Fin juin, le débat public sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) avait souligné l’importance de la dimension solidaire de la Transition écologique et solidaire. Depuis, avec la démission de Nicolas Hulot, de nombreux observateurs s’interrogent sur l’avenir de la politique énergétique française. Nouvellement arrivés au ministère de la transition écologique, François de Rugy et Emmanuelle Wargon, devraient prochainement mettre fin au suspense…
Les Français sont toujours pro-nucléaire
Dans son discours de clôture du débat public sur la PPE au Conseil Économique Social et Environnemental, Jacques Archimbaud expliquait qu’il n’était pas possible de « faire fi de la position de la quasi-totalité des syndicats de salariés du secteur énergétique, de l’adhésion qu’on nos concitoyens au maintien d’un service public national de l’énergie et à la solidarité nationale et qu’un grand nombre assimilent encore, à tort ou à raison, au nucléaire ». C’est pourquoi, 78% des 11 058 répondants au questionnaire du débat public estiment que les politiques énergétiques de l’État sont incohérentes, tandis qu’une majorité relative d’entre eux (44,1%) considèrent qu’il faut fixer l’objectif de réduction de la part du nucléaire au-delà de 2035.
Le ministère de la Transition écologique change de tête pour faire des petits pas
Interviewé par Léa Salamé et Nicolas Demorand, Nicolas Hulot confiait ne plus vouloir se contenter de « la politique des petits pas » d’Emmanuel Macron. Quelques jours plus tard, François de Rugy faisait son entrée au ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) avec l’ambition de publier la nouvelle version de la Programmation pluriannuelle de l’énergie comme « prévu à la fin du mois d’octobre ». L’écologiste qui s’était positionné contre le nucléaire pendant la primaire socialiste, a néanmoins expliqué qu’il fallait sortir de « la guerre de religion sur le nucléaire », préférant insister sur la décision historique d’arrêter l’exploitation des centrales à charbon.
Par ailleurs, Sébastien Lecornu, le « monsieur nucléaire du gouvernement », a également quitté le ministère de la transition écologique lors du remaniement du 16 octobre pour le ministère des territoires. Pourtant, avec ce départ le ministère se prive de l’expertise de l’élu de l’Eure, forgée par exemple lors de ces déplacements à Fessenheim ou à Bure…
PPE : pas de fermeture de réacteur nucléaire avant 2029 ?
Toujours est-il qu’à la suite du conseil des ministres du 17 octobre 2018, Benjamin Griveaux interrogé par la journaliste de Bloomberg, Hélène Fouquet, a indiqué que la PPE serait présentée « fin octobre ou début novembre ». En effet, un échange sur la question de la PPE a eu lieu lors de cette réunion afin de recueillir « le point de vue des ministres, quelles que soient leurs attributions », peut-être celui de Sébastien Lecornu en particulier ? Mais quoi qu’il en soit, il ne reste donc plus que quelques jours avant de connaître la position officielle du gouvernement…
La veille, le président Emmanuel Macron rappelait de son côté que des décisions historiques seraient actées « dans les semaines à venir ». Autant d’indices qui laissent à penser que l’arrêt des 56 réacteurs pourrait finalement intervenir seulement à partir de 2029 jusqu’en 2060. Ainsi, un proche de l’Élysée cité par BFM résume : « Il faut écouter leurs contraintes [NDLR: celles d’EDF], mais préparer les fermetures de réacteurs au niveau social ».
Crédit photo : @IRNS
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