Après plusieurs années de négociations, les Premiers ministres japonais et indien ont signé vendredi 11 novembre à Tokyo un accord dans le domaine du nucléaire civil qui autorisera les entreprises japonaises à exporter de la technologie nucléaire en Inde. Une nouveauté pour le Japon qui refusait jusqu’à présent de conclure de tels partenariats avec une nation non signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
L’accord signé la semaine dernière par le Premier ministre japonais Shinzo Abe et son homologue indien Narendra Modi permettra au Japon d’exporter sa technologie nucléaire vers l’Inde, renforçant ainsi la volonté de Shinzo Abe de promouvoir les exportations d’infrastructures comme un moyen de stimuler la croissance économique. De son côté, l’Inde s’est lancé, sous l’impulsion du Premier ministre Modi, dans un vaste programme de développement du nucléaire civil afin de répondre à l’augmentation de sa demande nationale en énergie ainsi qu’aux nouveaux enjeux de lutte contre le changement climatique. Cet accord intervient au moment où Westinghouse, le constructeur américain de centrales nucléaires, propriété du conglomérat Toshiba, est en négociations avancées avec New Delhi pour la livraison de six réacteurs. Ces derniers sont destinés à multiplier par dix la production d’électricité nucléaire dans le sud de l’Inde.
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Si l’Inde avait déjà conclu des accords similaires avec les Etats-Unis, la France et l’Australie, le Japon évitait jusqu’à présent toute coopération dans le domaine du nucléaire avec des pays non signataire du TNP. « L’accord est un cadre légal pour s’assurer que l’Inde agit d’une manière responsable pour l’usage pacifique de l’énergie nucléaire« , a déclaré M. Abe lors d’un point de presse avec M. Modi, précisant que l’accord autorise le Japon à mettre fin à la coopération avec l’Inde si New Delhi reprenait ses essais nucléaires.
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« C’est vrai que l’Inde n’a pas signé le Traité sur la non-prolifération nucléaire, ni même le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires. Donc, du côté japonais, on était réticent à signer un accord qui ne contiendrait pas une clause prévoyant une annulation du contrat en cas d’essai nucléaire indien« , explique sur RFI Gilles Boquérat, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Pour rappel, le traité interdit à tout pays autre que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU de développer et posséder l’arme nucléaire.
Crédits photo : Narendra Modi
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