires. Heureusement d’ailleurs qu’ils n’ont pas attendu l’ouverture d’EPR durant ce temps et à quel prix. Au plan géopolitique çà en faisait également une cible idéale et objet de chantages. La part de C02 émise par l’Allemagne comparé au plan mondial est faible (et à peine supérieure à la nôtre par habitant en tenant compte des émissions importées) mais on pense qu’il n’y aura jamais plus de conflit. Ce n’est encore une fois par un raisonnement global et objectif sur toutes les problématiques énergétiques dont il faut tenir compte si l’on est un peu responsable dans ce domaine.
    – les coûts présentés sans analyse approfondie comme “exorbitants” ne tiennent comme toujours pas objectivement compte du “bilan net” de la politique allemande et sont à mettre en comparaison, entre autres, avec les retombées économiques, les chiffres d’affaires réalisés au plan mondial dans ce secteur (un seul exemple Siemens est devenu numéro 1 mondial de l’éolien en 2017), les marchés acquis, les retombées de l’importante fiscalité qui rend pour le moment les prix de l’électricité élevée mais un réseau plus fiable et rénové (nous avons bien plus de coupures durables de courant chaque année et un réseau largement à rénover) et ces taxes élevées ne concernent qu’en partie les renouvelables. Faut-il chaque fois remettre un rappel précis des taxes ?
    – sans rentrer dans les détails le poids de la facture allemande d’énergie corrigée du climat est inférieure à la nôtre malgré un prix électrique TTC plus élevé qui a d’importantes retombées dont l’efficacité énergétique où l’Allemagne est leader mondial, elle pèse bien moins dans le budget des ménages et plus de 50% de ces derniers touchent des revenus des renouvelables qui viennent en déduction. Sa politique était imparfaite mais son bilan financier global est positifs depuis plusieurs années. Les prix des renouvelables ne sont en outre désormais plus ce qu’ils étaient, donc faut-il regarder le passé ou l’avenir pour faire des choix ?

    – Par ailleurs et entres autres, l’Allemagne – et d’autres pays qui s’en inspirent, Suisse etc – a planifié le développement du power to X depuis plusieurs années et elle est en train de prendre une avance notoire pendant que certains consacrent les budgets publics et leur temps universitaire à faire la promotion et le lobbying d’une approche énergétique des années 70. Et après on se demande pourquoi la France recule régulièrement dans les classements et formations !

    Désolé de nouveau pour le “très long pavé” mais on ne peut pas survoler le sujet de l’énergie avec les éternels slogans simplistes que certains rabbachent depuis 20 ans avec une approche de l’énergie qui n’est ni globale ni assez en pointe et cette forme de certitude que la France serait chaque fois la meilleure du monde alors que ses entreprises dans le secteur de l’énergie sont limitées (et souvent endettées), sa R&D pas toujours en pointe et alors que des milliers d’équipes spécialisées dans le monde avancent rapidement avec des technologies et approches de plus en plus performantes et pertinentes.

    Il faut analyser ce qui se fait le mieux dans le monde au lieu de se regarder le nombril, critiquer nos voisins et souvent partenaires, perdre du temps à critiquer des études Ademe qui ne seraient pas “tout nucléaire” plutôt que d’apporter des solutions positives et constructives à tel ou tel point. Il n’y a pas que le nucléaire comme plus de 280 études et modélisations régulièrement affinées le confirment dans le monde et laissent beaucoup de choix. On sait bien que ni le nucléaire ni les renouvelables ne sauveront à eux seuls le climat mais les renouvelables sûrement plus que le nucléaire qui avait pourtant tout le temps d’évoluer depuis ses débuts et l’avance prise sur les renouvelables auquel il a souvent été nuisible.

    Répondre
  • @ Bernard C. en complément sur les bienfaits des renouvelables :

    Décarbonisation du secteur de l’électricité : les énergies renouvelables offrent le plus d’avantages pour la santé et l’environnement

    L’approvisionnement en électricité est l’un des plus gros émetteurs de CO2 au monde. Pour maintenir le réchauffement de la planète bien en deçà de 2°C, plusieurs voies mènent à des émissions nulles dans le secteur de l’énergie, et chacune a ses impacts environnementaux potentiels – comme la pollution de l’air et de l’eau, l’utilisation des terres ou la demande en eau.

    Utilisant pour la première fois une combinaison de multiples systèmes de modélisation, une équipe internationale de chercheurs dirigée par le Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) a maintenant quantifié les avantages et les inconvénients réels de trois routes principales vers la décarbonisation.

    Ils montrent que le fait de compter principalement sur l’éolien et le solaire apporterait la plupart des co-bénéfices pour la santé des personnes et de la planète.

    “Lorsque nous examinons la situation dans son ensemble – des émissions directes des installations électriques à l’exploitation minière des minéraux et des combustibles pour leur construction et leur exploitation, en passant par les terrains nécessaires à l’infrastructure d’approvisionnement en énergie – nous avons constaté que le meilleur choix pour l’homme et l’environnement est de compter principalement sur les énergies éolienne et solaire “, explique Gunnar Luderer.

    Les chercheurs ont utilisé des simulations complexes esquissant les voies possibles de décarbonisation de l’alimentation électrique (Integrated Assessment Modelling) et ont combiné leurs calculs avec des analyses de cycle de vie. C’est une approche prometteuse pour s’attaquer aussi à d’autres secteurs, comme le bâtiment ou le secteur des transports.”

    Deux variantes technologiques, Conv et NewRE. Dans le scénario Conv, la part de l’approvisionnement en électricité renouvelable variable est limitée à 10 %, ce qui aboutit à un système énergétique largement basé sur des centrales thermiques conventionnelles, avec un fort accent sur le nucléaire et le CSC.

    Dans le scénario NewRE, en revanche, on suppose que le CSC n’est pas disponible et que l’énergie nucléaire est progressivement éliminée, ce qui donne lieu à un scénario où une grande partie de l’approvisionnement en électricité provient de nouvelles énergies renouvelables, à savoir les technologies éolienne et solaire.

    La toxicité pour l’homme est fortement réduite dans le cadre des politiques climatiques, et environ 60 % de moins dans NewRE par rapport à Conv.

    Les rayonnements ionisants émis par les substances radioactives ont un autre impact important dans le secteur de l’énergie (Fig. 2d). Les rayonnements ionisants sont presque exclusivement causés par l’énergie nucléaire et sont dominés par les rejets provenant de l’extraction et du broyage lors de la production de combustibles nucléaires. Les impacts par unité pour toutes les autres technologies, y compris l’énergie au charbon, sont inférieurs de plus de deux ordres de grandeur (voir la figure 2 supplémentaire) et sont largement attribuables à l’utilisation de l’énergie nucléaire en amont.

    Il est important de noter que les inventaires et les méthodes d’évaluation de l’ACV ne tiennent pas compte du risque d’accident nucléaire lié à la radioexposition. Toutefois, l’analyse de Hirschberg et al. et d’autres suggère d’abord qu’en termes d’années de vie perdues, les décès dus aux accidents ont tendance à être considérablement plus faibles que les impacts sur la santé dus aux opérations régulières

    La décarbonisation éolienne et solaire (scénario NewRE) permet d’obtenir systématiquement les réductions les plus importantes des impacts environnementaux liés à la santé (Fig. 6b).

    En l’absence de politiques climatiques, les modèles prévoient une augmentation d’environ 50 % de la consommation d’énergie nucléaire d’ici à 2050, ce qui entraînera une augmentation correspondante des impacts des rayonnements. L’atténuation des changements climatiques pourrait entraîner une nouvelle expansion de l’énergie nucléaire et des impacts de rayonnement correspondants par un facteur de 3 à 7 dans les scénarios FullTech par rapport à 2010, ou même de 5 à 8 si l’utilisation de l’énergie éolienne et solaire est limitée (scénarios Conv).

    Dans les scénarios NewRE, par contre, les effets des rayonnements ionisants sont limités dans la mesure où les centrales nucléaires préexistantes sont progressivement retirées du réseau électrique.

    En raison de l’élévation du niveau de la mer induite par le changement climatique, les inondations côtières seront plus graves dans le scénario de base que dans les scénarios d’atténuation du changement climatique. Les renouvelables progressant plus rapidement que le nucléaire, leur impact est là également plus favorable.

    L’occupation du sol attribuable aux besoins supplémentaires du réseau pour l’intégration de l’énergie éolienne et solaire est faible comparativement à l’empreinte terrestre du réseau électrique général.

    Dans tous les scénarios de décarbonisation, le prélèvement d’eau est le plus élevé dans les scénarios Conv en raison de la part importante de l’énergie nucléaire, qui est particulièrement consommatrice d’eau de refroidissement (figure 4g).

    Les scénarios NewRE, en revanche, ont des capacités thermoélectriques très faibles et se caractérisent donc par des prélèvements d’eau nettement inférieurs.

    https://www.pik-potsdam.de/news/press-releases/decarbonizing-the-power-sector-renewable-energy-offers-most-benefits-for-health-and-environment

    .

    Répondre
  • En complément :

    De combien d’énergie avons-nous vraiment besoin ?

    Deux objectifs fondamentaux de l’humanité sont l’éradication de la pauvreté et la réduction des changements climatiques.

    Les chercheurs de l’IIASA ont tenté de déterminer si la satisfaction des besoins humains les plus élémentaires de chacun est en fait un obstacle à la stabilisation du changement climatique.

    Ils ont mis au point une nouvelle façon de calculer la demande d’énergie à partir des services de base plutôt qu’à partir de la croissance économique, de sorte que l’énergie nécessaire à l’élimination de la pauvreté puisse être séparée de celle nécessaire à la prospérité.

    Les résultats montrent que les besoins énergétiques pour assurer un niveau de vie décent à tous dans les pays choisis sont bien en deçà de leur consommation d’énergie nationale actuelle, et aussi bien en deçà de la consommation énergétique moyenne mondiale par habitant. L’énergie nécessaire pour assurer la santé et l’éducation est bien inférieure à celle des infrastructures physiques, du transport en commun et des bâtiments. Ces besoins énergétiques peuvent toutefois être encore réduits si les pays fournissent des transports en commun à un prix abordable et utilisent des matériaux locaux pour la construction de bâtiments.

    “Nous ne nous attendions pas à ce que les besoins en énergie pour une vie aussi décente que possible soient aussi modestes, même pour des pays comme l’Inde où les écarts sont importants. Ce fut également une agréable surprise de constater que les besoins humains les plus essentiels en matière de santé, de nutrition et d’éducation sont bon marché en termes d’énergie. En cours de route, nous avons également constaté que la mesure de la pauvreté en termes de privations matérielles dépasse de loin la définition de la pauvreté monétaire donnée par la Banque mondiale”

    Les décideurs devraient accorder une attention particulière à l’investissement dans les transports en commun, les bâtiments écologiques et d’origine locale, et encourager les régimes alimentaires et les systèmes alimentaires durables.

    https://www.iiasa.ac.at/web/home/about/news/191118-how-much-energy-do-we-need.html

    .

    Répondre
  • Bonjour et merci pour vos longues réponses.

    Je ne reprendrai pas les arguments un à un.

    L’électricité est un des plus gros émetteur de CO2 au monde, il faut faire quelque chose. Nous imiter par exemple (la France a un des plus faible taux d’émission de CO2 par MWh au monde).

    De nombreuses études ont montré que l’on pourrait faire comme ci ou encore comme ça.
    Proches de nous les exemples concrets, vérifiables, de l’Espagne, du Danemark, de l’Allemagne et même de l’Angleterre ne sont guère convaincants.

    Les longues périodes sans vent (plusieurs jours) sont loin de pouvoir être couvertes par le stockage : pour la France il faudrait des centaines de barrages hydrauliques. Rte donne les informations nécessaires sous forme de tableau Excel. Exemple à cheval sur 2016-2017, on a eu 100 heures sans vent, production éolienne toujours inférieure à 1000 MW.

    À minuit le 31/12 (pile à l’heure où on se souhaite la bonne année) la production éolien + PV était de 266 MW ; la consommation était de 76259 MW.
    Il manque la bagatelle de 75993 MW.
    Les barrages ? Rte nous donne les réserves hydrauliques
    https://www.services-rte.com/fr/visualisez-les-donnees-publiees-par-rte/stock-hydraulique.html
    Stock : 1731 GWh, environ un jour de consommation en hiver.

    Multiplions le nombre d’éoliennes par 10 ; ça vous fera 2660 MW de production.

    Manque toujours 73599 MW ; loin, très loin des possibilités de production et de stockage.

    On a beaucoup de savantes études, fort coûteuses, démontrant qu’il suffirait de vouloir. On manque d’exemples qui fonctionnent depuis plusieurs années. Vous savez stocker : allez-y, en France, ce matin jeudi 21 novembre à 5h00 le MWh valait 43,53 €. Trois heures après 70,32 € ; enrichissez-vous en stockant puisque c’est possible.

    On devrait pouvoir stocker pendant 3 heures que diable !

    Prétendre plier la consommation à la production EnR n’est pas raisonnable : le métro, les hôpitaux, les TGV, les boulangeries ne peuvent différer leurs besoins..

    Répondre
  • Tous vos chiffres n’ont aucun sens comme votre raisonnement.
    Un seul exemple : Supposez une seule éolienne en France, et il arrive (même 80% du temps) qu’elle soit arrêtée, donc production ZERO.
    Votre conclusion : En multipliant le nombre d’éoliennes par 10 (et vous pouvez même pousser jusqu’à 1000) nous aurons toujours zéro. Donc même en multipliant le nombre d’éoliennes par n’importe quel multiplicateur ce n’est pas une solution.
    CF : À minuit le 31/12 (pile à l’heure où on se souhaite la bonne année) la production éolien + PV était de 266 MW ; la consommation était de 76259 MW………. et plus bas :
    Multiplions le nombre d’éoliennes par 10 ; ça vous fera 2660 MW de production. Manque toujours 73599 MW.

    Refaite les même calcul avec la production éolienne en Allemagne avec leurs parcs en Baltique qui dépassent un facteur de charge de 50% (soit pas tellement loin des 65% atteints par les réacteurs nucléaires français contre 75% escomptés), et vous verrez que vos calculs ne tiennent pas la route, biaisés par la faiblesse de votre échantillons totalement sous-disproportionnés par rapport à celui qui vous sert de référence et qui produit plus de 70% de la production.
    Serge Rochain

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  • Vous avez l’habitude semble-t-il de mélanger des chiffres qui de plus n’ont rien à voir comme dire que le les ENR variables perturbent le réseau comme le démontrerait la variabilité du prix spot de l’électricité.
    De plus tous les discours des nucléocrates sont truffés d’âneries comme dire que la production doit être égale à la consommation pour que le réseau soit équilibré…… est un non sens.
    Pour que le réseau soit équilibré, il faut que le courant injecté soit égal au courant consommé !
    C’est très différent. La réalité c’est qu’il faut toujours être en surproduction, prêt à injecter un supplément sur le réseau, et sur le réseau en cas de diminution de charge prêt à déconnecter une production excédentaire. On peut facilement et rapidement connecter ou déconnecter une éolienne ou un parc solaire sans perturber le réseau, mais on ne peut pas connecter ou déconnecter rapidement un réacteur nucléaire dont la production est de 900 MW au minimum. et pour les quelques réacteurs dispatchables, c’est en heures que se compte l’ajustement. C’est à cause de cela que ce sont les centrales à gaz d’abord, puis celles à charbon qui assurent le suivi de charge, le nucléaire étant le dernier recours. C’est aujourd’hui en France le plus gros perturbateur du réseau avec les arrêts intempestifs de réacteurs pour un oui pour un nom, et les délais de remise en marche qui se comptent en jours.

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  • @Rochain
    Du n’importe quoi ! tous vos arguments sont bidon. Observez les données de RTE et vous verrez que vous avez tort . Vus vous contredisez lorsque vous dites que le réseau doit être en surproduction et vous accusez dans le même temps le nucléaire de trop produire. La réalité, c’est que, s’il y a surproduction, les prix baissent et les exportations augmentent,et le réseau est stabilisé. Ou bien le surplus est stocké dans les STEP.

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