Après les green bonds, place aux water bonds. Mais de quoi parle-t-on ?

Après les green bonds, place aux water bonds. Mais de quoi parle-t-on ?

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Et si les intérêts du monde de la finance pouvaient s’avérer compatibles avec les impératifs de développement durable ? C’est en tout cas l’idée sur laquelle repose le mécanisme des green bonds, ces emprunts obligataires qui visent à financer des projets verts… et même bleus, avec l’émergence des water bonds, spécifiquement consacrés au domaine de l’eau.

Les water bonds, des obligations spécifiques pour l’eau

Les montants engagés dans le cadre des greens bonds doivent exclusivement servir à faire aboutir des projets à vocation environnementale. Plus de la moitié des obligations vertes concernent directement la lutte contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre.

Cependant les obligations vertes tendent à se diversifier, comme en témoigne l’émergence des water bonds, des obligations spécifiquement alloués à des projets concernant l’eau et ses usages.

En effet alors que les ressources en eau se font rares dans de nombreuses régions du monde, ces ressources sont également gérées trop inefficacement. Il est donc urgent de développer des projets et technologies durables dans les pays en manque d’eau, et les waters bonds peuvent y contribuer.

Mais les obligations bleues peuvent également couvrir d’autres problématiques, comme l’adaptation à l’élévation des eaux marines, comme c’est déjà le cas aux Pays-Pays, ou la pêche durable et la protection du milieu aquatique, comme aux Seychelles.

Consciente de l’importance des enjeux liés à l’eau, la Banque mondiale a annoncé lors de la semaine mondiale de l’eau, qui s’est tenue fin août en Suède, le lancement d’une série d’obligations de type water bonds.

Alors que l’objectif annoncé par la Banque mondiale porte sur 3 milliards d’obligations dans le domaine de l’eau, des investisseurs institutionnels suédois ont d’ores et déjà annoncé avoir acheté 95 millions d’euros d’obligations à l’institution financière internationale.

Un départ encourageant selon la trésorière et vice-présidente de la Banque mondiale Arunma Oteh : « La demande pour cette obligation montre que les investisseurs sont conscients du besoin vital de protéger les ressources en eau, notre bien le plus précieux, et d’assurer un futur durable ».

Les green bonds, un mécanisme financier pour favoriser les projets durables

Pour rappel, les green bonds sont des obligations financières qui visent à accélérer la transition écologique et énergétique. Ces emprunts obligataires ne sont pas financés par une banque, qui gère toutefois la partie contractuelle de l’arrangement, mais par des investisseurs qui répondent aux demandes de prêts émanant du secteur privé (entreprises, banques de développement et commerciales) ou du secteur public (collectivités, États, agence gouvernementale…) en achetant ces obligations vertes.

A la différence d’une obligation standard, les émetteurs des prêts sont tenus de publier chaque année un rapport annuel pour permettre aux investisseurs de suivre l’avancée du ou des projets de développement durable qui les concernent. Par exemple, “pour les Green bonds d’EDF, le respect de ces principes applicables aux obligations vertes (Green Bond Principles) fait l’objet de revues externes, ex ante, au moment de l’émission puis, ex post, une fois les projets financés.” précise Xavier Girre, directeur exécutif en charge de la direction financière groupe chez EDF.

Le mécanisme des green bonds séduit les investisseurs puisque ce marché représente désormais plus de 300 milliards dont plus de 155 milliards pour la seule année 2017. Une croissance qui devrait normalement se poursuivre en 2018.

Avec plus de 50 milliards d’obligations vertes réalisées depuis 2012, la France fait figure de très bon élève parmi les pays émetteurs, puisqu’elle est troisième au niveau mondial et première au plan européen. En février 2017, l’Agence France Trésor a lancé sa première obligation verte souveraine pour un montant de 7 milliards d’euros. Elle vise par exemple à financer des dépenses liées au programme d’investissements d’avenir dans le domaine de l’éolien flottant.

“Dix ans après la première émission d’obligations vertes, ce marché de la finance verte est devenu particulièrement dynamique en France. Et ce, grâce aux entreprises qui se sont engagées dans la lutte contre le changement climatique, notamment dans les domaines du transport, du bâtiment et, surtout, de l’énergie” constate Xavier Girre. En effet, si une partie des obligations sont directement émises par l’État français (14,8 milliards cumulés), le plus gros des montants est engagé par les entreprises, notamment par les énergéticiens comme EDF ou Engie mais aussi par les secteurs de la banque, assurance, transport ou immobilier comme par exemple la Caisse des Dépôts ou la RATP.

Crédits photo : angelolucas

Rédigé par : La Rédaction

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