Construction responsable : les dessous de l’architecture bioclimatique - L'EnerGeek

Construction responsable : les dessous de l’architecture bioclimatique

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Si les maisons basse consommation ou à énergie positive tendent à se généraliser dans l’avenir compte tenu des nouvelles réglementations comme la RE2018 et la RT2020, il est d’ores et déjà possible d’anticiper cette transition dès la construction de votre habitat en adoptant une démarche d’écoconception. Certains principes de base de l’architecture bioclimatique permettent en effet, sans coût supplémentaire, de profiter de l’environnement naturel de votre future habitation pour en réduire durablement l’empreinte carbone.

Qu’est-ce que l’architecture bioclimatique ?

L’architecture bioclimatique désigne une manière de construire qui utilise des composantes du climat pour chauffer ou rafraîchir l’habitation. Elle permet par exemple de minimiser les besoins en chauffage du logement, ou d’obtenir une meilleure autonomie vis-à-vis des énergies non renouvelables en jouant sur les caractéristiques naturelles du site de construction.

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Une fois le terrain acquis, il s’agira donc de profiter au maximum de ses avantages, de sa situation, de sa végétation, pour diminuer les exigences énergétiques de votre maison et d’augmenter votre confort.

Exploiter les atouts du terrain pour une meilleure isolation

L’orientation de votre maison tout d’abord, est un des premiers éléments déterminant la qualité de votre habitat et sa bonne isolation. Une maison bien orientée n’implique en principe aucun surcoût par rapport à une construction classique. Seule compte la réflexion en amont qui conditionne le plan de votre future habitation et son adaptation au site choisi. Optez plutôt dans ce cadre pour le plan simple d’un bâtiment compact et minimiser ainsi la surface entre intérieur et extérieur. Les formes simples et les habitats groupés génèrent moins de déperditions de chaleur.

Pour diminuer les effets du vent, il sera conseillé de la construire plutôt derrière une butte ou un massif d’arbres si votre terrain en est doté. De même, le regroupement au nord des espaces froids (cellier, garage, chambre peu utilisée, buanderie, couloir…) font de ces pièces des zones tampons isolantes pour les espaces de vie ; le salon, la cuisine ou la salle de jeu. Situées au sud, ces dernières pièces bénéficieront en outre d’un bon ensoleillement.

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Sur un terrain en pente, vous profiterez des circulations naturelles de l’air. L’implantation y est donc plus favorable que dans le fond d’une cuvette. Cependant, ne bouleversez pas le terrain par une implantation qui suppose des remblais importants. Pensez plutôt à une construction semi-enterrée qui profitera des apports de chaleur et de fraîcheur relatifs du sol, en hiver et en été, et permettra de limiter les variations de températures.

Jouer avec le soleil et le climat

Les apports solaires doivent eux-aussi être valorisés en priorité dans le choix de l’orientation et l’emplacement sur la parcelle, mais également dans la répartition des ouvertures. La réduction ou l’absence des ouvertures au nord, une forme compacte et effacée vis-à-vis des vents dominants, une isolation très soignée et des espaces-tampons au nord permettront de réduire et d’optimiser les besoins de chauffage. De la même manière, les ouvertures orientées face au sud (à plus ou moins 30° près) feront entrer la lumière hivernale, qui se transformera en chaleur au contact des parois intérieures de la maison. Ces ouvertures doivent être de grandes dimensions (10 à 20% de la surface à chauffer suivant la proportion de chauffage solaire passif que l’on désire et l’isolation de l’habitation).

A la fois lumineuses et chaleureuses, les serres et autres vérandas sont d’ailleurs très souvent associées aux habitats bioclimatiques. Les façades vitrées sur toute la hauteur ou les espaces entièrement délimités par du vitrage et orientés au sud, reçoivent les rayons du soleil qui en réchauffent l’air. En circulant naturellement par convection, ou par ventilation, ce dernier redistribue ensuite la chaleur dans toute la maison.

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De son côté, la surface des masses thermiques de la maison doit être au moins égale à 5 fois la surface de vitrage exposée au sud, si vous souhaitez limiter les variations de température de l’air ambiant dues aux apports solaires (plus la surface de masses thermiques est grande, moins il y a de variations de température). Sont comptabilisées en masse thermique les parois lourdes pleines (béton, briques de terre cuite, terre crue…) de 10 cm d’épaisseur et plus (dalles, murs, cloisons…) situées dans les pièces et recevant directement le rayonnement.

Une utilisation raisonnée des végétaux

Un bon agencement des végétaux autour de la maison pourra également vous être très utile dès votre entrée dans votre nouvelle habitation. Privilégiez dans ce cadre les haies denses de persistants pour vous protéger des vents froids, et les haies plus légères et plus basses (feuillus, arbustes à fleurs et à fruits) vers le sud ou les vues agréables (votre maison ne souffrira pas d’ombres portées gênantes en plein hiver). Il est également conseillé de planter un arbre à feuilles caduques devant votre terrasse ou à l’ouest de votre maison. Son ombre vous rafraîchira en été, mais ne vous gênera pas pour autant en hiver lorsqu’il aura perdu ses feuilles. Faites toutefois attention à la taille de l’arbre choisi. Une fois adulte, il ne doit pas faire ombrage à vos éventuels panneaux solaires apposés sur le toit.

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Pensez enfin à installer une pergola, ou des plantes grimpantes en façade sud, et privilégiez les surfaces en herbe ou plantées autour de la maison. Elles sont perméables et l’eau de pluie peut s’y infiltrer au lieu de surcharger les canalisations d’évacuation. Situées devant une ouverture, elles réfléchissent surtout moins la chaleur qu’une surface maçonnée et sont donc plus confortables en été.

Crédits photo : Faireconstruiesamaison.net

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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