En plus de deux REP toujours en fonction, la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux est composée de deux réacteurs graphite-gaz (A1 et A2) fermés respectivement en avril 1990 et mai 1992. Le démantèlement de ces unités, qui devait être achevé en 2034, pourrait prendre fin en 2100, EDF souhaitant pouvoir bénéficier du retour d’expérience du démantèlement de la centrale de Chinon.
A Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), les réacteurs nucléaires de première génération (A1 et A2) appartenant à la filière uranium naturel graphite-gaz (UNGG) ont été remplacés par des réacteurs à eau pressurisée (REP) dans les années 90. Lancés dans les années 60, ils ont donc bénéficié d’une technologie aujourd’hui obsolète, également utilisée pour trois autres réacteurs à Chinon (Indre-et-Loire) : EDF1, EDF2 et EDF3. Ces derniers ont été arrêtés respectivement en 1973, 1985 et 1990 et sont actuellement en cours de démantèlement.
Les premières opérations à Saint-Laurent-des-Eaux ont commencé dans les années 90 avant de s’accélérer au cours des années 2000. Toutefois, l’exploitant EDF a annoncé en mars 2016 son intention de changer la méthode du démantèlement des caissons, en passant d’un démantèlement « sous eau » à un démantèlement « sous air ». C’est pourquoi afin d’optimiser la déconstruction de ses infrastructures nucléaires, l’industriel souhaite attendre le retour d’expérience des travaux entamés à Chinon, qui s’achèveront en 2027. Le démantèlement de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux, l’une des plus anciennes, se terminerait alors vers 2100.
A ce sujet, le chef de division de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) à Orléans (Loiret), Pierre Boquel, précise qu’« il y a des exigences applicables. La règle c’est le démantèlement dans les délais les plus courts possibles. La stratégie d’EDF c’est un report très conséquent, de plusieurs dizaines d’années. (…) Si d’aventure c’était la stratégie retenue, il faudrait s’assurer que les structures des bâtiments résistent sur des durées aussi longues ». Avant d’autoriser ce report, l’ASN a donc demandé des précisions à l’énergéticien, d’après les journalistes de France Bleu Orléans Stéphane Barbereau et François Guéroult. La décision finale ne sera pas connue avant plusieurs mois.
Lire aussi : Le démantèlement des centrales nucléaires change de stratégie
Crédit photo : @LaNouvelleRépublique
COMMENTAIRES