Charles Lhermitte : "la biodiversité est le premier enjeu d'une ferme éolienne"

Charles Lhermitte (FEE) : “la biodiversité est le premier enjeu d’une ferme éolienne”

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A quelques jours du lancement du 9ème Colloque National Éolien, L’Energeek a pu rencontrer Charles Lhermitte, Vice-Président de l’association France Énergie Éolienne. L’occasion pour lui de revenir sur les enjeux de la profession, alors que la nouvelle version de la Programmation pluriannuelle de l’énergie sera prochainement rendue publique par le Ministère de la transition écologique…

  • Où en sommes-nous de la transition énergétique pour l’éolien terrestre ? Qu’attendez-vous des objectifs de la prochaine PPE pour la filière ?

Aujourd’hui nous sommes à 15 GW installés, soit 15 000 MW. Donc nous sommes relativement loin du compte, et nous attendons des objectifs ambitieux pour la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), afin de permettre au minimum de doubler la puissance installée à l’horizon 2028. Plus précisément, nous pensons que nous pouvons atteindre 26 GW pour l’éolien terrestre à l’horizon 2023 et 37 GW en 2028 ; parallèlement, l’éolien en mer pourrait représenter respectivement 3,5 et 12 GW.

  • Pour l’éolien en mer, la confirmation d’Emmanuel Macron vous semble-t-elle suffisante pour tenir les objectifs de la PPE (500 MW en 2018) ? Peut-on tout de même être plus ambitieux pour les années à venir ?

De toute évidence, cet objectif n’a pas été tenu puisque nous disposons actuellement d’un seul projet pilote installé – celui de Floatgen d’Ideol offshore au large du Croisic. Il y a une énorme inquiétude de la profession quant aux objectifs pour l’offshore, surtout en termes de délais. C’est-à-dire qu’aujourd’hui il y a des volumes lauréats qui sont significatifs, mais nous n’avons toujours pas de perspectives pour la mise en construction de tous ces dossiers. Alors que nous sommes très en retard, nous redoutons que le glissement des délais se poursuive et que la réalisation des projets n’intervienne que bien plus tard.

  • Que pouvez-vous nous dire des nouveaux appels d’offres bi-technologiques ? A l’avenir, l’éolien restera-t-il compétitif face au solaire et aux autres technologies ?

Nous sommes en train de préparer la réponse au premier appel d’offres bi-technologiques (éolien et solaire). Toutefois, nous considérons que nous ne sommes pas exactement au même degré de maturité pour l’éolien et pour le solaire, c’est pourquoi il ne nous semble pas primordial de voir ces deux technologies concourir l’une contre l’autre. Et même nous préfèrerions avoir des objectifs ambitieux – et séparés – pour chacune de ces sources d’énergie (éolien, solaire, biogaz, hydroélectricité) afin qu’on évite du même coup les distorsions de concurrence entre les énergies vertes. Heureusement, pour l’instant en tout cas, tant pour le solaire que pour l’éolien, on constate une importante baisse de la courbe qui retrace l’évolution des prix.

  • Avec le prochain Colloque National Eolien, faut-il s’attendre à des annonces pour le secteur ? Comment présenteriez-vous cet événement ?

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La date du colloque va plus ou moins correspondre avec les annonces qui doivent être faites par le gouvernement, sur les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie. Or, parmi nos invités nous comptons notamment sur la présence d’un certain nombre de représentants de la Direction Générale Énergie Climat (DGEC) du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire (MTES). Et c’est eux qui devront présenter la stratégie retenue ; c’est très important car il s’agit de l’avenir de la filière pour au minimum 10 ans !

Mais ce colloque a aussi pour objectif de montrer les avancées réalisées dans la structuration de la filière. Aujourd’hui, elle représente en France environ 17 000 emplois directs, un nombre qui progresse d’année en année. Cela démontre que l’éolien est plus que jamais une filière d’avenir pour de nombreux hommes et femmes, tout en étant une solution pour la transition énergétique en cours. En faisant ce rappel, nous espérons effectivement convaincre de l’intérêt de se fixer des objectifs ambitieux pour le développement des projets renouvelables. Pour cela, nous souhaitons envisager plusieurs solutions, par exemple nous cherchons avant tout à lever certains verrous administratifs qui demeurent très importants. En effet, nous trouvons qu’il est inacceptable de mettre 7 à 8 ans pour lancer la construction d’un parc éolien, du fait des contentieux ! Cela paralyse l’ensemble de la filière, on perd un temps fou avec des procédures parfois kafkaïennes et un « pognon de dingue » en frais d’avocat… Au point que dans certains projets menés en crowdfunding, les citoyens-contributeurs finissent par ne plus y croire…

De même, l’augmentation de la taille des rotors et des éoliennes, pourrait également être un des moyens efficaces pour produire de l’électricité moins chère ; d’autant qu’il y a des territoires qui s’y prêteraient très bien. Après, il y a parfois des préoccupations paysagères à prendre en considération. Car une éolienne de 120 mètres ne peut pas être installée n’importe où : d’où la nécessité de réaliser des études d’impact…

  • Quelles sont vos réponses à ceux qui se plaignent de l’impact de l’éolien sur la biodiversité ?

Ce que l’on peut commencer par souligner, c’est que l’éolien a permis de compiler l’une des plus grandes bases de données sur la biodiversité, à travers justement les multiples études d’impact qui ont été réalisées sur l’ensemble du territoire national. Sur la mortalité des oiseaux en particuliers, nous avons également réalisés de très nombreuses études de recherche, qui nous ont permis de mettre en oeuvre une série de mesure sur les parcs afin de protéger toutes les espèces.

Et même je pourrais dire que la biodiversité est le premier enjeu d’une ferme éolienne. En effet, les EnR comme outils de la transition énergétique font partie de la solution dans la lutte contre le réchauffement climatique. De notre point de vue, d’autres chantiers pourraient être menés pour préserver la biodiversité, tant au niveau des terres agricoles, que des externalités négatives de notre système de transport et de notre réseau routier. J’ai parfois l’impression qu’on a souvent du mal à relativiser l’impact des différentes activités humaines. La baisse de la biodiversité à laquelle on assiste actuellement, ce n’est pas la conséquence de l’éolien, bien au contraire ! De plus, il faut aussi voir la situation dans son ensemble, les deux tiers des oiseaux que l’on peut trouver dans notre pays sont des oiseaux migrateurs. La problématique est complexe, et il me semble plutôt contreproductif de faire de l’éolien un bouc émissaire. Aujourd’hui c’est bien le système dans son ensemble qui est à l’origine de l’extinction de masse que nous subissons.

  • Que répondez-vous à ceux qui remettent en cause la théorie du foisonnement pour les énergies renouvelables ?

Remettre en cause la théorie du foisonnement c’est une position qui n’est pas défendable. D’abord parce que le foisonnement est une réalité qu’on observe parallèlement à la décentralisation des réseaux, et surtout qu’il correspond à une volonté de consommer des kilowattheures qui soient produits plus près de chez soi. Sur le plan technique, le foisonnement doit permettre de palier les différentes intermittences des énergies renouvelables.

Le foisonnement en métropole aujourd’hui permet par ailleurs de limiter les coûts d’adaptation au réseau. Et si les besoins diffèrent en fonction du territoire et de son « profil de consommation », s’il s’agit par exemple d’un territoire avec une importante consommation industrielle 24h/24 ou si la demande est essentiellement liée au marché des particuliers – aujourd’hui l’objectif de 40 à 50% d’EnR dans le mix électrique est tout à fait réalisable, c’est notamment ce qui se fait en Allemagne. Ce constat vaut en tout cas pour la métropole, parce que nous sommes interconnectés et parce que nous disposons de différentes sources d’énergie. Dans les DOM-TOM, la situation est différente, et il va falloir investir massivement dans l’adaptation du réseau électrique, avec de nouvelles capacités de stockage. Mais puisque le prix de l’énergie est tellement cher, celui du fioul en particulier, cela reste économiquement viable d’opter pour des EnR couplées à de nouvelles capacités de stockage.

  • Que pensez-vous de l’arrivée de François de Rugy au ministère de la transition écologique ? Pensez-vous que le libéralisme soit compatible avec un changement de modèle en faveur de l’écologie ?

Il est toujours difficile de se prononcer sur un ministre qui vient de prendre ses fonctions depuis seulement quelques semaines. Ce qui est néanmoins certain, c’est que François de Rugy connaît bien les problématiques des énergies renouvelables. Ce qui est quand même un gage pour les différentes filières présentent en France, dont l’activité est parfois complexe du fait de la technicité et de la réglementation en vigueur pour le secteur de l’énergie.

Pour innover et faire de la recherche en développement, il y a la nécessité de mettre en concurrence les technologies. Dans cette optique, il me semble que transition écologique et libéralisme peuvent se concilier, en permettant à chaque Nation de développer des solutions en fonction de leurs spécificités géographiques, scientifiques ou sociales. Le libéralisme n’est en tout cas pas un frein au développement des énergies renouvelables, alors qu’elles font probablement partie de la solution pour relocaliser une partie de la production dans notre pays. Avec des matières premières gratuites et quasiment inépuisables telles que le vent et le soleil, mais aussi grâce au niveau de maturité et de sophistication des nouvelles technologies, les énergies vertes ont effectivement réussi à faire la démonstration qu’elles pouvaient s’imposer par le prix. Et cela est évidemment très important ; car si dans notre société de nombreuses personnes sont préoccupées par les questions environnementales, et que certaines sont mêmes prêtes à payer leurs mégawattheures plus chers pour consommer de l’électricité verte, d’autres, encore plus nombreux sans doute, sont attachés à la problématique du coût. Pour que l’éolien puisse accomplir sa mission, qui consiste à décarboner la production d’énergie et à limiter ainsi le réchauffement climatique, il faut qu’il gagne la guerre des prix pour s’imposer au niveau mondial. Comme nous sommes en train de réussir ce pari, je crois qu’effectivement l’écologie est compatible avec le libéralisme…

Rédigé par : Charles Lhermitte

Charles Lhermitte
Charles Lhermitte est Vice-Président de l'association France Énergie Éolienne (FEE) mais aussi Directeur General Adjoint Quadran Groupe Direct Energie.
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COMMENTAIRES

  • L’éolien flottant dispose d’un des plus importants potentiels dans le monde et en particulier en Europe où l’on bénéficie du 1er gisement venteux offshore mondial.

    Une nouvelle passée assez inaperçue en France est le développement du concept éolien flottant en open-source TetraSpar qui va faire rapidement baisser les prix et pourrait s’imposer assez largement.

    Cà nécessite donc sans doute d’être plus mobilisés sur ce thème et de développer des accords plus larges.

    Communiqué de l’accord récent entre le pétrolier anglo-néerlandais Shell, le développeur d’énergies renouvelables allemand Innogy (détenu par RWE depuis la scission de ses activités EnR) et Stiesdal Offshore Technologies (SOT – Danemark) pour développer TetraSpar en Norvège et sa mise en service dès 2019.

    Henrik Stiesdal pionnier danois de l’énergie éolienne et ancien directeur de la technologie de Siemens Wind Power a à son actif plus de 175 inventions et plus de 650 brevets dont certains très importants dans l’éolien

    http://gwec.net/wp-content/uploads/2018/10/18-10-05-PR-TetraSpar_final.pdf

    .

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  • Un autre aspect où il ne faudrait pas prendre non plus du retard est toute l’activité de recyclage éolien entre autres qui est également lié au repowering avec le commerce des pièces réutilisables et celles améliorées pour le remplacement dans le monde où le marché global est de plus en plus considérable.

    C’est à dire à la fois la maintenance des parcs, leur repowering (les approches techniques sont multiples pour un parc) et le recyclage sources de terres rares etc donc toute une industrie à valeur ajoutée alors que nous sommes au coeur de l’Europe donc bien placé pour çà.

    A ce titre le Royaume-Uni a déjà ouvert un important centre de recyclage éolien :

    https://www.power-technology.com/news/uk-opens-first-wind-turbine-recycling-centre/

    .

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  • Pour mémoire le parc nucléaire français a un rendement moyen de 33% et un taux moyen de disponibilité de 78% (parfois tombé pas loin des 60% ce qui peut être le cas dans les années 2020/2025 avec les rénovations à effectuer).

    33×78 = 25

    Le taux de disponibilité de l’éolien terrestre en France est de plus de 98% et le facteur de charge éolien terrestre en France 25%. On est sur la même base.

    Le taux de disponibilité de l’éolien offshore et flottant est de plus de 98% aussi et le facteur de charge de l’éolien flottant dépasse les 65% sur certains sites. On est sur une base très supérieure.

    Une éolienne terrestre tourne de 75 à 95% du temps et plus en offshore.

    Le repowering améliore parfois d’un facteur 3 la production de certains sites éolien terrestres et l’optimisation de ces derniers peut également être améliorée de minimum 6% à 30%. Donc baisse des prix par quantité d’énergie produite.

    La production éolienne est plus forte en hiver qu’en été donc lorsque l’on en a besoin.

    Les missiles hypersoniques atteignent en altitude des vitesse de plus de 20.000 km/h et le plus souvent plus de 10.000 km/h dans l’atmosphère. On a moins de 60 secondes pour réagir au mieux quand on les a détectés.

    Les frappes ciblées sont une menace régulièrement utilisée et confirmée à chaque tension entre des pays. Poutine l’évoque régulièrement dans ses conférences de presse et son arsenal a été développé dans ce sens.

    Une centrale nucléaire n’a jamais été développée en tenant compte de ces armements et elle fait preuve d’une insécurité et fragilité totale face à ces nouveaux risques.

    Ce n’est pas le cas de l’éolien ni du solaire beaucoup trop foisonnant ni des micro-réseaux qui de plus se comportent bien mieux avec le réchauffement et changements climatiques comme plusieurs études et constats l’ont démontré (analyses comparées des coupures de courants et délais etc)

    La production éolienne n’est donc ni aussi variable ni aussi négligeable (au contraire) que certains veulent à tort faire croire (le plus souvent par lobbying) et elle est plutôt essentielle au stade actuel de nos systèmes énergétiques trop centralisés, en attendant plus d’intégration des renouvelables dès la construction dans les bâtiments etc qui permettra à terme de réduire le nombre de parcs éoliens et solaires qui ne sont que la première étape de la transition énergétique.

    On avait une conception centralisée de l’énergie trop calquée sur un modèle de pouvoir. Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique permettent de plus en plus une production et couverture locale totale des besoins. L’un des verrous était le stockage mais il a sauté et offre de plus en plus de solutions compétitives.

    Le bilan énergétique global est plus favorable. Au plan sécurité et coûts à terme également. Il est un peu moins bon au plan des ressources mais on l’améliore régulièrement et ont les choisi comme recyclables et en quantités (par exemple hydrogène, biométhane ou stockage Sodium etc) donc dans le temps ce n’est pas un facteur si impactant et même s’il faut tout le temps améliorer les approches, nos conditions de vie et de survie ne nous donnent de toutes façons pas toujours le choix.

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  • Soignez-vous Dan car une fois encore vous avez mal lu, je n’ai rien dit de tout çà mais abordé d’autres aspects essentiels.

    On n’a pas assez décarboné et çà ne s’arrête pas à nos frontières. L’éolien a un rôle essentiel à jouer.

    Répondre
  • “la biodiversité est le premier enjeu d’une ferme éolienne” : rien que cette phrase, parfaitement hypocrite, disqualifie son auteur.
    D’autres hypocrisies sont à signaler comme celle de “lever certains verrous administratifs” à la construction de parc éoliens : appelons un chat un chat, il s’agit bien de supprimer un échelon de recours citoyen contre des parcs qui dévalorisent leur patrimoine ou leur environnement.
    La création d’emplois grâce à l’éolien est aussi une chimère : ces emplois sont à durée très limités car dus à la construction des machines, soit quelques mois. Au delà, leur exploitation étant automatique, les besoins en emplois sont quasi nuls.
    Enfin, quand l’éolien affirme que sa mission c’est de limiter les émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est totalement faux en France où l’électricité, fabriquée par de l’hydraulique et du nucléaire, n’émet pas de CO2.
    Terminons sur le foisonnement : en période d’anticyclone, la production éolienne passe durablement sous les 1 % de sa capacité installée : où est le foisonnement ???

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  • @ Studer : l’erreur est de raisonner comme si on remplaçait un système centralisé responsable de gaspillages et d’une thermosensibilité record mondiale (+2,4 GWh par °C de température en moins l’hiver et près de 600 MWh par °C en plus l’été) par un autre, un peu comme si on mettait un moteur électrique à haut rendement sur une machine à vapeur.

    L’éolien n’a pas lieu d’être abordé seul mais dans le cadre d’un mix renouvelables optimal.

    De même les renouvelables ont eu une première phase de développement technologique et baisse de coûts et en abordent une autre qui est de plus en plus l’intégration dans les bâtiments, les transports etc

    On sait faire des bâtiments qui produisent plus qu’ils ne consomment, de même faire du stockage thermique estival et du stockage électrique courte comme longue durée entre autres multiples approches.

    De plus en plus d’entreprises, immeubles, quartiers, communes etc dans le monde constatent donc qu’il est possible d’éviter les coûts élevés des transports électriques, les infrastructures coûteuses etc et le bilan énergétique final comme la sécurité sont meilleurs, on le vérifie d’autant plus avec le changement climatique et rupture parfois longue durée des réseaux classiques centralisés.

    Les offres et accords des opérateurs se multiplient dans ce sens au plan mondial. Il faut donc anticiper.

    Et pour ce qui est du potentiel des renouvelables en Europe, les études scientifiques incontestables et confirmées sur la base production/consommation réelles depuis plus de 30 ans et jusqu’à des pas de 3 secondes, y compris intégrant les situations climatiques les plus extrêmes jamais vues, pour démontrer un passage tout à fait possible aux 100% renouvelables ainsi que la création de plus d’emplois durables que les autres énergies, ne manquent pas et sans une part de stockage importante sur le réseau Entso-e. Stockage loin d’être absent également.

    Mais les évolutions technologiques, baisse des coûts et possibilités font que les approches s’orientent de plus en plus vers l’intégration, encore faut-il prendre la peine de suivre ces évolutions de près.

    La Californie 5e puissance économique mondiale vise 100% de renouvelables dès 2045 (puisque la centrale nucléaire de Diablo Canyon ferme au plus tard en 2025 et que le principal opérateur américain Duke Energy estime qu’il n’est pas rentable d’ajouter de nucléaire).

    L’Australie vise 100% de renouvelables au début des années 2030.

    20 autres pays suivent. Mais également des villes, de très grandes entreprises, des communes etc.

    Ce n’est donc en rien insurmontable pour l’Europe qui dispose en plus généralement de plus d’atouts.

    En terme d’études de l’impact de l’éolien sur les oiseaux, elles ne manquent pas non plus, elles ont été compilées et son impact et globalement peu significatif, surtout comparé à d’autres impacts (immeubles, véhicules, chasse, félins etc)

    Le seul éolien terrestre concerne déjà en France quelques 900 entreprises et plus de 15.000 emplois.

    De même l’éolien flottant concerne un marché très important en Europe et dans le monde.

    Ne pas en faire serait donc laisser ces marchés durables et leurs importantes retombées économiques et d’emplois aux autres et en dépendre alors que l’évolution est actuellement rapide et très concurrentielle.

    Malgré les anti-éoliens en France qui comme le confirme la CRE ont réussit à faire doubler son prix en raison de longues procédures coûteuses systématiques souvent injustifiées, en plus d’avoir nuit entre autres à Alstom qui en perte de vitesse est passé sous le giron de GE avec les turbines Arabelle (pour le nucléaire, porte-avions etc), le prix de l’éolien baisse régulièrement.

    Il est tombé à 14 euros le MWh en Amérique latine, 17 euros le MWh aux Etats-Unis et Siemens, numéro 1 mondial de l’éolien estime pouvoir le proposer sous peu à moins de 30 euros le MWh en Europe. Il n’y a donc pas de raison que la France n’y arrive pas et reste à la traîne des pays voisins ce qui nuirait à notre compétitivité.

    Si tous les opérateurs mondiaux investissent dans les renouvelables c’est bien en raison de cette compétitivité imbattable et le stockage suit une tendance à la baisse de prix assez similaire selon les technologies.

    Compte tenu :

    – du vieillissement de notre parc nucléaire et du fait que les EPR ne sont plus assez compétitifs comme le constatent tant l’Agence internationale de l’énergie atomique elle-même que le World Nuclear Status report, entre multiples autres, et alors que le marché est actuellement dominé par le russe Rosatom (60% du marché) largement soutenu par l’Etat russe qui prend des risques financiers majeurs sur souvent plus de 35 ans auprès de pays qui ne disposent souvent pas des réseaux adaptés ni des finances nécessaires

    – et que le reste l’est principalement par la Chine

    il est évident que l’on a besoin des énergies renouvelables et en particulier solaire et éolien compte tenu de leurs prix de plus en plus bas tant pour rester compétitifs que pour les retombées économiques mondiales (Total/Sunpower etc) et que le mix renouvelables permet bel et bien de décarboner notre économie qui ne se limite pas à l’électricité mais au vecteurs de remplacement du gaz, pétrole etc

    Pour mémoire on importe en effet en moyenne 56 milliards d’euros par an d’énergies fossiles en France (environ 450 milliards d’euros par an en Europe) et il faut y ajouter le coût très élevé de la pollution.

    Prix comparé des énergies pour confirmer :

    https://www.lazard.com/media/450436/rehcd3.jpg

    .

    Répondre
  • A Energie+ : annoncer des statistiques à plus de 90 n’est qu’un affichage plus que mensonger. Il suffit de regarder la production électrique chaque jour (site RTE) pour voir son caractère totalement variable.
    Habitant dans l’Est (climat semi-continental – froid intense – zéro vent), il faudra expliquer comment en hiver être alimenté par l’Ouest (supposé alors venté – à vérifier), sans ce réseau centralisé honni !
    Mais l’article de départ est sur la biodiversité : à quand des études sérieuses et vraiment scientifiques sur l’impact de ces nouveaux moyens de production ? Y compris sur l’Homme, bizarrement, grand oublié des études d’impacts avant construction.

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