Engie, le gazier français, a donné des signaux positifs aux marchés financiers. Le 7 novembre 2018, le groupe a effectivement confirmé ses objectifs annuels et augmenté ses revenus. L’entreprise était pourtant en difficulté suite aux problèmes pointés sur la quasi-totalité de ses réacteurs nucléaires en Belgique. Malgré cet épisode fâcheux, Engie a dévoilé un Ebitda en base organique en hausse de 5%. Les voyants passent donc au vert en cette fin d’année 2018.
Avec six réacteurs nucléaires sur sept à l’arrêt en Belgique, beaucoup d’observateurs redoutaient une mauvaise performance financière d’Engie. En septembre 2018, la direction avait dû revoir ses prévisions financières. Parallèlement, la possibilité d’un black-out en Belgique était envisagée dans les médias. Pourtant, le réseau a continué d’être alimenté normalement et Engie a bien calculé sa nouvelle trajectoire.
Et avec 43 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois, Engie fait mieux qu’à la même période en 2017 (+ 0,4 %). La croissance organique est même en hausse de 1 %, tirée par une forte production hydraulique en France et au Brésil. L’Ebidta, qui mesure le résultat opérationnel avant amortissements et dépréciations – croît de 5 % en base organique malgré une diminution en brut de l’ordre de 0,3 %. Engie s’est félicité qu’« en dépit d’impacts financiers défavorables dus aux importantes maintenances non programmées d’unités nucléaires en Belgique, d’effets de change négatifs et de l’effet dilutif des cessions, l’Ebitda est stable sur la période et affiche une croissance organique solide ».
Autre bonne nouvelle, la dette du groupe baisse de 1,9 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de l’année et laisse la dette nette à 20,6 milliards d’euros. Cela a pour conséquence de confirmer les bonnes prévisions d’Engie concernant ses résultats nets pour l’année 2018. Ils sont attendus dans une fourchette de 2,45 à 2,65 milliards d’euros.
Tous ces chiffres positifs restent néanmoins sous la menace d’une évolution de la situation en Belgique. Selon le directeur des opérations d’Engie, « en plus de Doel 3, qui fonctionne déjà depuis la fin juillet, quatre autre unités doivent redémarrer d’ici la fin de l’année ». Il s’agit de Thiange 1 qui doit redémarrer en ce mois de novembre et de Doel 1, 4 et 2 prévus en décembre. Pour mémoire, les arrêts prolongés sont dus à la découverte d’anomalies sur les infrastructures d’Electrabel, la filiale d’Engie en Belgique.
L’Ebidta avait alors été revu à la baisse de 600 millions d’euros. Aujourd’hui, le groupe semble sortir par le haut de cette mauvaise passe, mais il ne faudra pas constater de nouveaux incidents qui remettraient en cause la remise en service rapide des quatre centrales citées. En effet, en plus de sa solidité financière, Engie doit préserver son image de marque dans un secteur plus concurrentiel qu’on ne le croit. Aussi, de nouvelles annonces devraient intervenir fin février 2019 lors d’un “capital markets day”…