Le Costa-Rica lance son Plan National pour la décarbonation

Le Costa-Rica lance son Plan National pour la décarbonation

Carlos Alvarado lance le Plan National pour la décarbonisation du Costa-Rica

Le 24 février 2019, le président du Costa-Rica, Carlos Alvarado, a donné le coup d’envoi d’un ambitieux Plan National pour la décarbonation. Ce plan vise à faire du Costa-Rica le premier pays décarboné d’ici 2050. Pour réussir ce pari, le “petit paradis vert” dispose déjà de plusieurs atouts solides.

Un Plan National pour la décarbonation

Carlos Alvarado, le président du Costa-Rica, a annoncé son Plan National pour la décarbonation le 24 février 2019. Pour l’occasion, il était entouré de son ministre de l’environnement et de l’énergie, Carlos Rodriguez, ainsi que de Christiana Figueres, l’ancienne secrétaire des Nations Unies en charge du climat. L’ambition est simple : atteindre 0 émission de CO2 d’ici 2050.

Le Plan National pour la décarbonation se déroule en dix points. Ainsi, la feuille de route concerne tous les principaux secteurs de l’économie : les transports, la production d’énergie, la rénovation énergétique, l’industrie ou encore l’agriculture. Aussi, pour réussir cette grande transformation, le président a fixé un objectif intermédiaire en 2022, avec toujours l’Accord de Paris en ligne de mire.

Le Costa-Rica, roi de l’électricité verte

Depuis le début des années 1990, les différents gouvernements du Costa-Rica ont maintenu le cap sur les énergies renouvelables. Les ENR ont été le levier presque exclusif de développement de la production électrique nationale. D’après l’Agence Internationale de l’Énergie, la production électrique a connu une croissance vertigineuse de 214% au Costa-Rica, entre 1990 et 2016. Aujourd’hui, le mix électrique du Costa-Rica est l’un des plus verts au monde : il était issu à 98,2% des ENR en 2016. En 2017, le pays a même atteint un record : il a fonctionné pendant 300 jours avec 100% d’électricité verte.

L’essor des ENR s’explique par les grandes réserves d’eau, un fort taux d’ensoleillement, beaucoup de vent ainsi que la présence de ressources géothermiques. L’électricité verte provient majoritairement de l’hydraulique, qui pèse pour 73,8% dans la production nationale. Le reste est complété par la géothermie (12,3%), l’éolien (10,5%) et la biomasse (1,6%). Seulement, le pétrole reste encore omniprésent dans les transports et dans l’industrie. C’est pourquoi, le plan du président Alvarado vise à électrifier ces secteurs afin de décarboner durablement l’économie du pays.

1e étape : la voiture électrique

La première étape de ce plan concerne la mobilité. A en croire le ministère de l’environnement, “le transport compte pour 66% de la consommation d’hydrocarbures au Costa Rica, et pour 54% des émissions de CO2 (1,7 tonne de CO2 par an et par habitant entre 2011 et 2015)“. Le Costa-Rica est le roi de l’électricité verte, mais son parc automobile est donc encore largement dépendant des énergies fossiles. En effet, sur les 1,4 million de véhicules immatriculés dans le pays, on ne compte que 600 voitures électriques. Avec le plan de décarbonation, le parc de véhicule léger devrait être propre à 60% à l’horizon 2050. Les transports publics (bus, taxis et rails) seront eux 100% décarbonés à cet horizon.

L’entreprise publique d’électricité du Costa-Rica, ICE, porte largement l’ambition de cette transition vers une mobilité douce. Selon le directeur pour la mobilité électrique de la compagnie publique d’électricité (ICE), Bernal Muñoz, 40 000 véhicules électriques pourraient entrer en circulation dans le pays au cours des 5 prochaines années. L’Etat compte convaincre les particuliers d’acheter des voitures électriques (neuves ou d’occasion) à l’aide d’incitations fiscale. Le gouvernement négocie aussi actuellement avec les transporteurs privés pour les inciter à verdir leur flotte de camions et de cars.

Industrie, Agriculture, Tourisme, le Costa Rica un modèle pour la France ?

Par ailleurs, les efforts du “petit paradis vert” ne se limitent pas au secteur du transport. Pour l’industrie et notamment la gestion des déchets, mais aussi pour l’agriculture, des objectifs ambitieux ont été posés. Ainsi, en 2030 l’espace réservé à la foret devra passer de 52 à 60%, tandis qu’une attention particulière sera portée à l’écosystème maritime.

En visite dans le pays, le président de la région Sud, Renaud Muselier, constate de nombreuses ressemblances entre ce pays et sa région. Il évoque même “un moment historique entre deux territoires de même taille qui, chaque jour, placent l’environnement au cœur de leurs préoccupations”. De son côté, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, salue le “lancement de ce Plan national [qui] fait du Costa Rica l’un des premiers pays au monde“. Avec ces mesures, l’ancienne présidente du Chili estime que le Costa Rica sera “un exemple à suivre pour tous les pays“. Pour rappel, le Costa Rica sera l’hôte de la pré-COP25.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Mis à part Claude Allègre, je pense qu’aujourd’hui plus personne ne nie que le réchauffement climatique est lié à l’augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Limiter voire supprimer ces émissions est absolument nécessaire si nous voulons que la vie sur terre soit préservée au cours des décennies à venir.
    Le développement de la voiture électrique ouvre la voie à la transition énergétique qui permettrait d’atteindre cet objectif. A long terme, est-ce vraiment LA solution puisque comme le démontre Guillaume PITRON dans son ouvrage récent La Guerre Des Métaux Rares, cette transition vers des technologies non dépendantes des énergies fossiles s’accompagne de son lot de catastrophes écologiques. Elle fait également appel à l’utilisation de matières premières dont les ressources sont limitées.

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