Changement climatique : nouvelle session de négociations à Bangkok

Changement climatique : nouvelle session de négociations à Bangkok

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Pendant que le gouvernement français se cherche un nouveau ministre de la Transition écologique suite au départ fracassant de Nicolas Hulot la semaine dernière, les affaires reprennent à l’international. Une nouvelle session formelle de négociations s’ouvre mardi 4 septembre 2018 à Bangkok dans le cadre de la mise en application de l’Accord de Paris sur le climat.

Fin 2015 à Paris, 195 pays et l’Union européenne sont parvenus à sceller un accord pour lutter contre le changement climatique, dans le but de limiter la hausse de la température moyenne « bien en deçà de +2°C », et « si possible à +1,5°C » par rapport à l’ère industrielle. Ce combat contre le réchauffement implique une transition énergétique radicale aux dépens des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), gros émetteurs de gaz à effet de serre, et nécessite entre autres pour y parvenir, des engagements forts de réduction des gaz à effet de serre et une aide financière annuelle pour les pays les plus pauvres (une aide annuelle de 100 milliards de dollars est prévue d’ici à 2020).

Des dissensions profondes sur la question du financement

Problème, si cet accord a bien été adopté, il reste pour l’instant au stade de la lettre d’intention et de nombreux points sont encore en suspens concernant le financement notamment. Les pays en voie de développement par exemple privilégient les fonds publics, réclament des aides plus importantes de la part des pays donateurs, et s’opposent à tout sous-investissement dans l’adaptation aux impacts du changement climatique. De leur côté, les pays riches sont plutôt favorables aux capitaux privés, privilégient des projets rentables et sont réticents à s’engager sur des objectifs concrets et à long-terme. Ces dissensions profondes mettent en péril l’avenir de l’accord de Paris et ont déjà conduit à la paralysie du Fonds vert pour le climat de l’ONU, lourdement handicapé par l’arrêt de la contribution des Etats-Unis décidé par Donald Trump suite au retrait des Etats-Unis.

Pour rappel, les pays réunis en mai dernier à Bonn en Allemagne, n’avaient pas réussi à suffisamment avancer dans les négociations, rendant nécessaire cette session de rattrapage à trois mois de la COP24 de Katowice en Pologne. « Si les parties prenantes n’y arrivent pas à Bangkok, une issue satisfaisante à Katowice sera compromise », ont expliqué à l’AFP les coprésidents des négociations.

Crédits photo : ONU

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • On voit bien comme il est déjà difficile pour de nombreux pays développés et riches de réduire drastiquement leur consommation d’énergies d’origine fossile nécessaire à leur économie, qu’il ne faut pas s’étonner que de nombreux pays qui ont besoin, pour leur développement, de quantités énormes d’énergie, montrent quelques difficultés à s’en passer, et on les comprend. http://theconversation.com/une-allemagne-sans-charbon-en-2040-cest-mal-parti-pour-linstant-66648

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  • Dans la pyramide (inversée) des causes principales d’émissions à traiter prioritairement pour avoir des effets importants et rapides, les scientifiques du monde entier ont a présent bien relevé la liste à peu près complète des points clés à traiter en priorité.

    On peut ainsi par exemple citer la déforestation. C’est bien de planter, c’est encore bien mieux de ne pas déforester.

    Ou dans le secteur de l’énergie en Europe la Pologne, qui si elle était aidée aurait des effets positifs rapides sur les émissions moyenne globale européenne.

    Ou encore le secteur des transports et automobile ou celui de la chaleur et du thermique comme on le voit en France ou on a trop oublié l’énorme apport du solaire thermique

    https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/40330496_1996661313710798_4769447880970731520_o.jpg?_nc_cat=0&oh=e7f2d65aa1b84f78102d21be92fce09f&oe=5C2AF0AF

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  • Au plan énergétique, on peut constater également que le prix est un facteur essentiel de déploiement.

    Et les énergies dont les baisses de prix ont battu des records et continuent de baisser comparativement à toutes les autres énergies sont les énergies renouvelables, notamment solaire et éolien et divers types de stockage qui sont également sur une tendance de baisse des prix similaire.

    Autrement dit si l’on veut un impact positif le plus rapide, une baisse des prix la plus forte et un déploiement encore plus global pour un recul encore plus rapide du charbon, gaz et pétrole, il faut plus directement encore s’orienter vers les renouvelables

    On voit ainsi comparativement que la France qui a pris du retard dans les renouvelables voit sa pente graphique être moins bonne que celle d’autres pays et qu’il y a lieu tout comme notamment l’Allemagne qu’elle s’occupe principalement du secteur chaleur/ thermique et transports/automobile

    https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.PC?locations=FR-AU-DE-JP-DK

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  • L’Australie ne sera en mesure d’exporter de l’hydrogène à partir de charbon qu’à l’horizon 2030 et ne dispose que d’un site de stockage de C02 suffisant et proche de la production qui est à Victoria comme l’a analysé le Csiro qui est spécialisé sur ce sujet notamment (voir dernier rapport du Csiro “National Hydrogen Roadmap” plublié récemment)

    A court terme son passage à l’hydrogène est national et à partir des renouvelables dédiées, comme par ailleurs du mix national, ainsi que mentionné dans ce rapport.

    Le but court terme de l’Australie est en effet l’hydrogène à partir des renouvelables pour la consommation nationale, l’injection réseau (y compris à 100% !), les transports, l’industrie etc.

    Pour remettre les choses dans leur contexte, l’Australie exporte actuellement 1/3 des ses énergies exportées donc principalement charbon vers le seul Japon et le reste essentiellement vers l’Asie du Sud Est dont Corée.

    Le bilan actuel (mais qui est moins cher pour le Japon qui comme l’Allemagne voit l’aspect économique et industriel avant la pollution, tout comme beaucoup de français qui polluent avec leur diesel et importent de l’électricité d’Allemagne car elle est moins chère) est donc bien pire qu’après gazéification et reformage vapeur, ou encore reformage méthane (SMR) voire oxy-combustion pour la production d’hydrogène et où selon la méthode les polluants nocifs comme les oxydes d’azote, composés soufrés et mercure sont pratiquement éliminés.

    Le solaire CSP monte en puissance dans le monde, devient de plus en plus compétitif, quand il ne l’est pas déjà selon les pays, et est évidemment bien plus pertinent pour la production d’hydrogène puisqu’il peut notamment être produit partout où il y a du soleil, donc près des sites d’utilisation et d’exportation et compte tenu de son rendement et bilan très largement supérieurs.

    Et çà concerne tous les nombreux pays ensoleillés dont plusieurs ont aussi des objectifs d’exportations. Donc c’est une filière qui intéresse du monde et voit ses progrès avancer et ses coûts baisser.

    Il y a donc des chances que d’ici 2030 et compte tenu des coûts entre autres de stockage du C02 et de ceux relevés à juste titre dans le 3e lien de Dan par Frédéric Livet la production d’hydrogène à partir de charbon ne soit guère compétitive.

    On se retrouve donc là encore comme dans le 1er lien de Dan et ses conclusions via notamment Agora : à savoir que le charbon n’est pas un problème technique à supprimer mais avant tout social, électoral et de lobbying, donc politique moins qu’économique puisqu’il se fait largement concurrencer par les renouvelables et à présent de plus en plus par le stockage.

    Le coût du charbon vient donc surtout de la transformation de toute une région et du reclassement des gens. C’est le cas de la Saxe en Allemagne qui est l’un des principaux sites charbonniers avec la plus riche Bavière.

    Et c’est particulièrement le cas de la Pologne (avec quelques plus petits pays) qui n’a pas les moyens de se passer rapidement de son charbon si on ne l’aide pas alors que ce serait pourtant le plus efficace pour l’amélioration du mix énergétique européen, la pollution et ses coûts (comparativement les ampoules Led ou prendre une douche au lieu d’un bain c’est peanuts !)

    Quant au Japon il a des choix meilleurs à faire d’ici 2050 et il le peut, les modélisations ne se trompent pas :

    http://thesolutionsproject.org/why-clean-energy/#/map/countries/location/JPN

    Et quant au nucléaire, Frédéric Livet s’il a globalement raison, n’a sans doute pas relevé que les japonais envisagent de se retirer d’Astrid et qu’ils considèrent comme les britanniques et d’autres qu’il est plus rentable pour eux d’acheter du nucléaire chinois le cas échéant mais n’ont guère envie d’en dépendre, que d’en faire eux-mêmes, en plus des aspects liés aux tremblements de terre etc qui limitent les sites alors que le solaire s’intègre de plus en plus, toitures, façades, vitrages etc. et que l’éolien offshore résiste bien mieux aux tsunamis etc

    Les renouvelables ont en effet vocation à s’intégrer de plus en plus et partout et la Chine n’est pas encore sur toutes ces intégrations et ne pourra pas tout faire donc ce sont les renouvelables 2.0 et plus qu’il faut considérer si l’on veut mieux comprendre et profiter industriellement des renouvelables et leur plein potentiel.

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