Alors que le Grand Débat National se termine dans quelques jours, Nicolas Hulot vient de reprendre la parole. L’ancien ministre et Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, ont présenté le 5 mars 2019 un Pacte social et écologique. Ensemble, ils forment une coalition inédite de dix-neuf syndicats et associations pour défendre l’environnement…
Pacte social et écologique : un lien étroit entre écologie, énergie et social
Avec cette liste de 66 propositions, l’objectif est notamment de souligner le lien qui existe entre l’écologie, l’énergie et le modèle social français. Face au phénomène de précarité énergétique, les organisations dressent par exemple plusieurs propositions concrètes pour l’habitat. Selon la proposition n°2, il faut « en finir avec les logements indignes et les passoires énergétiques en finançant leur rénovation et en interdisant à terme leur mise en location« .
Un plan d’investissement pour la transition écologique
Les propositions portées par Nicolas Hulot et Laurent Berger s’intéressent aussi au financement de la transition écologique. D’après eux, il est impératif de « sortir les investissements verts du calcul du déficit public dans les règles européennes« . Dans le même temps, ils souhaitent que le gouvernement définisse « un plan d’investissement public et privé dans la transition écologique à hauteur des 55 à 85 milliards d’euros manquants par an entre 2019 et 2023« . Ces deux dispositions devraient permettre de s’orienter plus assurément vers le respect des ambitions portées par l’Accord de Paris.
Cette logique doit en particulier intégrer les spécificités régionales, et impliquer les territoires dans la transition écologique. Pour cela, les propositions s’intéressent à deux points spécifiques. En ce qui concerne le financement, l’Etat doit « créer des budgets participatifs au niveau local pour organiser la transition : 10 milliards de l’Etat, 10% du budget des collectivités locales, 10% du budget de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine » (ANRU). Le financement ainsi dégagé doit servir à soutenir le développement des ENR sur tout le territoire. La proposition 49 invite ainsi les pouvoirs publics à « s’engager résolument dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie, créatrices d’emplois non-délocalisables. »
La mobilité durable pour sortir du pétrole
Autre point crucial de la transition écologique : la fin de la dépendance aux énergies fossiles. Pour cela, le programme prévoit une série de propositions en faveur de la mobilité durable. Il demande notamment de « fixer la fin de vente des véhicules essence/diesel neufs à un horizon compatible avec l’Accord de Paris« . Il réclame aussi que l’Etat se réengage « dans le maillage ferroviaire du territoire, pour lutter contre le dérèglement climatique et les fractures territoriales« .
Les propositions en faveur de la mobilité propre ne concernent pas que les transports en commun. Elles visent aussi à favoriser les alternatives pour les trajets quotidiens, notamment en ce qui concerne les déplacements domicile-travail. Le remboursement employeur des frais de trajets pourrait par exemple bénéficier à tous les salariés, tant pour favoriser l’usage du vélo que le recours au covoiturage.
Vers la fin de l’exonération de la taxe carbone ?
Par ailleurs, la question de la taxe carbone refait surface dans la liste des propositions portées par Nicolas Hulot et Laurent Berger. Ils proposent ainsi de « mettre fin aux exonérations de la taxe carbone française pour certains secteurs, en particulier pour le transport aérien et maritime, les entreprises du secteur carbone européen et le transport routier de marchandises. »
Le sujet n’est pas nouveau, mais la question de la taxe carbone reste encore assez incompréhensible pour de nombreux Français. Lors de BFM Politique le 10 mars 2019, il n’est pas certain que l’intervention de Ségolène Royal clarifie la situation… En effet, contrairement à ce qu’elle affirme lors de l’émission, Nicolas Hulot n’est pas celui qui a instauré la taxe carbone en France !
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