L'électricité renouvelable a progressé en France en 2018

L’électricité renouvelable a progressé en France en 2018

RTE a publié, le 7 février 2019, le bilan électrique annuel de la France pour 2018. Un document qui comporte plusieurs bonnes nouvelles, notamment en matière d’électricité renouvelable. La production d’électricité globale a ainsi connu sa plus forte augmentation depuis dix ans. Mais la France a aussi enregistré une forte augmentation de la part d’électricité verte dans son mix.

L’électricité renouvelable va remplacer les fossiles

L’année 2018 aura été une très bonne année pour la production d’électricité tricolore. Le rapport annuel de RTE, dévoilé le 7 février 2019, le montre bien. Au global, la production totale d’électricité s’est élevée à 549 TWh en 2018, soit une augmentation de 3,7% par rapport à 2017. C’est tout simplement la plus forte augmentation de la production d’électricité française depuis dix ans. Dans le même temps, la consommation nationale est restée stable à 474 TWh, et ce pour la sixième année consécutive.

La PPE 2018 affiche un objectif clair en matière d’électricité verte. Le réseau français doit atteindre 40% de production d’électricité renouvelable d’ici 2030. Le bilan de l’année 2018 met en évidence la progression des différentes filières d’ENR (+ 2 400 MW installés en 2018). La plus forte augmentation de production se trouve du côté de la filière hydraulique : elle enregistre + 27,5% en 2018. On retrouve derrière elle la filière éolienne (+ 15,3 %) et la filière solaire (+ 11,3 %).

La forte progression des énergies renouvelables a permis de combler l’effacement progressif du thermique fossile. En 2018, il a encaissé un recul de production de 26,8 %. Les émissions de CO2 dues à la production d’électricité en France ont baissé de 28% sur la seule année 2018. Ainsi, la dernière centrale au fioul, il s’agit de la tranche 3 de Cordemais.

Qui sont les bons élèves pour les ENR ?

RTE souligne que les filières éolienne et solaire ont passé un cap décisif en une année. La filière éolienne a passé la barre symbolique des 15 000 MW de puissance raccordée au réseau. Et de son côté, le solaire a atteint les 10 TWh de production annuelle.

Certaines régions françaises s’illustrent particulièrement. La région Auvergne-Rhône-Alpes arrive ainsi en tête du classement du taux de couverture régional par la production hydraulique (44,3%, contre “seulement” 36,3% pour l’Occitanie). Plus généralement, la région Auvergne-Rhône-Alpes est devenue une terre d’élection pour les énergies renouvelables. En matière d’énergie solaire, c’est la région Nouvelle-Aquitaine qui arrive en tête avec 2 262,2 MW de puissance raccordée.

La France : 1er pays exportateur d’électricité en Europe

Enfin, les échanges transfrontaliers sont la preuve de la bonne santé de la production électrique française. Grâce à sa production électrique excédentaire, la France a largement exporté son électricité vers les pays voisins. En 2018, l’Hexagone n’a connu que 17 journées importatrices pour faire face aux pics de consommation. Alors qu’il y en avait eu 52 en 2017. Au total, la France n’a importé que 26,1 TWh. Elle a exporté 86,3 TWh au cours de l’année, en direction de l’Espagne, de l’Italie, de la Suisse, de la Belgique et du Royaume-Uni. La France connait donc un solde exportateur de 60,2 TWh. Grâce à cette performance énergétique, la France obtient la première place dans le classement 2018 des pays européens exportateurs d’électricité.

Crédit Photo : @Rauenstein

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Les énergies renouvelables seront la principale source d’énergie dans le monde d’ici deux décennies et s’implantent dans le système énergétique mondial plus rapidement que tout autre combustible dans l’histoire, selon le dernier Energy Outlook de BP.

    L’énergie éolienne, solaire et d’autres énergies renouvelables représenteront environ 30 % de l’approvisionnement mondial en électricité d’ici 2040, contre environ 10 % aujourd’hui.

    Dans des régions comme l’Europe, ce chiffre atteindra 50 % en 2040.

    Le rythme de la croissance a été sans précédent. Alors que le pétrole a mis près de 45 ans à passer de 1 % à 10 % de l’énergie mondiale et que le gaz a pris plus de 50 ans, les énergies renouvelables devraient le faire d’ici 25 ans.

    Dans l’éventualité d’un passage plus rapide à une économie à faible intensité carbonique, cette période se résume à seulement 15 ans, ce qui, selon BP, serait ” littéralement hors normes ” par rapport aux changements historiques.

    https://www.bp.com/content/dam/bp/business-sites/en/global/corporate/images-jpg-png/energy-economics/energy-outlook/fuel-shares-in-power-eo19-p52-r.png.img.1024.medium.png

    Le rythme auquel l’Inde – et la Chine en particulier – ont développé l’énergie solaire a surpris les analystes.

    La compagnie prévoit que la demande de pétrole ne culminera pas avant les années 2030, bien que dans le cadre de son scénario plus vert, ce jalon pourrait être atteint d’ici le début des années 2020.

    Elle s’attend à ce que la demande mondiale de pétrole et de gaz soit alors de 80 à 130 millions de barils par jour, contre environ 100 millions aujourd’hui.

    Le rapport est sombre quant aux perspectives d’éviter des niveaux dangereux de réchauffement planétaire. Selon le scénario central, les émissions de carbone devraient augmenter de 10 % d’ici 2040, la demande mondiale d’énergie augmentant d’un tiers et les combustibles fossiles continuant à jouer un rôle clé.

    On s’attend à ce que les énergies renouvelables augmentent de 7,1 % par année au cours des deux prochaines décennies, remplaçant éventuellement le charbon comme principale source d’énergie au monde d’ici 2040.

    Les énergies renouvelables s’attaquent à l’énergie du charbon, selon les statistiques

    La nouvelle production d’énergie éolienne, solaire et à partir de biomasse a remplacé la houille l’an dernier – en particulier en Allemagne, en France et au Royaume-Uni – d’après un examen des statistiques européennes sur l’électricité effectué en 2018 par deux grands groupes de réflexion sur la politique énergétique.

    Le groupe estime que la croissance de la demande d’énergie en Chine ralentira à mesure que l’économie du pays passera d’industries polluantes à une économie davantage axée sur les services. Cela devrait amener l’Inde à dépasser la Chine pour la croissance de l’énergie d’ici le milieu des années 20. Les prévisions de BP pour la demande d’énergie chinoise sont en baisse de 7% par rapport à ses perspectives de l’année dernière.

    L’impact des différends commerciaux, comme celui en cours entre les États-Unis et la Chine, a également été examiné. La compagnie pétrolière estime que la demande d’énergie diminuera de 4 % au cours des deux prochaines décennies si de tels différends persistent, en raison de la baisse du PIB mondial et des flux commerciaux.

    Les géants des combustibles fossiles ne parviennent toujours pas à inciter leur main-d’œuvre à se détourner des hydrocarbures.

    Un rapport de CarbonTracker a révélé que 92 % des 40 sociétés pétrolières et gazières récompensaient une plus grande production de combustibles fossiles par une meilleure rémunération. BP réfléchit à un lien entre la réduction des émissions de carbone et la rémunération des dirigeants.

    Répondre
  • @Energie+
    En 2018, l’augmentation de la production renouvelables est surtout due à l’hydraulique : + 14760 GWh (+27,5 %) loin devant le solaire (+1026 GWh) et l’éolien (+3678 GWh) !

    Répondre
  • Et une meilleure disponibilité du nucléaire a permit de produire 14110 GWh supplémentaires. La baisse importante du thermique fossile de 14454 GWh a été rendu possible grâce surtout au parc nucléaire et hydraulique (plus de 28 TWh supplémentaires en 2018).

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  • “Parc nucléaire et hydraulique : plus de 28 TWh supplémentaires en 2018.”
    Heu, oui, d’accord, mais pour rappel c’est uniquement conjoncturel… Le parc nucléaire a été plus disponible suite à la levée d’un certain nombre de mesures par l’ASN, et on a eu une année avec une forte hydraulicité, surtout si on la met en regard de celle de 2017 particulièrement basse.

    Mais aucune nouvelle capacité en nucléaire, et presque aucun changement du coté de l’hydroélectricité.

    Donc parler de leur production, c’est un peu comme parler de la pluie et du beau temps.

    En revanche sur l’éolien et le solaire, ça bouge !

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  • @Seb
    Ce que vous dites sur le nucléaire et sur l’hydraulique est complètement faux. Pendant les années 2016 et avant, la production était encore bien supérieure. Allez vérifier sur le site de RTE les bilans nationaux de ces années. En revanche, les progrès de l’éolien et du solaire sont ridicules en valeur absolue, comparés au nucléaire et à l’hydraulique, et, en plus, une bonne partie de ces énergies (éoliennes et solaires) sont exportées (à bas coût ), car ces productions ne sont pas en adéquation ( car non pilotables et incertaines) avec la demande.

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  • @ Dan :

    Si vous citez des chiffres sans mettre des liens associés crédibles ce n’est pas très explicite.

    Au cours de la dernière décennie (2005-2015), selon les chiffres officiels, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique a augmenté d’environ 5 à 6% alors que la part de la production nucléaire a diminué presque de la même manière (5 à 6%).

    L’analyse des tendances indique que les investisseurs considèrent l’énergie solaire et éolienne comme les technologies renouvelables dominantes de l’avenir.

    La production nucléaire mondiale était donc un peu supérieure avant et progresse peu au fil des ans avec une localisation spécifique à la Chine (donc un “effet moteur temporaire”) de même que ses prix sont en hausse (autre frein)

    A contrario pour le solaire PV par exemple la “courbe d’apprentissage” est de l’ordre de 22% (baisse de 22% du prix à chaque doublement de capacités installées)

    Vous pouvez vous référer aux études du groupe Lazard entre autres sur ce dernier point que je ne remets pas ici.

    Les renouvelables (hors hydro) progressent plus vite (d’autant qu’elles ont démarré beaucoup plus tard) et les perspectives très positives sont catégoriques pour toutes les études que je ne remets pas non plus ici, du Giec à Bnef en passant par l’Iea, l’Iaea, BP, GNV DL, Mc Kinsey etc

    Voyez les pentes et croisements de courbes à venir.

    De plus d’ici 2030, seulement environ 42 et 37% respectivement de l’électricité en Afrique et en Asie en développement devraient provenir de sources traditionnelles. La majorité devrait être produite par des mini-réseaux locaux ou des systèmes de production autonomes des ménages / communautés. Donc autre “effet moteur” important pour les renouvelables.

    Qu’il y ait des années plus ou moins rapides en déploiement n’est pas important, ce qui compte ce sont les tendances sur au moins 3 ans voire 5 ans et plus.

    En outre vous ne pouvez pas à la fois prétendre que la production des renouvelables serait “ridicule” pour ensuite affirmer que l’on doit les exporter à bas prix ou encore les utiliser en priorité.

    Il y a des documents explicites sur le fonctionnement du réseau Entso-e en Europe dont beaucoup de pays ont une part de renouvelables importante, dont la majorité vise les 100% renouvelables comme ailleurs, donc il serait bon d’arrêter d’inventer des modes de fonctionnement autres que ceux que l’on applique tous les jours.

    Consommation d’énergie primaire mondiale (mettre le curseur sur le graphe pour avoir le détail par période et énergie) :

    https://ourworldindata.org/grapher/global-primary-energy

    .

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