Après avoir augmenté de façon constante ces dernières années, le nombre d’interventions pour impayés a baissé de 10% en 2017 par rapport à 2016, selon les données publiées mardi 13 mars 2018 par le médiateur national de l’énergie. Une bonne nouvelle qui ne devrait toutefois pas durer. Le médiateur Jean Gaubert prévoit en effet une forte reprise des coupures pour impayés dès le mois d’avril, après la trêve hivernale, et incite les consommateurs en difficulté à anticiper en demandant un rééchelonnement de leur dette auprès de leur fournisseur.
Avec seulement 535.946 interventions pour impayés (coupures ou réductions de puissance en électricité) enregistrées en 2017 contre plus de 604.000 en 2016, soit une baisse de 10%, la précarité énergétique semble avoir quelque peu reculé ces derniers mois dans l’Hexagone, grâce notamment à un hiver plus doux qu’à l’accoutumé. Si ces interventions ont été relativement stables pour l’électricité avec une baisse de seulement 6%, elles ont chuté de près de 26% pour le gaz.
Un retour des coupures à prévoir au printemps
« L’hiver dernier a été plutôt moins froid que les hivers précédents et donc la difficulté à payer les factures a été sans doute un peu plus faible », souligne à l’AFP, Jean Gaubert, médiateur national de l’énergie. Outre la douceur des températures, cette baisse s’expliquerait également par la limitation des rattrapages de facturation à 14 mois, une meilleure connaissance générale des dispositifs d’aide, et une plus grande souplesse des opérateurs, moins enclins à procéder à la coupure.
Mais malgré cette tendance baissière encourageante, il est encore trop tôt pour se réjouir. La publication de ces chiffres intervient alors que la trêve hivernale (du 1er novembre au 31 mars) touche bientôt à sa fin, et il est fort à parier qu’il y aura des coupures, prévient le médiateur. Celui-ci encourage d’ailleurs vivement tous les consommateurs en difficulté, à se rapprocher de leur fournisseur afin d’éviter la coupure via l’étalement de la dette, et rappelle que ses services, à l’instar des services sociaux et des associations de consommateurs, peuvent être « des soutiens utiles pour rétablir le dialogue » en cas de litige. Rappelons enfin que les fournisseurs ont l’interdiction d’interrompre la fourniture d’énergie au motif d’un impayé pour une résidence principale lors de la trêve hivernale, mais peuvent en revanche procéder à des réductions de puissance (sauf pour les bénéficiaires du chèque énergie).
Crédits photo : Furets.com
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