Aucune décision ne sera officialisée avant courant novembre sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et les EPR. Pourtant, un document de travail consulté par l’AFP ce vendredi 26 octobre 2018 nous en apprend un peu plus sur les intentions du gouvernement pour le nucléaire. Selon ces informations, le gouvernement envisagerait d’attendre entre 2021 et 2025 pour lancer ou non la construction de nouveaux réacteurs EPR…
Critiquée pour le manque de cohérence entre ses prévisions sur la consommation et la production d’énergie, la PPE est en cours de révision. Sa nouvelle version, qui doit être présentée « courant novembre », inclura de nouveaux objectifs de développement des énergies renouvelables ou de réduction des gaz, et précisera le scénario choisi par le gouvernement pour l’avenir de la filière nucléaire. Alors qu’on envisage la fermeture de certains réacteurs afin de réduire la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique, d’autres plus performants pourraient être construits en parallèle dans le but de garantir la stabilité du réseau national.
Cette décision, cruciale pour notre approvisionnement électrique dans les prochaines décennies, est au coeur des réflexions du gouvernement. En effet, l’exécutif pourrait acter entre 2021 et 2025 la construction d’une « série » de réacteurs EPR. Face à Guillaume Daret, le ministre François de Rugy précise, « il s’agit d’un document de travail ». Imaginé dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle feuille de route énergie, ce document doit permettre à la filière nucléaire de mettre sur pied un « programme industriel ». Grâce notamment à « des effets de série » et à « des effets d’apprentissage », nos ingénieurs pourraient ainsi atteindre des coûts maîtrisés (entre 60 et 70 euros/mégawattheure).
De son côté, le groupe EDF travaille depuis plusieurs années déjà au développement d’un modèle d’EPR simplifié, moins cher et moins long à construire. L’entreprise attend « une décision prochaine » de l’Etat pour lancer le processus qui conduirait à mettre une « première » centrale en service « en 2030 ou à peu près ». Ces réacteurs auraient pour objectif de remplacer ceux arrivés en fin de vie. Cependant, ce calendrier a peu de chance de se concrétiser sans décision du gouvernement avant 2025. C’est pourquoi, en raison des lourdes procédures d’autorisations applicables à l’homologation des nouveaux modèles technologiques, la Société Française de l’Énergie Nucléaire (SFEN) préconise de son côté de prendre une décision à ce sujet avant 2020.
Enfin, le document évoque également la nécessité de lancer un « programme de recherche » consacré au prolongement de la durée de vie du parc existant. Parallèlement, d’autres technologies comme les énergies renouvelables, le stockage, la mobilité, le bâtiment ou encore l’hydrogène, se trouvent au coeur des réflexions stratégiques du ministère de la transition écologique. Autant de pistes qui permettraient à Emmanuel Macron de “tourner la page” après le départ de Nicolas Hulot, tandis que ce dernier prépare son retour en politique. Le 22 novembre 2018, l’ancien ministre répondra aux questions Léa Salamé sur la nouvelle PPE dans L’Emission Politique sur France 2…
Crédits photo : EDF