Le 13 mai 2019, la banque publique d’investissement allemande KfW annonce 6 milliards d’euros de green bonds en 2019. Une opération de grande ampleur qui renforce la finance durable en Europe. Et justement ,le marché des investissements verts est en pleine croissance. Pionnière pour les émissions d’obligations vertes, la France a montré la direction à suivre avec le One Planet Summit : mettre la finance au service du développement durable.
Le gouvernement allemand entend soutenir les investissements dans le domaine des énergies vertes. Pour ce faire, la banque publique d’investissement KfW va lancer un ambitieux programme d’émissions d’obligations vertes. L’Allemagne a en effet pris du retard sur le sujet en 2018. Avec seulement 1,6 milliards d’euros émis, l’Etat fédéral s’était montré plutôt frileux. À titre de comparaison, on estime que la France a consacré 5,1 milliards d’euros aux green bonds sur la même année. Cette stratégie lui a permis de s’établir comme le deuxième pays en termes d’émissions d’obligations vertes. Elle se situe derrière les Etats-Unis, mais devant la Chine. Au niveau mondial, l’Allemagne atteint la quatrième marche du classement.
En 2019, l’Allemagne compte émettre pour 6 milliards d’euros d’obligations vertes. Ce sera dont l’une des plus grosses opérations au niveau mondial. L’opération financière doit soutenir en priorité le chantier de l’habitat vert lancé en Allemagne. L’argent collecté servira pour un vaste programme de construction de bâtiments à faible empreinte énergétique.
Dès 2017, la secrétaire d’Etat Brune Poirson soulignait l’importance des green bonds : “un instrument clef de travail entre le secteur public et privé pour financer la lutte contre le changement climatique“. Pour cela, France stratégie collabore notamment avec l’Institute for Climate Economics (I4CE), la Banque européenne d’investissement (BEI), le Fonds mondial pour la nature (WWF), mais aussi la Climate Bonds Initiative (CBI).
Et d’ailleurs, depuis le début de l’année 2019, le marché est largement favorable aux green bonds. Les obligations vertes séduisent aussi bien les Etats, que les entreprises privées. Au début du mois d’avril, la banque française Société Générale observait que les émissions des obligations vertes et sociales dépassaient déjà les 70 milliards d’euros depuis le 1er janvier 2019. Au niveau mondial, le stock de green bonds a désormais franchi la barre symbolique des 500 milliards de dollars.
Ce marché est particulièrement dynamique en Europe. Les volumes levés par des Etats européens ont progressé de 52% en 2018. A tel point que les green bonds représentent désormais 1% de l’ensemble des émissions de dette souveraine en Europe, d’après les estimations de l’agence de notation DBRS. Les pays européens sont de plus en plus nombreux à suivre l’exemple de la France, l’un des pays pionniers en la matière. L’Irlande, la Belgique et la Lituanie ont émis des green bonds en début d’année, pour la première fois.
Une première opération se prépare également du côté des Pays-Bas, où l’on veut développer la finance durable. Le gouvernement compte lever 6 milliards d’euros en obligations vertes, sur une durée de vingt ans. L’opération était très attendue par les marchés financiers. Les Pays-Bas deviendront le premier Etat souverain d’une note AAA à émettre ses green bonds.
En Chine aussi, où les énergies renouvelables ont le vent en poupe, les émissions d’obligations vertes se multiplient. La banque chinoise ICBC a émis, en avril dernier, pour 2,2 milliards de dollars de green bonds.
Petit à petit, le marché s’étend à toutes les zones économiques. La prochaine étape se situera du côté de l’Amérique du Sud. Le gouvernement chilien a annoncé qu’il préparait une opération pour émettre entre 1,5 et 2 milliards de dollars d’obligations vertes. Le Chili n’a encore communiqué aucune date précise. Si l’opération se concrétise, le pays deviendrait le premier état d’Amérique latine à émettre des green bonds. Un signal encourageant pour l’Accord de Paris, alors que le pays organise la COP25.