Si la France ne dispose actuellement d’aucune éolienne en mer en activité, elle entend bien combler son retard et compte notamment sur l’innovation dans l’éolien flottant. La construction de l’éolienne nouvelle génération Floatgen a été lancée le 1er juin dernier et marque ainsi les débuts d’une filière éolienne offshore tricolore prometteuse.
L’éolien flottant au cœur de l’innovation
C’était l’une des annonces attendues lors du salon Seanergy organisé début juin à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), l’éolienne Floatgen est entrée en phase de construction et sera bientôt installée au large des côtes du Croisic (Loire-Atlantique). Une zone trop profonde pour accueillir des éoliennes posées traditionnelles et sur laquelle le gouvernement français entend mettre en place le premier programme expérimental dédié aux éoliennes flottantes en Europe. D’une puissance de 2 mégawatts (MW), cette éolienne permettra de contourner les contraintes de profondeur, augmentant ainsi les zones d’exploitation potentielles au large des côtes, tout en limitant l’impact sur les paysages et les usagers de la mer.
Le projet Floatgen a été développé par la société Ideol. Il aura nécessité trois ans d’étude, et plus de 18 millions d’euros cofinancés par Bouygues Travaux Publics et d’autres investisseurs privés et publics comme l’Ademe ou la Banque publique d’investissement. Il devrait entrer en service dans le courant de l’année prochaine et constituer ainsi la première phase de développement d’une filière de production énergétique prometteuse. Ideol a déjà répondu à un autre appel à projets pour quatre parcs pilotes, dont trois en Méditerranée et un au large de la Bretagne, et doit installer prochainement deux autres démonstrateurs au Japon.
D’autres groupes français concentrent également leurs efforts sur l’éolien flottant. On pense notamment ici au groupe DCNS qui envisage l’installation de huit machines de 6 MW chacune au large de l’île de Groix ou au groupe EDF EN, déjà associé à la jeune société lilloise Nénuphar, fabricant de turbines éoliennes nouvelle génération. L’électricien français doit mettre en service dès 2018 une première ferme éolienne au large de Port Saint-Louis du Rhône équipée du modèle du turbine Vertiwind conçu par la société lilloise.
Une nouvelle dynamique dans l’Hexagone
Ces projets tenteront de compenser le retard affiché par la France en matière d’éoliennes en mer. En Europe, les éoliennes offshore produisaient en 2014 un total de 8 gigawatts, uniquement issus des technologies posées sur les fonds marins. La France, elle, en est encore totalement dépourvue, et mise désormais sur le développement de technologies innovantes et sur une nouvelle dynamique politique pour rattraper son retard sur ses voisins européens.
Comme l’explique Paul de la Guérivière, fondateur et PDG d’Ideol, PME implantée à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) qui coordonne le projet Floatgen, « nous installons notre première éolienne quand il y en a déjà 3.000 en mer du Nord. Nous avons un certain retard que nous souhaitons combler en essayant d’être un leader mondial sur l’éolien flottant ».
Ideol pourra s’appuyer dans cette entreprise sur le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, qui a récemment augmenté de manière significative ses ambitions de développement pour la filière. Les objectifs de production à l’horizon 2023 ont été portés à 6.000 MW pour l’éolien offshore et à 2.000 MW pour l’éolien flottant et l’hydrolien.
Crédits photo : Foatgen
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