Pendant la campagne de 2012, François Hollande avait annoncé, avec l’engagement n°41, son intention de fermer la centrale de Fessenheim. Depuis, le débat entre le gouvernement et ses partenaires continue, notamment sur la question du calendrier : en attendant la mise en service de Flamanville, EDF espère obtenir un délai pour la fermeture du site.
Le 9 octobre dernier, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy faisait parvenir une lettre à la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, afin d’obtenir la modification du décret d’autorisation de création (DAC) de l’EPR de Flamanville. Dans ce courrier, l’énergéticien espère obtenir un « nouveau délai [qui permettrait] de disposer d’une marge en cas d’aléa ne relevant pas directement du pilotage opérationnel du projet ».
Par ailleurs, en attendant la mise en service du premier EPR en France, l’électricien tricolore souhaite continuer à exploiter la centrale de Fessenheim, conformément à la législation en vigueur. En effet, la loi de transition énergétique adoptée cet été au Parlement, a plafonné les capacités de production nucléaire à 63,2 gigawatts (soit le niveau de production actuel).
Cependant, la ministre de l’Énergie exige à présent que la demande de fermeture de Fessenheim soit déposée dès 2016, pour que celle-ci soit effective en 2018. Or, S’il avait été initialement prévu que la nouvelle installation soit raccordée au réseau national à la fin de l’année 2018, la date butoir inscrite dans le DAC est le 11 avril 2020.
Dans cette dernière hypothèse, dont Ségolène Royal a pris connaissance en accusant réception du courrier de Jean-Bernard Lévy, le fait d’enclencher le processus de fermeture du site alsacien, à partir de l’année prochaine, fait donc peser un risque sur les capacités de production françaises. Autrement dit, le débat sur Fessenheim est encore loin d’être tranché, d’autant que selon le Conseil constitutionnel, le niveau d’indemnisation des actionnaires de Fessenheim dépendra « du préjudice subi ».
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