Pour la première fois depuis 2014, la tendance des investissements internationaux favorables aux énergies renouvelables semble marquer le pas. Selon un rapport publié mardi 17 juillet par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’année 2017 a enregistré un arrêt dans le basculement des investissements vers des sources de production d’énergie plus propres, et une reprise des dépenses dans le secteur de l’exploration et de la production d’hydrocarbures.
Mauvaise nouvelle pour la lutte contre le changement climatique. Après plusieurs années d’une tendance à la baisse qui se voulait prometteuse, les investissements internationaux dans les énergies fossiles sont repartis à la hausse en 2017 au détriment des énergies renouvelables. Les investissements dans le gaz, le pétrole et le charbon ont représenté au total 59% des investissements mondiaux dans les sources de production d’énergie l’année dernière, soit un chiffre en « légère hausse » sur un an et « une première depuis 2014 », constate l’AIE dans son rapport annuel sur les investissements.
Le secteur électrique reste en tête des investissements
Dans le détail, le secteur de l’exploration pétrolière et gazière a vu ses investissements augmenter de 2% mettant ainsi un terme à plusieurs années de baisse liée à la chute des prix du brut en 2014. Les investissements dans les centrales à charbon ont quant à eux fortement diminué (-13%), tout comme ceux des filières nucléaires (-44%) et renouvelables (-7%). « Même s’il est trop tôt pour juger » de la pérennité de ces évolutions, ces données « suggèrent que les énergies fossiles conserveront un rôle significatif dans les années qui viennent », réduisant d’autant celui des énergies éolienne ou solaire, poursuit l’agence.
A noter toutefois, si la majorité des sources renouvelables de production d’électricité (éolien, hydroélectricité, etc.) ont effectivement moins attiré les investisseurs qu’en 2016, le solaire photovoltaïque a battu de son côté un nouveau record avec près de 150 milliards de dollars d’investis sur l’année, compensant légèrement la baisse dans les renouvelables. Autre motif de satisfaction globale pour l’AIE, le secteur électrique a attiré pour la seconde année consécutive la majeure partie des investissements « illustrant l’électrification en cours de l’économie mondiale », via les énergies renouvelables et l’adaptation des réseaux électriques (+1%). Cette tendance est notamment visible dans le secteur des transports et de la production de chaleur, avec une « croissance exponentielle même si les volumes restent encore faibles et n’ont pas réellement d’impact sur la demande de pétrole », conclut l’agence.
Crédits photo : AIE
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