La géothermie, une solution pour contrer la canicule

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La Rédaction

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La climatisation est-elle le meilleur bouclier contre la canicule ? Alors que les épisodes de canicule se succèdent en France ...

climatisation-individuelle-centralisee

La climatisation est-elle le meilleur bouclier contre la canicule ? Alors que les épisodes de canicule se succèdent en France cet été, la question refait surface. Le 3 juillet 2019, le Syndicat des énergies renouvelables s’est exprimé en faveur de la géothermie pour refroidir les habitations. La géothermie présente de nombreux avantages, mais elle peine à se faire connaître du grand public.

Quand la climatisation donne chaud

Il y a des records dont on se passerait bien. Le 28 juin 2019, au plus fort de l’épisode de canicule, la France a enregistré des températures locales supérieures à 45°C. Elle a ainsi dépassé son record de chaleur de 2013 de 1,8°C. D’après Météo France, les épisodes de canicule vont augmenter en fréquence et en intensité dans les années à venir.

Pour se prémunir de la chaleur, les Français sont nombreux à investir dans des dispositifs de climatisation. Olivier Garcia, le directeur produits de Fnac Darty, a affirmé que l’enseigne avait multiplié par dix ses ventes de ventilateurs et climatiseurs. Avec une nouveauté : les Français privilégient désormais les climatiseurs aux ventilateurs. Mais est-ce vraiment un bon choix ?

L’Agence Internationale de l’Energie s’alarme de l’augmentation des climatiseurs. D’après elle, ils dégagent de la chaleur et contribuent à réchauffer encore plus les zones urbaines (jusqu’à 2°C de plus dans l’air extérieur). En outre, les climatiseurs représentent 6% de la consommation totale d’électricité en France.

Le géocooling : la géothermie plus forte que la canicule

Autant de points noirs qui ont poussé le Syndicat des énergies renouvelables à proposer la géothermie comme alternative pour lutter contre la canicule, et plus précisément le géocooling. D’après le Syndicat, la géothermie est une « énergie renouvelables locale, permanente et totalement décarbonée [qui] produit de la chaleur, du froid et du frais par géocooling, sans augmenter la température extérieure ».

Concrètement, une installation géothermique permet de capter l’air frais dans le sol, sans avoir recours à une pompe à chaleur. Ce type d’installation est appelé « géocooling ». Ce système est à la fois performant et peu énergivore. D’après le Syndicat : « Les coefficients de performance de géocooling atteignent près de 60 kWh de frigorie pour 1 kWh d’électricité consommé. »

Où en est la géothermie en France ?

La France est seulement 14e dans le classement européen des pays qui utilisent la géothermie. Il y a pourtant une exception notable : la région Île-de-France. La géothermie y est devenue la première source d’énergie renouvelable pour la production d’électricité. Le réseau de chaleur de Chevilly-Larue a même été le plus grand réseau de chauffage géothermique d’Europe. 150 000 logements sont reliés à un système géothermique dans la région. D’après un rapport de 2016 de l’Agence de l’environnement, les perspectives de la géothermie sur le territoire de la région sont importantes. 300 000 logements pourraient être raccordés à un réseau de chaleur.

Le plus lu  Filière hydroélectrique française : entre bonnes performances et incertitudes

Un rapport de l’ADEME de 2017 souligne : « La France recèle un potentiel géothermique très important dont seule une infime partie est aujourd’hui exploitée. Soucieux de ne pas passer à côté de cette opportunité, les pouvoirs publics, dans le cadre de la PPE, ont proposé de multiplier par 4 la production de chaleur géothermique d’ici à 2023 par rapport au niveau de 2014. »

La filière géothermique demande plus de moyens

Au regard de l’épisode de canicule, le Syndicat des énergies renouvelables demande au gouvernement de s’engager pour la géothermie. Il demande la désignation d’un animateur spécialiste de la géothermie dans chaque région. Il souhaite aussi une campagne nationale pour explorer les aquifères profonds peu connus de l’Hexagone.

Le Syndicat plaide aussi en faveur d’un plus grand soutien financier. Il réclame le doublement du budget du Fonds Chaleur alloué à l’ADEME, ainsi que la mise en place d’une nouvelle incitation fiscale dédiée à la géothermie. L’organisation plaide en faveur d’une part obligatoire d’énergies renouvelables dans la réglementation thermique des bâtiments neufs. Une telle contrainte favoriserait la géothermie, grâce à la compétitivité de ses installations.

Enfin, sur la question du géocooling, le Syndicat demande au gouvernement d’envisager de prendre en compte le froid renouvelable dans les objectifs nationaux, mais aussi européens. Pour l’instant, la géothermie fait l’objet d’objectifs globaux, mais l’état ne s’est jamais exprimé d’un objectif chiffré pour soutenir le développement du géocooling dans l’habitat.

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8 réponses à “La géothermie, une solution pour contrer la canicule”

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    Energie+

    En complément, on ne répétera jamais assez que :

    – les bâtiments (en construction comme rénovation) ont un rôle majeur à jouer au plan mondial en matière de production d’énergie, de stockage (chaleur, froid, électricité, CO2 etc), de recyclage de l’eau et souvent de déchets, organiques et autres, de biodiversité (surfaces végétalisées et) etc

    – çà va de pair avec la décentralisation de l’énergie qui traîne à cause d’intérêts (centralisés) en jeu alors qu’elle est pourtant votée et soutenue au plan européen

    On obtient en solaire thermique et CSP des Cop (coeff. de performance) plus de 10 fois supérieurs aux pompes à chaleur.

    On sait stocker la chaleur en inter-saison (forages etc) pour la production de chaud et froid, mais on le fait peu alors que c’est l’une des solutions les plus durables et les moins coûteuses, mais c’est mieux de le prévoir lors de la construction ou en cas d’importante rénovation.

    Cà devrait être quasi obligatoire comme le solaire thermique (et hybride) et son couplage aux réseaux de chaleur et stockage. Cà concerne tous les bâtiments, commerces, industries, les serres agricoles etc

    Par ailleurs on sait faire de l’hydrogène, y compris à partir de solaire (université de Louvain), plusieurs carburants solaires et autres méthanol, biogaz etc

    Enfin parmi tous les matériaux jusqu’à présent testés (en plus de ceux déjà employés commercialement) pour des applications :

    – de stockage courte ou longue durée (plusieurs jours, semaines et mois, selon)

    – de fourniture immédiate ou différée de chaleur (chauffage et eau chaude) et froid (climatisation, ) dans les bâtiments, la zéolithe 13X (adsorption physique solide), le sel LiCl/H2O (absorption de liquide), LiBr/H2O (absorption de liquide) et le MgCl2-6H2O (réaction chimique) sont repérés comme ayant parmi les plus forts potentiels (densité énergétique élevée, température de charge généralement basse, température de décharge élevée, production de froid, faible prix, ressource importante, durabilité etc etc) en couplage avec le solaire thermique qui va lui même de pair avec l’hybride et le photovoltaïque.

    L’Université de Séville a plutôt bien résumé ce dernier aspect « matériaux et stockages ouverts et fermés » au plan scientifique, même si les choses n’arrêtent pas d’avancer :

    http://materconstrucc.revistas.csic.es/index.php/materconstrucc/article/view/2221/2841

    .

  2. Avatar
    Energie+

    Etude scientifique (université d’Eindhoven), parmi d’autres, d’un système à zéolithe 13X (on en connaît une cinquantaine naturelles très abondantes avec très peu d’applications jusqu’à présent et plus de 150 synthétiques) développé pour étudier les possibilités d’un stockage d’énergie thermique à sorption saisonnière à grande échelle pour l’habitat et autres.

    Le rendement de stockage de l’installation (dans le cas étudié capable de stocker environ 54 kWh d’énergie solaire thermique et fournir une puissance de 4,4 kW – chauffage et eau chaude – donc logement plutôt bien isolé aux Pays-Bas) est de 76 % et peut être augmenté à 91 % si la chaleur sensible des matériaux solides du réacteur est récupérée.

    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1359431117370436

    .

  3. Avatar
    studer

    On peut trouver normal que le SER prêche pour sa paroisse, dans laquelle se trouve la géothermie.
    Mais il n’est pas acceptable qu’il utilise pour cela des arguments totalement erronés :
    1- les climatiseurs sont des pompes à chaleur : ils ne génèrent donc aucune calorie ou frigorie, ils se contentent de les déplacer d’un endroit à l’autre. C’est ainsi que lors qu’on refroidit (climatise) un bâtiment, on rejette bien entendue des calories à l’extérieur, mais les frigories injectées dans la maison finissent par revenir dans le milieu naturel, car leur isolation n’est jamais parfaite. Au final, le bilan calorifique est nul !! C’est comme un frigo qui réchauffe votre cuisine, mais l’augmentation de température diminue jusqu’à s’annuler quand on ouvre la porte du frigo !

    2- Si les « clim » représentent quelques % de l’électricité consommée en France, c’est avant tout quand ces clim qui sont réversibles sont utilisées comme moyen de chauffage des logements. CE qui est quand même nettement plus écologique que se chauffer au gaz, comme l’ADEME y incite en encourageant la RT (réglementation thermique) à pénaliser d’un coefficient 2.58 l’électricité par rapport au gaz, alors que la combustion de ce dernier émet beaucoup de CO2 : un comble !!

  4. Avatar
    Energie+

    @ Studer :

    On a un meilleur bilan et coefficient de performance (et EER) en utilisant la géothermie et en injectant les calories dans le sol qui est un très bon isolant pas cher pour s’en servir à la saison froide qu’en éjectant les calories dans l’air ambiant déjà surchauffé par une vague de chaleur à partir d’une pompe à chaleur dont les performances en production de froid à température élevée vont être déplorables. Et inversement quand il fait très froid pour la production de chaleur.

    Allez dans un magasin d’aliments frais dont les réfrigérateurs tournent à plein régime l’été et chauffe l’espace ambiant et vous verrez le bilan énergétique ou allez plus concrètement au rayon chocolats ou parfois crèmes glacées vous comprendrez mieux et réfléchirez plus avant d’écrire quand vous en aurez eu plein les doigts !

    Pour ce qui est du coefficient appliqué à l’électrique vous avez en partie raison mais c’est en pratique plus compliqué car il faut tenir compte de bien d’autres paramètres et évolutions technologiques régulières car en l’état vous reprenez l’argumentation simple de Brice Lalonde qui a publié plusieurs fois sur le sujet mais sur cette seule base çà reviendrait à favoriser par exemple les chauffages électriques les moins chers à l’achat type grilles-pain donc ferait grimper les coûts d’usage pour les familles pauvres et la consommation électrique alors que nous sommes déjà champions du monde en thermosensibilté (+ 2,4 GWh par degré en moins l’hiver)

    Il y a donc d’autres paramètres à intégrer et à réviser régulièrement car les technologies s’améliorent donc les solutions à un instant t sont surpassées par d’autres et il y a lieu d’en tenir compte régulièrement. Cà dépasse le simple débat électrique/gaz et lobbies concernés.

  5. Avatar
    Avenirdunucléaire

    La Géothermie est vraiment très séduisante si vous avez les moyens financiers ou la surface financière pour faire face aux investissements initiaux. C’est tous le problème avec cette forme d’énergie. Elle est très bien mais elle est très chère concernant l’investissement de base. Et le cacher avec des discours d’enfumeurs commerciaux n’aidera jamais cette énergie à progresser sérieusement . Il faut essentiellement miser sur une réorganisation économique et industrielle, difficile à mettre en œuvre, de cette forme d’énergie, construite de telle sorte que les couts d’investissement de base, baissent considérablement. Sinon cela restera malheureusement une énergie marginale que seuls pourront s’offrir les collectivités(et quelques particuliers très aisés) ayant une surface financière suffisamment confortable pour assumer sans crainte l’amortissement d’un investissement financier initial vraiment lourd ,dans la plupart des cas.

  6. Avatar
    Energie+

    Comme le précise l’article plus haut il y a en effet une méconnaissance de la géothermie de la part du grand public comme le confirment les remarques de Studer et Avenir du nucléaire.

    Le prix de la géothermie dépend beaucoup, quand c’est le cas, des forages et des sites quand il s’agit de géothermie de grande profondeur souvent la plus coûteuse mais les techniques tant de détection des sites, des forages et des systèmes de géothermie eux-mêmes ont beaucoup évolué et leur coûts ont notoirement baissé donc il ne faut pas schématiser et faire des généralités et conclusions hâtives.

    De plus ces technologies ont encore un potentiel d’amélioration et donc aussi de baisse des coûts.

    Mais il est clair que hormis certains forages de grande profondeur en sites complexes, dans la majorité des cas c’est le plus souvent assez rapidement amorti et rentable.

    Le sujet et vaste et les systèmes nombreux donc pas le temps de l’aborder ici en détail mais par exemple Boulogne a un réseau de chaleur qui est ancien mais s’est équipé progressivement en géothermie pour la production de chaleur et froid.

    C’est le réseau qui a surtout coûté cher et son extension sur 8 km à présent puisqu’il fallait l’implanter dans une ville déjà bien établie. Le réseau dessert plus de 5000 logements et plus de 350.000 m2 de bâtiments tertiaires.

    Comme l’indique dans cette vidéo l’association Via Seva dont l’objectif est de favoriser la compréhension du grand public et personnes concernées sur le fonctionnement des réseaux de chaleur et de froid et Idex l’exploitant local, le réseau coûte cher au départ, généralement plus que la part de géothermie/geocooling elle-même, mais le rendement est bien meilleur que l’approche conventionnelle, donc on s’y retrouve relativement rapidement en terme de retour sur investissement et compte tenu notamment de la plus grande durée du système.

    Voici l’opinion de l’opératrice réseau et du président de Via Seva pour confirmer :

    https://www.youtube.com/embed/VdIQslmjbwk

    .

  7. Avatar
    Energie+

    De même vidéo de la géothermie/géocooling les plus courants via le logiciel développé par le BRGM en 2019 pour l’application à toutes les régions, afin de mieux comprendre l’intérêt de la technique en fourniture de chaleur et froid, données à l’appui, et en stockage de chaleur dans le sol en été pour l’hiver et vice-versa :

    https://www.youtube.com/watch?v=ZuOd5VjJDoQ

    .

  8. Avatar
    Avenirdunucléaire

    L’ intérêt est certain, mais le financement peut être difficile dans bien des cas, car c’est bien, en effet, l’implantation du réseau qui, surtout coûte cher, notamment dans des villes aux sols déjà biens structurés, qui nécessitent l’incorporation couteuse(et parfois techniquement problématiques) au sein du sol de ces mêmes villes de ce réseau, justement, et en plus du fait qu’il faudra y rajouter le prix de la part de géothermie/ « geocooling » elle-même, même si elle n’est pas la plus chère . Tout ceci complique beaucoup la prise de décision des responsables politiques, économiques, financiers, et sociaux. Ce qui pourrait paraître simple de prime abord, sur le papier, ne l’est pas du tout dans le monde réel. Malheureusement.

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8 réflexions au sujet de “La géothermie, une solution pour contrer la canicule”

  1. En complément, on ne répétera jamais assez que :

    – les bâtiments (en construction comme rénovation) ont un rôle majeur à jouer au plan mondial en matière de production d’énergie, de stockage (chaleur, froid, électricité, CO2 etc), de recyclage de l’eau et souvent de déchets, organiques et autres, de biodiversité (surfaces végétalisées et) etc

    – çà va de pair avec la décentralisation de l’énergie qui traîne à cause d’intérêts (centralisés) en jeu alors qu’elle est pourtant votée et soutenue au plan européen

    On obtient en solaire thermique et CSP des Cop (coeff. de performance) plus de 10 fois supérieurs aux pompes à chaleur.

    On sait stocker la chaleur en inter-saison (forages etc) pour la production de chaud et froid, mais on le fait peu alors que c’est l’une des solutions les plus durables et les moins coûteuses, mais c’est mieux de le prévoir lors de la construction ou en cas d’importante rénovation.

    Cà devrait être quasi obligatoire comme le solaire thermique (et hybride) et son couplage aux réseaux de chaleur et stockage. Cà concerne tous les bâtiments, commerces, industries, les serres agricoles etc

    Par ailleurs on sait faire de l’hydrogène, y compris à partir de solaire (université de Louvain), plusieurs carburants solaires et autres méthanol, biogaz etc

    Enfin parmi tous les matériaux jusqu’à présent testés (en plus de ceux déjà employés commercialement) pour des applications :

    – de stockage courte ou longue durée (plusieurs jours, semaines et mois, selon)

    – de fourniture immédiate ou différée de chaleur (chauffage et eau chaude) et froid (climatisation, ) dans les bâtiments, la zéolithe 13X (adsorption physique solide), le sel LiCl/H2O (absorption de liquide), LiBr/H2O (absorption de liquide) et le MgCl2-6H2O (réaction chimique) sont repérés comme ayant parmi les plus forts potentiels (densité énergétique élevée, température de charge généralement basse, température de décharge élevée, production de froid, faible prix, ressource importante, durabilité etc etc) en couplage avec le solaire thermique qui va lui même de pair avec l’hybride et le photovoltaïque.

    L’Université de Séville a plutôt bien résumé ce dernier aspect « matériaux et stockages ouverts et fermés » au plan scientifique, même si les choses n’arrêtent pas d’avancer :

    http://materconstrucc.revistas.csic.es/index.php/materconstrucc/article/view/2221/2841

    .

    Répondre
  2. Etude scientifique (université d’Eindhoven), parmi d’autres, d’un système à zéolithe 13X (on en connaît une cinquantaine naturelles très abondantes avec très peu d’applications jusqu’à présent et plus de 150 synthétiques) développé pour étudier les possibilités d’un stockage d’énergie thermique à sorption saisonnière à grande échelle pour l’habitat et autres.

    Le rendement de stockage de l’installation (dans le cas étudié capable de stocker environ 54 kWh d’énergie solaire thermique et fournir une puissance de 4,4 kW – chauffage et eau chaude – donc logement plutôt bien isolé aux Pays-Bas) est de 76 % et peut être augmenté à 91 % si la chaleur sensible des matériaux solides du réacteur est récupérée.

    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1359431117370436

    .

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  3. On peut trouver normal que le SER prêche pour sa paroisse, dans laquelle se trouve la géothermie.
    Mais il n’est pas acceptable qu’il utilise pour cela des arguments totalement erronés :
    1- les climatiseurs sont des pompes à chaleur : ils ne génèrent donc aucune calorie ou frigorie, ils se contentent de les déplacer d’un endroit à l’autre. C’est ainsi que lors qu’on refroidit (climatise) un bâtiment, on rejette bien entendue des calories à l’extérieur, mais les frigories injectées dans la maison finissent par revenir dans le milieu naturel, car leur isolation n’est jamais parfaite. Au final, le bilan calorifique est nul !! C’est comme un frigo qui réchauffe votre cuisine, mais l’augmentation de température diminue jusqu’à s’annuler quand on ouvre la porte du frigo !

    2- Si les « clim » représentent quelques % de l’électricité consommée en France, c’est avant tout quand ces clim qui sont réversibles sont utilisées comme moyen de chauffage des logements. CE qui est quand même nettement plus écologique que se chauffer au gaz, comme l’ADEME y incite en encourageant la RT (réglementation thermique) à pénaliser d’un coefficient 2.58 l’électricité par rapport au gaz, alors que la combustion de ce dernier émet beaucoup de CO2 : un comble !!

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  4. @ Studer :

    On a un meilleur bilan et coefficient de performance (et EER) en utilisant la géothermie et en injectant les calories dans le sol qui est un très bon isolant pas cher pour s’en servir à la saison froide qu’en éjectant les calories dans l’air ambiant déjà surchauffé par une vague de chaleur à partir d’une pompe à chaleur dont les performances en production de froid à température élevée vont être déplorables. Et inversement quand il fait très froid pour la production de chaleur.

    Allez dans un magasin d’aliments frais dont les réfrigérateurs tournent à plein régime l’été et chauffe l’espace ambiant et vous verrez le bilan énergétique ou allez plus concrètement au rayon chocolats ou parfois crèmes glacées vous comprendrez mieux et réfléchirez plus avant d’écrire quand vous en aurez eu plein les doigts !

    Pour ce qui est du coefficient appliqué à l’électrique vous avez en partie raison mais c’est en pratique plus compliqué car il faut tenir compte de bien d’autres paramètres et évolutions technologiques régulières car en l’état vous reprenez l’argumentation simple de Brice Lalonde qui a publié plusieurs fois sur le sujet mais sur cette seule base çà reviendrait à favoriser par exemple les chauffages électriques les moins chers à l’achat type grilles-pain donc ferait grimper les coûts d’usage pour les familles pauvres et la consommation électrique alors que nous sommes déjà champions du monde en thermosensibilté (+ 2,4 GWh par degré en moins l’hiver)

    Il y a donc d’autres paramètres à intégrer et à réviser régulièrement car les technologies s’améliorent donc les solutions à un instant t sont surpassées par d’autres et il y a lieu d’en tenir compte régulièrement. Cà dépasse le simple débat électrique/gaz et lobbies concernés.

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  5. La Géothermie est vraiment très séduisante si vous avez les moyens financiers ou la surface financière pour faire face aux investissements initiaux. C’est tous le problème avec cette forme d’énergie. Elle est très bien mais elle est très chère concernant l’investissement de base. Et le cacher avec des discours d’enfumeurs commerciaux n’aidera jamais cette énergie à progresser sérieusement . Il faut essentiellement miser sur une réorganisation économique et industrielle, difficile à mettre en œuvre, de cette forme d’énergie, construite de telle sorte que les couts d’investissement de base, baissent considérablement. Sinon cela restera malheureusement une énergie marginale que seuls pourront s’offrir les collectivités(et quelques particuliers très aisés) ayant une surface financière suffisamment confortable pour assumer sans crainte l’amortissement d’un investissement financier initial vraiment lourd ,dans la plupart des cas.

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  6. Comme le précise l’article plus haut il y a en effet une méconnaissance de la géothermie de la part du grand public comme le confirment les remarques de Studer et Avenir du nucléaire.

    Le prix de la géothermie dépend beaucoup, quand c’est le cas, des forages et des sites quand il s’agit de géothermie de grande profondeur souvent la plus coûteuse mais les techniques tant de détection des sites, des forages et des systèmes de géothermie eux-mêmes ont beaucoup évolué et leur coûts ont notoirement baissé donc il ne faut pas schématiser et faire des généralités et conclusions hâtives.

    De plus ces technologies ont encore un potentiel d’amélioration et donc aussi de baisse des coûts.

    Mais il est clair que hormis certains forages de grande profondeur en sites complexes, dans la majorité des cas c’est le plus souvent assez rapidement amorti et rentable.

    Le sujet et vaste et les systèmes nombreux donc pas le temps de l’aborder ici en détail mais par exemple Boulogne a un réseau de chaleur qui est ancien mais s’est équipé progressivement en géothermie pour la production de chaleur et froid.

    C’est le réseau qui a surtout coûté cher et son extension sur 8 km à présent puisqu’il fallait l’implanter dans une ville déjà bien établie. Le réseau dessert plus de 5000 logements et plus de 350.000 m2 de bâtiments tertiaires.

    Comme l’indique dans cette vidéo l’association Via Seva dont l’objectif est de favoriser la compréhension du grand public et personnes concernées sur le fonctionnement des réseaux de chaleur et de froid et Idex l’exploitant local, le réseau coûte cher au départ, généralement plus que la part de géothermie/geocooling elle-même, mais le rendement est bien meilleur que l’approche conventionnelle, donc on s’y retrouve relativement rapidement en terme de retour sur investissement et compte tenu notamment de la plus grande durée du système.

    Voici l’opinion de l’opératrice réseau et du président de Via Seva pour confirmer :

    https://www.youtube.com/embed/VdIQslmjbwk

    .

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  7. De même vidéo de la géothermie/géocooling les plus courants via le logiciel développé par le BRGM en 2019 pour l’application à toutes les régions, afin de mieux comprendre l’intérêt de la technique en fourniture de chaleur et froid, données à l’appui, et en stockage de chaleur dans le sol en été pour l’hiver et vice-versa :

    https://www.youtube.com/watch?v=ZuOd5VjJDoQ

    .

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  8. L’ intérêt est certain, mais le financement peut être difficile dans bien des cas, car c’est bien, en effet, l’implantation du réseau qui, surtout coûte cher, notamment dans des villes aux sols déjà biens structurés, qui nécessitent l’incorporation couteuse(et parfois techniquement problématiques) au sein du sol de ces mêmes villes de ce réseau, justement, et en plus du fait qu’il faudra y rajouter le prix de la part de géothermie/ « geocooling » elle-même, même si elle n’est pas la plus chère . Tout ceci complique beaucoup la prise de décision des responsables politiques, économiques, financiers, et sociaux. Ce qui pourrait paraître simple de prime abord, sur le papier, ne l’est pas du tout dans le monde réel. Malheureusement.

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