Privée de plusieurs réacteurs nucléaires, la Belgique a connu une année 2018 compliquée. D’après les chiffres publiés par le gestionnaire du réseau électrique belge le 7 janvier 2019, le plat pays a importé plus d’un cinquième de ses besoins en électricité. Une mauvaise nouvelle pour l’indépendance énergétique du pays, mais aussi pour son empreinte écologique. Alors que Bruxelles souhaite développer les énergies renouvelables, celles-ci progressent à un rythme insuffisant pour vraiment remplacer le nucléaire… Ainsi, le recours aux centrales à gaz n’a jamais été aussi important !
Un bilan 2018 inattendu
Fin 2018, les arrêts prolongés des réacteurs de Doel et Tihange ont fait craindre une pénurie d’électricité en Belgique. La baisse des températures venant, cette idée s’est même imposée parmi les spécialistes du secteur. C’est pourquoi, les autorités ont finalement passé des accords avec l’étranger et notamment avec l’Allemagne, dans le but d’assurer l’approvisionnement des foyers belges.
La Belgique s’est donc tournée vers ses voisins et cela s’en ressent dans son mix électrique. Elia, le gestionnaire du réseau a effectivement publié le bilan de l’année 2018, le 7 janvier 2019. Les chiffres sont tout à fait inattendus au regard de ceux affichés l’année précédente. Alors que le nucléaire représentait près de la moitié de l’électricité produite en 2017, ce chiffre est tombé à seulement 34 %. Elia indique même que « la production nucléaire a atteint des niveaux historiquement bas en novembre (1 TWh, soit 15 %) et décembre (1,1 TWh, soit 17 %) ».
A ce moment, seul le réacteur de Doel 3 était en fonctionnement. Un coup dur pour Electrabel, filiale d’Engie, et un problème pour les autorités belges qui ont dû importer massivement de l’électricité. Heureusement, grâce aux interactions électriques européennes, ces difficultés n’ont pas eu de conséquences majeures pour les ménages. En effet, l’électricité produite à l’étranger, et notamment en France, est moins chère que celle générée en Belgique.
Des importations d’électricité en forte hausse
Comme le rappelle la FEBEG, Fédération des fournisseurs belges d’énergie, « lorsque l’énergie est moins chère à l’étranger, les fournisseurs achètent sur ces marchés ». En 2017, les importations représentaient 8 % du mix électrique, tandis que 2018 constitue une année record avec 22 % d’électricité produite à l’étranger, soit 17,4 TWh.
Toutefois, si la hausse historique des importations n’a pas impacté la facture des ménages, le recours aux centrales à gaz a bien détérioré la performance environnementale de la politique de la ministre de l’énergie, Marie-Christine Marghem. En l’occurence, c’est le gaz naturel qui tire son épingle du jeu. Sa part dans le mix énergétique est de 27 % avec une pointe enregistrée à 2,9 TWh en novembre dernier.
Importations, gaz, mais où sont passées les énergies renouvelables ? En l’espace d’un an, elles progressent de 11 % à 12 % du mix électrique belge. Elia détaille que le solaire représente à lui seul 4 %. L’évolution des EnR est donc positive, mais ces dernières restent très minoritaires.
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