Alors que le groupe américain s’apprête à licencier plusieurs milliers d’employés au niveau international dans le cadre d’un plan visant à réduire ses coûts structurels d’un milliard de dollars, les créations d’emplois promises lors du rachat de la branche énergie d’Alstom en 2015 semblent s’éloigner encore un peu plus. General Electric, en grande difficulté dans l’énergie, reste sur un solde négatif de près de 600 emplois en France et pourrait bientôt, pour ne rien arranger, devoir débourser plusieurs milliards d’euros pour racheter les parts d’Alstom dans leurs trois co-entreprises énergétiques.
Si la France devrait être plus ou moins préservée, le géant américain de l’industrie General Electric (GE) connaît actuellement d’importantes difficultés dans sa branche énergie, et devrait réduire ses effectifs de près de 12.000 emplois à l’international. Une situation d’autant plus dommageable que l’américain s’était engagé, lors du rachat du pôle énergie d’Alstom en 2015, à créer 1.000 emplois nets en France d’ici fin 2018, sous peine d’une pénalité de 50.000 euros par emploi non créé.
Le groupe Alstom de désengage du secteur énergétique et quitte GE
« Je ne peux pas considérer que l’accord a été respecté, puisqu’il y a déjà des pertes d’emploi qui ont été observées », a jugé mercredi 13 décembre 2017, l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, lors d’une audition à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête sur la politique industrielle. En France, le groupe GE a pour l’instant un solde négatif de 590 emplois et le projet de création de 550 emplois à Cherbourg dans sa futur usine d’éoliennes ne sera pas suffisant compte tenu du plan social qui menace en parallèle 345 des 800 emplois de la branche Hydro de l’usine GE Hydro-Alstom sur le site de Grenoble.
De son côté le groupe Alstom, dont le portefeuille comprend, outre ses activités dans le transport, trois co-entreprises en partenariat avec GE, a annoncé jeudi 14 décembre son intention de se retirer totalement des activités énergétiques. General Electric « en aura la propriété pleine et entière avec une nuance sur la partie nucléaire » qui doit faire l’objet de discussions (pour des raisons de sécurité nationale), a précisé M. Poupart-Lafarge, devant la même commission. La co-entreprise Alstom General Electric Renewable par exemple, qui comprend les turbines pour les barrages et l’énergie éolienne, et dans laquelle figure l’entreprise GE Hydro, pourrait donc passer sous le seul giron américain.
Lors de l’accord conclu en octobre 2017 entre Alstom et Siemens, le groupe français avait déjà laissé entendre qu’il vendrait probablement toutes les parts qu’il détenait encore dans ces trois coentreprises (énergies renouvelables, nucléaire et réseaux) créées avec General Electric au moment de leur mariage en 2014. Ces participations avaient alors été chiffrées à un total d’environ 2,5 milliards de dollars.
Crédits photo : GE Renewable Energy
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