La chute des investissements dans le secteur pétrolier liée au faible prix du baril en cours depuis 2014 pourrait rapidement poser problème dans un contexte de hausse constante de la consommation mondiale. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime même qu’une pénurie de l’offre et une envolée des prix déséquilibrant le marché seraient envisageables dès 2020 si l’industrie pétrolière n’investit pas davantage dès aujourd’hui dans ses capacités de production.
Un nouveau choc pétrolier caractérisé par une envolée des prix du brut serait donc tout à fait possible à court terme selon l’AIE. La forte réduction des investissements, et l’annulation ou le report de nouveaux projets d’extraction ou d’exploitation guidés par la baisse des prix, pourraient en effet déséquilibrer le marché dans les cinq prochaines années.
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« A moins que de nouveaux projets soient sanctionnés rapidement, l’offre n’augmentera quasiment plus à partir de 2020« , explique l’AIE dans son rapport sur le marché du pétrole à cinq ans publié lundi 6 mars 2017. Après une réduction de 25% en 2015, les investissements dans les projets d’exploration-production ont subi une nouvelle coupe de 26% en 2016 (pour s’établir à 433 milliards de dollars), et la stabilisation des cours fin 2016 n’y changera rien. Si « une hausse marginale » des dépenses est bien attendue en 2017 sous l’impulsion notamment des projets d’hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis, elle restera largement insuffisante pour relancer la filière, et préparer les capacités de production nécessaires dans les prochaines années.
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« Il est nécessaire d’investir davantage dans les capacités de production pétrolière pour éviter le risque d’une forte hausse des prix du pétrole vers la fin de la période examinée« , conclut l’AIE. Rappelons que les cours du brut ont été divisés par deux à l’été 2014, et se sont stabilisés autour de 55 dollars le baril depuis la conclusion l’automne dernier d’un accord de limitation de la production par l’Opep et onze pays partenaires.
Il est surtout nécessaire de réduire fortement au plus vite les quelques 5 300 milliards de dollars (10 millions de dollars par minute) dépensés chaque année par les Etats pour soutenir les énergies fossiles et en reporter une part pour les énergies renouvelables, la mobilité électrique, le stockage, l’efficacité énergétique etc.
Et bien d’autres secteurs ayant plus d’avenir et beaucoup plus efficients.
Sans parler des autres aspects négatifs ayant également un coût et des conséquences énormes.
Le pétrole et gaz ne devraient plus avoir à être utilisés sous forme « combustible ».
D’autres études et non des moindres montrent en effet que d’autres scénarios sont possibles.