La transition énergétique française revêt plusieurs visages. Si l’augmentation de la taxe carbone a été l’élément d’un vaste mouvement de contestation fiscale et politique, il semble que les énergies renouvelables (EnR) sont plébiscitées par les Français dès lors qu’elles franchissent le seuil de la maison. Le 9e baromètre de Qualit’EnR intitulé « Les Français et les énergies renouvelables », dévoilé le 1er février 2019, confirme l’intérêt croissant porté aux équipements renouvelables domestiques.
Des Français désireux de participer au développement des EnR
Comme chaque année depuis neuf ans, Qualit’EnR a commandé un baromètre permettant de mieux appréhender la relation des Français avec les énergies renouvelables. Un sujet pour le moins complexe puisqu’il prend différentes formes en fonction du domaine étudié. Premier constat, les Français sont très attachés aux EnR puisqu’ils sont 97 % à encourager « le développement d’au moins un type d’énergie renouvelable ». Leur préférence va à 89 % pour le solaire thermique, 84 % pour la pompe à chaleur, 81 % pour les panneaux photovoltaïques, 77 % pour l’éolien et 70 % pour le bois énergie.
La bienveillance vis-à-vis des EnR ne s’arrête pas au stade des bonnes intentions puisque le baromètre montre que le taux d’équipement domestique utilisant les énergies renouvelables progresse. 41 % des 1 002 sondés déclarent avoir au moins un équipement renouvelable. Ils n’étaient que 35 % en 2018 et 32 % en 2017. Des chiffres en hausse qui s’expliquent par la mobilisation des propriétaires de maison individuelle. 61 % d’entre eux possède au moins un équipement renouvelable. Autre point positif, 25 % des sondés envisagent d’acquérir un équipement avec une préférence pour le bois (insert et poêle), la pompe à chaleur et les panneaux solaires.
Particuliers / Etat : quel acteur principal en faveur des EnR ?
Les Français tendent par ailleurs à mieux connaître les différents dispositifs qui permettent de financer la transition énergétique à l’échelle d’un ménage. 77 % d’entre eux connaissent au moins une aide avec en premier lieu le prêt à taux zéro connu de 66 % des sondés. Le chèque énergie dont il est beaucoup question depuis plusieurs semaines est bien identifié par 55 % des Français et plus encore (69 %) par les ménages aux faibles revenus et donc susceptibles d’en bénéficier. Le crédit d’impôt franchit quant à lui péniblement la barre des 50 %. Ces coups de pouce de l’Etat montrent également que la transition énergétique est d’abord du ressort des politiques publiques selon une majorité de Français. Le succès de cette transition dépend de l’Etat pour 85 % d’entre eux, des collectivités locales (77 %) puis des particuliers (67 %).
Ces chiffres illustrent peut-être une certaine schizophrénie vis-à-vis de la puissance publique. Cette dernière est amenée à jouer les premiers rôles dans la transition énergétique, mais elle se voit remise en cause dès lors qu’elle n’utilise la pression fiscale et non pas des incitations financières pour y parvenir. L’Etat est donc dans une situation parfois compliquée et serait peut-être bien inspiré de mettre l’accent plus encore sur la rénovation énergétique des bâtiments. Il est en effet souligné par les équipes de Qualit’EnR que tous les efforts en faveur du renouvelable peuvent demeurer vain si d’aventure, l’isolation du logement est peu performante.
Laisser un commentaire