Si l’énergie des vagues, appelée aussi énergie houlomotrice, laisse entrevoir des perspectives de production très prometteuses (on estime le potentiel énergétique à plus de 100 gigawatts dans le monde), son développement se heurte encore aujourd’hui à des coûts d’exploitation trop élevés. Pays côtier par excellence, l’Australie semble pourtant convaincue des atouts de cette énergie marine et mise sur son développement à l’échelle nationale. Le Carnegie Wave Energy Project, installé dans la ville de Perth, vient tout justement de battre un nouveau record en atteignant pas moins de 14.000 heures d’exploitation.
La première ferme houlomotrice raccordée au réseau
Exploitée aujourd’hui principalement dans le cadre de projets de recherche en France, en Ecosse ou au Pays de Galle, l’énergie houlomotrice connaît à l’autre bout du monde un développement plus rapide. L’Australie s’est engagée pleinement dans le développement de cette énergie via le projet expérimental du groupe Carnegie et s’impose aujourd’hui comme une référence en la matière.
La technologie CETO 5, mise au point par la société australienne Carnegie, est basée sur des générateurs d’électricité sous-marins, et offre, via l’exploitation du mouvement perpétuel des vagues, une source d’énergie renouvelable illimitée. D’une puissance d’un mégawatt, soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 2000 foyers australiens, ce système a généré, durant l’année passée, assez d’énergie renouvelable et d’eau potable dessalée pour alimenter la plus grande base navale australienne (HMAS Stirling) située sur Garden Island à cinq kilomètres au large de Perth, capitale de l’Australie Occidentale. Cette installation a d’ailleurs battu un nouveau record de production ces dernières semaines en dépassant les 14.000 heures d’exploitation. Une véritable prouesse pour cette technologie compte tenu de l’instabilité des vagues et des conditions d’exploitation particulièrement difficiles de l’énergie houlomotrice.
Financé par l’Agence australienne de l’énergie renouvelable (ARENA) à hauteur de 13,1 millions de dollars, sur un total de 40 millions de dollars, ce dispositif est considéré comme le premier réseau de générateurs d’énergie houlomotrice au monde à être connecté à un réseau électrique. « L’ARENA est fière de venir en aide aux entreprises locales, comme Carnegie Wave Energy Limited, et de développer de nouvelles solutions d’énergie renouvelable qui ont le potentiel pour permettre au monde de changer sa façon de produire de l’électricité », a déclaré le patron d’ARENA, Ivor Frischknecht, saluant ainsi les bons résultats obtenus par le CETO 5.
CETO 6 : une nouvelle génération de turbines plus performantes
Plus concrètement, le dispositif développé par Carnegie repose sur des bouées immergées et rattachées à des unités de pompage sous-marines. Se déplaçant au gré des vagues, les bouées créent ainsi une pression hydraulique convertie en puissance électrique dans une centrale située à terre. La régularité des vagues, en comparaison à l’intermittences des énergies éolienne ou solaire trop dépendantes des conditions climatiques, permettent ici de fournir une production d’énergie fiable et stable tout au long de l’année.
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Si CETO 5 reste un projet pilote, la compagnie australienne Carnegie Wave Energy travaille déjà sur la nouvelle génération de son modèle de générateur sous-marin. Le Carnegie CETO 6 devrait ainsi offrir une capacité de production quatre fois plus importante, une meilleure efficacité et des coûts de production réduits, laissant entrevoir les bénéfices d’une exploitation à grande échelle.
La région d’Australie Occidentale n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard : elle présente un potentiel de production houlomotrice significatif dans un objectif de commercialisation. « Notre ressource de vagues en Australie occidentale est le meilleur dans le monde, et théoriquement la ressource qui frappe notre littoral tous les jours pourrait alimenter dix fois l’Etat tout entier », explique déclaré Michael Ottaviano, président du groupe Carnegie Wages Energy. Un potentiel énorme, donc, qui permettrait d’alimenter des exploitations de 50 à 100 MW et de proposer à terme des prix de l’électricité plus compétitifs.
Crédits photo : Carnegie
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