Vous pensez faire construire ou simplement agrandir votre propriété, et souhaiteriez tout faire pour optimiser les permanences énergétiques de votre habitat et limiter les déperditions d’énergie ? L’isolation thermique répartie des murs constitue dans ce cadre un passage obligé. Représentant en moyenne 16% des déperditions de chaleur (selon l’Ademe), les parois d’un logement sont aujourd’hui la deuxième priorité en matière de rénovations énergétiques après l’isolation de la toiture. Mais la rénovation ou l’optimisation à posteriori n’est pas une fin en soi et d’autres techniques existent désormais pour combiner, dès la construction, la totalité des besoins en isolation au gros œuvre et éviter ainsi la pose d’un isolant rapporté. Explications.
L’isolation thermique répartie, une option supplémentaire pour les logements neufs
En ces temps favorables aux constructions éco-responsables, l’isolation thermique des murs (comme des combles) se retrouve logiquement sur le devant de la scène. Premier rempart contre la chaleur ou le froid et principal atout d’un logement contre les déperditions d’énergie, l’isolation peut, quand elle est bien posée, permettre de réaliser de fortes économies sur la facture d’électricité.
S’il existe à ce jour plusieurs techniques pour optimiser l’isolation des murs, par l’extérieur ou par l’intérieur, dont le choix dépendra de l’état et des caractéristiques de chaque habitation, une troisième possibilité s’offre à vous en cas de construction neuve ou d’extension. Cette technique, baptisée « isolation thermique répartie » (ITR), consiste à faire supporter l’isolation au gros œuvre afin d’éviter un ajout de matériau qui, mal posé, pourrait engendrer une mauvaise étanchéité à l’air. Le matériau de construction de l’habitation sert donc ici à la fois de paroi et d’isolant et offre un délai de construction réduit.
Avantages et inconvénients de l’isolation thermique répartie
Outre la simplicité de réalisation (vous n’aurez plus de travaux supplémentaires à effectuer après la construction), l’isolation thermique répartie réduit les risques de mauvaise étanchéité à l’air qui existent lorsqu’on ajoute un matériau isolant à une paroi. Les monomurs atteignent généralement un niveau d’étanchéité se situant entre 0,2 ou 0,3 m³/ (h.m²) pour une norme fixée à 0,6, et les performances isolantes sont ainsi assurées de manière plus sûre. Ce procédé réduit les ponts thermiques et limite davantage les déperditions de chaleur. Il permet de lutter plus efficacement contre l’humidité, les moisissures et la condensation, et de préserver une bonne qualité de l’air intérieur, plus particulièrement en cas d’utilisation des briques en terre cuite, qui sont garanties anti émission de COV (composés organiques volatils).
Soumis aux normes RT2012 en vigueur actuellement, ce type d’isolation offre donc un confort optimal en hiver comme en été. Tous les matériaux utilisés doivent être 100% recyclables, et la réalisation des travaux relativement complexes nécessite bien souvent un certain niveau d’expertise. La pose de ce système d’isolation thermique répartie exige de l’expérience et de la vigilance ainsi qu’une supervision rigoureuse du chantier. Son prix enfin, variable en fonction des matériaux utilisés, sera généralement plus élevé que ceux applicables aux autres procédés d’isolation.
Matériaux disponibles et coûts d’installation
Pour qu’un matériau isolant puisse être utilisable en isolation thermique répartie (ITR), il faut qu’il ait à la fois une forte résistance en compression et une bonne capacité à emprisonner l’air dans le but d’assurer la meilleure résistance thermique possible. On utilise généralement pour cela des matériaux de type monomatériaux (un seul matériau forme le complexe) comme des briques de terre cuite monomurs, des blocs de béton cellulaire et des blocs de pierre ponce, ou des matériaux de type plurimatériaux (bois, paille ou chanvre par exemple). Dans ce dernier cas, l’isolation est conçue comme un assemblage de plusieurs matériaux formant un complexe alliant une couche de matériau isolant pris en sandwich dans un matériau porteur. Ces plurimatériaux concernent particulièrement les habitations dont la structure est à ossature bois. Celle-ci est alors remplie d’un matériau comme la fibre de terre ou des blocs moulés de chaux et de chanvre. Mais il est également possible d’installer une couche d’isolant entre deux matériaux porteurs, comme des blocs de béton par exemple.
Le coût total d’une isolation thermique répartie dépendra bien évidemment du matériau choisi. Si vous optez pour des briques en terre cuite ou en pierre ponce, il vous faudra prévoir un budget de 40 à 50 euros par m² environ. Si vous préférez vous tourner vers un bloc monomur en billes d’argile expansée, un budget de 80 euros par m² est nécessaire. Enfin, le béton cellulaire est une solution moins coûteuse et qui a l’avantage d’offrir de bonnes performances phoniques : comptez dans ce cas entre 20 et 45 euros par m² selon le modèle choisi.
Crédits photo : FFTB
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