Subissant de plein fouet les effets de la montée en puissance des énergies renouvelables, le groupe industriel allemand Siemens a annoncé, jeudi 16 novembre 2017, son ambition de restructurer en profondeur sa branche énergétique, largement dominée par la production de turbines à gaz. Le groupe munichois pourrait supprimer dans ce cadre plus de 6.900 postes à partir de 2020 dont près de 50% en Allemagne.
Après un premier plan de restructuration en 2013 au cours duquel il avait déjà réduit ses activités énergétiques, le groupe allemand devrait une nouvelle fois tailler dans les effectifs de sa branche énergie afin de sauvegarder sa « compétitivité » face à la « pression croissante » que les renouvelables font peser sur les autres sources d’énergie. Gros producteur de turbines à gaz, Siemens fait face depuis plusieurs années à une baisse constante de ses commandes, autour de « 110 turbines par an », quand les capacités actuelles sont estimées à « 400 turbines », plaide le groupe dans un communiqué.
Pour répondre à cette chute d’activité, Siemens a dévoilé un plan de licenciements massif prévoyant la suppression de plus de 6.900 postes, et justifié ce choix comme la seule réponse possible « aux changements structurels dans la production d’énergies fossiles et le secteur des matières premières ». En plus des fermetures de sites et réductions de personnel prévues en Allemagne, ce plan prévoit 1.100 suppressions de postes dans le reste de l’Europe et 2.500 hors Europe, dont 1.800 aux Etats-Unis.
Le syndicat allemand IG Metall dénonce de son côté une « attaque généralisée contre les employés (…) inacceptable compte tenu de l’excellente santé de l’entreprise », qui vient de réaliser un bénéfice annuel de 6,2 milliards d’euros.
Crédits photo : Siemens