La Commission de régulation de l’énergie vient de lancer un appel à contribution sur le développement du stockage de l’électricité par batteries. Dans un contexte de transition énergétique qui vise à mettre en valeur les énergies renouvelables par nature intermittentes, la CRE souhaite « étudier le potentiel du stockage de l’électricité en France ». L’appel à contributions a également pour objectif d’identifier les « éventuels freins au développement » d’une technique qui ne constitue qu’une filière parmi d’autres pour développer la flexibilité de l’électricité.
Stockage : une filière encore trop peu développée en France
Le stockage de l’électricité compte parmi les grands enjeux de la transition énergétique. Le poids toujours plus grand des EnR intermittentes fait apparaître des besoins de batteries importants. En effet, les énergies fossiles et le nucléaire ont pour atout d’être « pilotables » contrairement à certaines énergies renouvelables. Une des solutions – parmi les plus connues du grand public – s’appelle le stockage. Dans sa mise en contexte, la CRE rappelle que « du fait de la baisse des coûts de production, les batteries apparaissent aujourd’hui comme une technologie prometteuse pour répondre » au besoin de transition énergétique.
Une technologie prometteuse, mais « un développement des batteries (qui) reste lent » notamment par rapport à des pays comme l’Allemagne et l’Australie. 2019 pourrait être une année charnière avec la mise en service d’un projet de 6MW au premier trimestre et un second projet de 75 MW à la fin de l’année. La CRE rappelle que plusieurs facteurs expliquent le faible développement du stockage en France. En effet, « l’hydroélectricité est plus développée que chez nos voisins. D’autre part, la proportion d’EnR intermittentes est plus faible et le prix de détail de l’électricité plus bas », affirme le régulateur de l’énergie.
Identifier les freins réglementaires et tarifaires
Cette mise en contexte importante doit être le point de départ d’un appel à contributions axé sur trois thématiques principales.
- Faciliter l’insertion des installations de stockage dans le système électrique, en simplifiant si besoin les procédures de raccordement et le cadre contractuel.
- S’assurer que l’intégralité des marchés du système électrique présente une architecture de marché compatible avec les spécificités du stockage.
- S’assurer que les signaux de prix existants révèlent bien la valeur des différents types de services que peut rendre le stockage.
Afin de faciliter la démarche, cinq questions sont posées notamment sur les éventuelles barrières au développement du stockage par batteries. L’un des principaux objectifs est de « s’assurer que le moindre développement constaté du stockage par batteries résulte de facteurs intrinsèques au marché français actuel, et non pas de barrières réglementaires, tarifaires ou dans les conditions d’accès aux réseaux ». Enfin, la CRE rappelle que le stockage n’est pas la seule source de flexibilité et qu’« à ce titre, il ne semble pas pertinent de subventionner durablement » cette filière, « ce qui reviendrait à (la) favoriser au détriment des autres ». Les contributions peuvent être envoyées jusqu’au 28 février 2019.
Laisser un commentaire