Peu utilisé jusqu’à présent dans le stockage de l’électricité renouvelable du fait de coûts de production trop élevés, l’hydrogène pourrait néanmoins devenir une technologie clef de la transition énergétique dans l’avenir. Le réseau de transport de gaz français GRTgaz y croit et a lancé pour le démontrer, en collaboration avec 9 partenaires industriels, le chantier du premier démonstrateur français « Power to Gas », capable de transformer le surplus d’électricité en gaz.
Véritable défi industriel, le premier projet de stockage de l’énergie par l’hydrogène en cours dans l’Hexagone a été lancé lundi 18 décembre. Baptisé Jupoter 1000, ce projet est piloté par GRTgaz et réuni 9 partenaires industriels dans le but de tester la viabilité technico-économique du Power to Gas. Il s’agit ici plus concrètement d’expérimenter la transformation des excédents d’énergie électrique d’origine renouvelable en gaz vert, soit sous forme d’hydrogène, soit sous forme de méthane de synthèse (après captation et stockage de CO2), injecté par la suite dans le réseau de transport.
Produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau
Pour rappel, parmi les options pour stocker l’énergie solaire ou éolienne, la conversion en hydrogène par électrolyse de l’eau consiste à « casser » des molécules d’eau en hydrogène et en oxygène, en utilisant le courant produit par un panneau photovoltaïque ou un mât éolien. L’hydrogène propre peut ensuite être stocké dans des réservoirs, puis être reconverti ultérieurement en énergie électrique, au moyen de piles à combustible par exemple, ou servir de carburant.
D’une capacité de 1 MWe, ce démonstrateur construit à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône, permettra d’alimenter 150 familles, et le CO2 utilisé pour produire le méthane de synthèse sera récupéré grâce à des capteurs sur les cheminées d’un industriel local. Le démarrage et la mise en service de l’installation sont prévus en 2018, et l’exploitation, les essais et l’analyse des premiers résultats en 2019. Le budget de référence est estimé à 30 millions d’euros, dont « 40% financés par GRTgaz, 30% par ses partenaires, et 30% de financements publics », précise GRTgaz dans un communiqué. Parmi les 9 partenaires industriel, on retrouve notamment les groupes McPhy pour l’électrolyse, Atmostat et le CEA pour la méthanation, Leroux & Lotz pour le captage de CO2, et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) pour la R&D. La CNR fournira quant à elle l’électricité renouvelable qui alimentera le démonstrateur.
Crédits photo : GRTgaz
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