Vers 50 % d'énergie nucléaire en France d’ici à 2035 ?

Vers 50 % d’énergie nucléaire en France d’ici à 2035 ?

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Le dimanche 18 novembre 2018, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy est revenu sur la politique énergétique du gouvernement. L’écologiste qui prépare la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) envisage de réduire la part du nucléaire en France à 50% du mix électrique à l’horizon 2035…

Une baisse progressive du nucléaire 

La place du nucléaire dans le mix énergétique français accapare régulièrement l’attention des gouvernements successifs. En attendant la publication de la Programmation Plurianuelle de l’Energie (PPE) dans les prochains jours, l’objectif de porter la part du nucléaire à 50% du mix électrique devrait continuer à faire couler beaucoup d’encre. Invité ce dimanche 18 novembre 2018 au Grand Rendez-Vous sur Europe1-CNews-Les Echos, François de Rugy indique que 2035 est « l’échéance sur laquelle nous travaillons » pour parvenir à un mix électrique composé à 50 % de nucléaire.

Le ministre écologiste explique être « obligé de faire une opération vérité ». François de Rugy fait référence aux engagements pris sous François Hollande et n’est pas tendre avec Ségolène Royal. « La loi de 2015 faisait référence à une promesse de 2012, et entre 2015 et 2017 il ne s’est pas passé grand-chose » affirme le remplacement de Nicolas Hulot. D’ailleurs, dans son livre Ce que je peux enfin vous dire, la responsable socialiste avoue avoir immédiatement détecter « le piège à éviter : ne pas se laisser happer par les conflits sur la place du nucléaire et ne pas laisser la loi être en quelque sorte prise en otage par ce sujet, au risque de faire échouer toutes les autres avancées ».

L’EPR en question

Cependant, même si la part du nucléaire va probablement se réduire, de nouvelles centrales nucléaires pourraient être construites prochainement. En effet, le recours aux réacteurs de troisième génération (EPR) est « une question ouverte » selon le ministre. Ce dernier s’interroge sur un « avenir de la filière nucléaire française », et sur la fiabilité technologique de l’EPR. Pourtant, sur ce point, le chroniqueur Nicolas Barré souligne qu’avec la mise en fonctionnement du réacteur de Taïshan en Chine, les interrogations seront prochainement levées. Récemment, un rapport gouvernemental évoquait aussi la possibilité de lancer construction de 6 réacteurs EPR avant 2021.

Sur la question de la compétitivité économique, le directeur adjoint du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement de l’IPSL, François-Marie Bréon, résume la situation dans une interview accordée à Russia Today. Pour l’expert, la situation est simple: « on a un acteur industriel dont le boulot est de nous fournir de l’électricité à bas coût ou au meilleur coût possible. Si EDF s’aperçoit que faire de nouvelles centrales coûte trop cher et qu’il est moins coûteux de développer des éoliennes, alors EDF suivra la logique économique ».

De son côté, François de Rugy confie être justement en discussion avec la filière nucléaire française. La troisième filière industrielle française (220 000 emplois et 46 milliards d’euros de chiffre d’affaires) estime être en mesure de baisser les coûts des EPR. En effet, l’électricien travaille depuis de nombreuses années à l’élaboration d’un EPR Nouveau Modèle. Celui-ci permettrait d’envisager une baisse des coûts, notamment par rapport aux têtes de série en cours de construction, à Hinkley Point ou Flamanville.

Rédigé par : La Rédaction

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COMMENTAIRES

  • La réduction de la part du nucléaire en France repose sur une analyse simpliste des risques prétendument liés au fonctionnement des centrales nucléaires.Le rapport Pompili qui prétend faire l’inventaire de ces risques repose en effet sur une analyse superficielle de l’accident de Fukushima dont il n’a pas vu que celui-ci était dû à quarante années d’impasses diverses sur les règles de sûreté les plus essentielles respectées sans défaillance dans les parcs nucléaires américain et français qui sont les plus développés.Ce n’est pas pour rien que l’autorité de sûreté japonaise, la NISA, a été complètement réorganisée après l’accident.Le véritable problème du nucléaire français est qu’il gêne des industries concurrentes(pétrole,éolien,solaire).

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