Le 14 mai 2019, à l’espace du Centenaire de la Maison de la RATP, l’Institut Delors organisait une conférence à l’occasion du lancement de l’Alliance européenne des batteries. Présente pour l’occasion, Laurence Piketty, l’Administrateur général adjoint du CEA, a accepté de répondre à nos questions sur l’actualité de la transition énergétique.
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Quelle est le rôle du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) au sein de l’Alliance européenne des batteries ?
Le CEA est présent dans l’alliance européenne des batteries pour apporter son support sur différentes technologies. Par exemple sur les batteries lithium-ion, mais aussi sur les batteries tout solide, ainsi que sur tout ce qui concerne le recyclage des batteries. Pour nous, il est non seulement essentiel d’augmenter les performances des batteries mais aussi d’améliorer leur sécurité et de réduire leur impact environnemental. Nous travaillons sur ces sujets au niveau national bien sûr, et aussi désormais avec des industriels européens.
Le CEA Liten, sous la direction de Florence Lambert, se focalise sur tous les aspects relatifs au développement des énergies renouvelables. Cela comprend évidemment les batteries, mais aussi le solaire photovoltaïque, le solaire thermique et thermodynamique, ou encore les recherches autour de l’hydrogène ainsi que celles en faveur de l’efficacité énergétique. Par ailleurs, en collaboration avec les autres directions du CEA, nous continuons aussi à étudier les dernières avancées scientifiques, notamment en ce qui concerne la chimie ou les matériaux.
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L’innovation au CEA c’est aussi le projet Astrid, pouvez-vous nous dire où vous en êtes au juste ?
En l’absence de tension sur les ressources en uranium, le développement industriel de réacteurs nucléaires de 4ème génération n’est pas prévu avant la deuxième moitié de ce siècle. C’est pourquoi, au CEA nous allons redéfinir notre programme de recherche sur les réacteurs rapides. Concrètement, cela signifie que nous continuerons à travailler sur cette technologie avec la simulation et des travaux expérimentaux. Mais la construction d’un réacteur prototype n’est pas envisagée à court – moyen terme.
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Vous êtes également impliqués dans le débat sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), quelle est la position du CEA ?
Ce débat représente une opportunité pour la filière nucléaire de recueillir les attentes du public dans ce domaine et de présenter les grands enjeux relatifs à la gestion des matières et des déchets nucléaires. Le CEA est impliqué à double titre : en tant qu’exploitant nucléaire, il est responsable de la gestion des déchets qu’il produit ; en tant qu’acteur de la R&D, il conduit des recherches sur le traitement, le conditionnement et le comportement à long terme des déchets.
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Avec l’initiative Make Our Planet Great Again, et avec les mouvements de la jeunesse en faveur du climat, diriez-vous que la recherche intéresse suffisamment les jeunes générations ?
Nous recevons beaucoup d’étudiants, de « post-docs » et de chercheurs étrangers au CEA ! Nous sommes un organisme de recherche qui couvre des disciplines très vastes. Aussi, à tous ceux qui s’intéressent à l’étude des sciences de la matière ou des sciences du vivant, nous disons bienvenue ! Mais aussi à ceux qui souhaitent découvrir le domaine de l’énergie ou celui du numérique, qui intéresse tout particulièrement les nouvelles générations…
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