Si l’efficacité énergétique et la gestion durable des matières premières dans le secteur professionnel constituent quelques-unes des clés indispensables pour endiguer les émissions de gaz à effet de serre, investir dans ce domaine reste un pas difficile à franchir pour de nombreuses entreprises françaises, et nécessite parfois un accompagnement spécifique. De plus en plus de groupes énergétiques développent pour cela de nouveaux services à destination des professionnels dans le but d’encourager et de mettre à profit cette prise de conscience collective. Explications.
Désignant l’ensemble des résultats mesurables du système de management environnemental, relatifs à la maîtrise par un organisme de ses impacts environnementaux, la performance environnementale d’une entreprise n’est plus seulement liée aux conséquences écologiques de son processus de production. Elle concerne désormais tous les services, toutes les branches, tous les employés de l’organisation, qu’ils exercent leur activité dans un bureau, sur un site de production ou en déplacement constant.
Préoccupation majeure en lien avec la lutte contre le changement climatique, la politique environnementale à l’échelle de l’entreprise est en effet devenue en l’espace de quelques années un élément déterminant pour les consommateurs, et pousse les grands groupes économiques à investir davantage en interne dans le développement durable. On ne compte plus aujourd’hui les organisations qui se positionnent et promeuvent un nouvel état d’esprit plus responsable et plus respectueux de l’environnement et des générations futures. A l’occasion de la COP21 organisée à Paris en 2015 par exemple, plusieurs dizaines d’entreprises françaises (dont BNP Paribas, Danone, EDF, JCDecaux, Kering, La Poste, Michelin, la RATP, Valeo, Avril, Carrefour, Orange, Publicis, Schneider Electric, Scor, Saint-Gobain ou encore Total) s’étaient engagées à lutter contre le changement climatique via la signature commune d’un manifeste détaillant leurs ambitions en la matière. Ce document précisait notamment les engagements individuels de chaque entreprise en termes de réduction des consommations énergétiques, d’efficacité énergétique, de réduction des émissions, et d’investissements dans les technologies bas carbone, et dressait une ligne de conduite collective à tenir afin d’accompagner et de dynamiser la transition énergétique en cours à l’échelle internationale. Une initiative louable mais relativement peu suivie par les entreprises de manière générale, qui n’établissent que rarement de véritables programmes d’actions formels, suivis dans le temps.
En effet, comme nous l’apprend une nouvelle enquête de l’Insee réalisée auprès de 1100 entreprises et publiée mardi 14 novembre 2017, aucune évolution réelle et notable n’a été enregistrée dans le comportement des entreprises sur le plan environnemental depuis 2011, date de la précédente enquête. Comme il y a cinq donc (et malgré un renforcement de la réglementation en la matière ces dernières années), « près de la moitié des entreprises de plus de 50 salariés » déclarent être engagées dans une logique de « gestion économe des ressources » comme l’eau et les matières premières, tandis qu’environ un quart disent développer des produits ou des services étudiés pour générer moins d’impact sur l’environnement au cours de leur cycle de vie, détaille l’institut.
Stable également, le nombre d’entreprises qui affirment agir pour améliorer leur efficacité énergétique et/ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ne représente qu’un tiers des sociétés interrogées. Seul progrès, 18% des entreprises déclarent s’impliquer désormais dans la protection de la biodiversité, alors qu’elles n’étaient que 12% en 2011.
Malgré tout, les réflexions lancées par la COP21 ont permis une véritable prise de conscience en matière d’impact CO2, et la révolution verte se met progressivement en place dans nos entreprises. L’efficacité énergétique contribue d’ailleurs de plus en plus à leur compétitivité, et il est fort à parier que la performance environnementale gagnera du terrain dans les prochaines années.
Les entreprises du secteur de l’énergie par exemple, dont les activités ont le plus d’impacts en termes d’émissions de gaz à effet de serre, sont déjà très engagées dans la lutte contre le changement climatique, et proposent désormais leur expertise dans ce domaine. Elles offrent un accompagnement personnalisé des entreprises dans leurs efforts d’efficacité énergétique et ne cessent d’innover pour proposer les services énergétiques les plus efficients. Ce nouveau marché particulièrement prometteur pour les principaux acteurs de la filière comme EDF Solutions Énergétiques (EDF-SE), Cofély (filiale d’Engie), ou Uniper représenterait déjà plus de 130 millions d’euros par an pour les diagnostics de performance énergétique, 190 millions pour les contrats de performance énergétique, 180 millions pour les audits énergétiques, 1,5 milliard d’euros environ pour l’ingénierie et les études thermiques, et autant d’économies énergie pour les clients. De quoi convaincre les plus réfractaires de s’engager eux aussi sur la voie du développement durable.
Crédits photo : EDF