Transport maritime : comment réduire son impact environnemental ?

Transport maritime : comment réduire son impact environnemental ?

transport maritime total

Le transport maritime, particulièrement les navires à gros tonnage, fonctionne encore très majoritairement en brûlant du fioul lourd, le carburant le plus polluant du monde. Si des alternatives existent et commencent à être utilisées, l’Organisation maritime internationale (OMI) a déjà imposé une réduction drastique du taux de soufre dans le fioul des navires. Le 21 octobre 2019, Total a créé une co-entreprise avec un groupe chinois pour produire ce carburant (un peu) moins polluant.

Fioul lourd : le combustible des cargos est le carburant le plus polluant du monde

Certes, le transport maritime demeure, après le train, le second moyen de transport le plus efficace d’un point de vue environnemental (rapport entre émissions de polluants, poids transporté et distance parcourue), devant la route et le transport aérien.

Pour autant, l’explosion du nombre de navires, particulièrement de fort tonnage, ces 50 dernières années, a considérablement augmenté l’impact environnemental global du transport par cargo. En effet, la majorité des navires utilisent comme carburant du fioul lourd, c’est à dire avec une importante teneur en soufre. Ce carburant est beaucoup moins cher que celui d’une voiture ou d’un camion, mais aussi beaucoup plus polluant.

Outre des émissions de CO2 et de particules fines nettement plus élevées, il se distingue par ses émissions de dioxyde d’azote (le transport maritime représente ainsi entre 17 et 31% des émissions mondiales) et, surtout, de dioxyde de soufre. Selon France nature environnement (FNE), les émissions de soufre seraient à elles seules responsables de 50 000 morts par an en Europe.

Transport maritime : quelles alternatives à termes ?

Des alternatives existent à ce fioul lourd. La plus simple à mettre en œuvre est le GNL (Gaz naturel liquéfié), nettement moins polluant (presque aucune émission de soufre et de particules fines, et génère 30% de gaz carbonique (CO2) de moins que le fioul). L’hydrogène a également un potentiel important, il est la meilleure solution pour décarboner intégralement, à termes, le transport maritime, mais n’est pas encore mature.

Autre solution en cours de déploiement : équiper les ports de câbles électriques permettant aux navires, une fois à quai, de cesser de brûler du fioul pour produire de l’électricité (comme une majorité le font encore actuellement). En septembre dernier, avec le dispositif “escales zéro fumée“, Renaud Muselier annonçait ainsi un plan d’investissement de 30 millions d’euros en faveur de l’électrification des navires à quai dans les ports de Marseille, Toulon et Nice.

Une avancée à court terme : réduire le taux de soufre des carburants marins

En attendant la généralisation de ces solutions, l’Organisation maritime internationale (OMI) a déjà imposé une évolution : à partir de 2020, le taux de soufre dans le carburant marin ne pourra excéder 0,5% (contre 3,5% aujourd’hui). Un premier pas en forme de révolution. Selon l’OMI : “Pour respecter cette règle, la plupart des navires devront faire la transition vers des fuel-oils à très faible teneur en soufre”.

Symbole de cette nouvelle donne, Total a annoncé ce lundi 21 octobre 2019 la création, avec le groupe public chinois Zhejiang Energy Group (ZEG), d’une coentreprise dans le carburant marin à bas taux de soufre dans la région de Zhoushan (est de la Chine). Le choix de cette implantation n’est pas un hasard : il s’agit du “plus important hub de fret maritime du monde en termes de tonnage, englobant notamment les ports de Ningbo et de Shanghai”, selon le communiqué de Total annonçant cette création.

Fournir, en Chine, de “nouveaux carburants marins à bas taux de soufre, conformes avec la réglementation de l’OMI, est une contribution supplémentaire vers un transport maritime durable”, a déclaré Philippe Charleux, un responsable de l’activité Lubrifiants et Spécialités de Total.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
ven 19 Avr 2024
Imaginez faire des économies notables sur votre budget carburant tout en adoptant un style de conduite qui respecte davantage l'environnement. L'écoconduite se révèle être une méthode efficace pour réduire vos dépenses et votre empreinte carbone. Carburant : baisser un peu…
mer 18 Oct 2023
Le 1er juillet 2024 marquera un tournant dans la tarification du gaz en France. Une augmentation du tarif de distribution est prévue, et elle aura des répercussions sur la facture des consommateurs. Et ce quel que soit l’usage que ces…
La date butoir du 31 décembre 2022 n’est plus. Edictée dans la loi, outre-Rhin, elle fixait le seuil à partir duquel les centrales nucléaires devaient cesser de fonctionner en Allemagne. Le chancelier Olaf Scholz vient de confirmer que cet obstacle…
jeu 11 Jan 2024
En plein cœur de l'hiver 2024, la France fait face à un pic de consommation électrique atteignant 83.5 GW. Bien que loin du record de 2012, cette hausse témoigne de l'adaptabilité et de l'efficacité du réseau électrique national.    …

COMMENTAIRES

  • Les meilleures technologies doivent être intégrées au plus vite car le taux de renouvellement de la flotte est lent (plus d’une trentaine d’années en moyenne)

    En complément :

    Néoliner opérationnel en 2020: navire de type roulier (chargement horizontal) disposant de 4200 m2 de voiles et propulsé principalement par celles-ci. Economie de carburant – de type gasoil proche de celui des voitures et non du fuel lourd plus polluant – : 80 à 90%

    Vitesse de croisière: 11 nœuds

    Les prochaines versions du Néoliner auront une propulsion électrique alimentée par des panneaux solaires et une pile à combustible hydrogène

    Parmi beaucoup d’autres amélioration des navires :

    – Pas de système de lestage : La convention de l’OMI sur les eaux de ballast vise à réduire le transit des sédiments et des micro-organismes d’un territoire à un autre par le ballast des navires. Afin d’éviter cette situation, des plans de construction de “No Ballast Ships” sont en cours d’élaboration. Un navire sans ballast ou un système similaire peut réduire considérablement ce problème.

    – Une hélice de conception avancée et un système de gouvernail profilé peuvent réduire la consommation de carburant jusqu’à 4 %. Des systèmes d’hélices et de gouvernail de direction de conception avancée ont été mis au point non seulement pour réduire la consommation, mais aussi pour augmenter la vitesse.

    – Les buses à grande vitesse sont généralement utilisées dans les navires ravitailleurs et les remorqueurs pour fournir de l’énergie aux navires. En plus des nouvelles caractéristiques de conception des navires marchands, ils peuvent améliorer l’efficacité de la propulsion du navire en économisant jusqu’à environ 5 % d’énergie.

    – Peinture de coque : L’application d’une peinture correcte à la bonne surface de la coque peut réduire la résistance au frottement du navire, ce qui permet d’économiser 3 à 8 % de carburant et donc réduire les émissions d’autant.

    – Récupération de chaleur

    – Système de plaques sandwich (SPS): deux plaques métalliques liées à un noyau en élastomère de polyuréthane. Elles permettent d’éviter l’utilisation d’acier qui nécessite un raidissement supplémentaire donc çà rend la structure légère et moins sujette à la corrosion. Cette technologie facilite aussi le processus de recyclage écologique des navires.

    – propulsion vélique + pile à combustible et solaire

    etc

    https://www.youtube.com/embed/5NJh42WpnLw

    .

    Répondre
  • NYK (Finlande) Super Eco Ship : 15% de solaire + pile à combustible + cumul de technologies précitées (baisse du poids, des frottements, de la gestion électrique, utilisation de la chaleur, amélioration de la propulsion etc). Voir leur pdf technique pour plus de détails

    https://www.youtube.com/embed/OKakRA2D7KU

    .

    Répondre
  • Bonjour. une petite remarque sur le paragraphe suivant:
    Pour autant, l’explosion du nombre de navires, particulièrement de fort tonnage, ces 50 dernières années, a considérablement augmenté l’impact environnemental global du transport par cargo. En effet, la majorité des navires utilisent comme carburant du fioul lourd, c’est à dire avec une importante teneur en souffre. Ce carburant est beaucoup moins cher que celui d’une voiture ou d’un camion, mais aussi beaucoup plus polluant.
    L’élément soufre s’écrit avec un seul “f”. Faute surprenante sur un site consacré à l’énergie, dont l’énergie thermique… Bon, ça ne change pas le raisonnement, par ailleurs…

    Répondre
    • Merci pour cette erreur de frappe corrigée. Les autres mot “soufre” du texte étant écrits correctement. Ça arrive mais merci de nous l’avoir signalé.
      Cordialement,

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.