Le Commissariat général au développement durable a publié début octobre 2019 les chiffres des dépenses publiques en Recherche & Développement en énergie pour l’année 2018 en France. La reprise des investissements est notamment tirée par les filières du nucléaire et des énergies renouvelables. Au niveau international, la France se hisse au premier rang des pays du G7 pour le nucléaire, alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) organise justement une conférence du 7 au 11 octobre 2019 sur le rôle du nucléaire contre le changement climatique.
Le budget R&D pour l’énergie en France vient de connaître sa première augmentation depuis 2013. Dans le cadre de la transition énergétique, la France augmente ses dépenses consacrées à la recherche et au développement pour l’énergie. Au total, 1 098 millions d’euros vont financer l’innovation, soit une hausse de 2% en 2018. Un investissement qui représente 0,05% du PIB national, ce qui place la France au second rang des pays du G7, derrière le Japon.
D’après le Data Lab du ministère de la Transition écologique et solidaire, la France est le pays du G7 qui consacre l’effort le plus élevé pour le nucléaire. Parallèlement, la France se positionne également sur “la biomasse, les énergies marines renouvelables, le solaire, et l’efficacité énergétique dans les transports“.
Concrètement donc, deux secteurs captent l’essentiel de ces investissements. D’abord, la filière nucléaire bénéficie de 58% de ce budget R&D (notamment pour le projet Iter). Ensuite, les énergies renouvelables représentent 31% du budget.
Avec la Programmation pluriannuelle pour l’énergie, on assiste à un essor progressif des énergies renouvelables, qui foisonnent sur tout le territoire. Avec le développement de la biomasse et des énergies marines renouvelables, le potentiel de notre tradition agricole et de notre littoral offre d’intéressantes perspectives. Le solaire est également un priorité pour la France, comme pour d’autres pays européens. Enfin, le gouvernement continue de soutenir le développement de l’efficacité énergétique des transports, pour soutenir la transition vers une mobilité durable.
Afin d’obtenir ses chiffres, l’administration a regroupé les données financières de 14 organismes ou fonds publics finançant de la R&D sur l’énergie. Parmi ces instances, on peut notamment citer l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), ou encore l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ou l’Institut français de la recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
En 2018, la recherche consacrée aux énergies fossiles a diminué de 13 millions d’euros, tandis que celle pour le nucléaire augmentait de 14 millions d’euros, et celle pour les énergies renouvelables de 23 millions d’euros. Le rapport observe une tendance mondiale nette : l’augmentation du poids des nouvelles technologies de l’énergie.
Alors que l’AIEA rappelle que l’électricité d’origine nucléaire couvre 10% de la consommation mondiale sans émettre de gaz à effet de serre, la France mise donc sur la complémentarité entre énergies renouvelables et nucléaire. Une stratégie qui permet de pouvoir compter sur un secteur énergétique largement décarboné.
Opening of the #IAEA Climate Conference #Atoms4Climate 🌱
“France is one of the best examples of large scale, rapid & long lasting #decarbonization“@WorldNuclear
“🇫🇷 already met its #COP21
objectives in terms of carbon emissions thanks to its high level of #NuclearPower @OECD pic.twitter.com/iX1kiF5zWt— France ONU Vienne (@FranceONUVienne) October 7, 2019
Un exemple qui pourrait alors être imité à Bruxelles ? Après l’audition de l’Estonienne Kadri Simson au Parlement européen pour devenir la nouvelle commissaire en charge de l’énergie, le Vieux continent vise toujours sur la neutralité carbone en 2050. Pour atteindre ses objectifs ambitieux, il pourrait effectivement s’appuyer sur la technologie nucléaire autant que sur les énergies renouvelables. En effet, l’atome est désormais officiellement un investissement vert en Europe. Un conférence sur la recherche et l’innovation pour le secteur de l’énergie est justement prévue à Helsinki, le 13 novembre 2019.