Une opération d’une ampleur aussi importante que la vidange d’un grand barrage se prépare longtemps à l’avance sur tous les plans, y compris sur celui de la gestion environnementale. Dès 2012, EDF, l’exploitant du barrage de Sarrans (Aveyron), a crée un groupe de travail « environnement » en concertation avec l’Etat et les acteurs locaux pour définir les actions les mieux adaptées pour une vidange qui va permettre cette année de vérifier l’état d’un ouvrage construit il y a 80 ans.
Cette concertation à permis de définir un plan d’action pour la préservation de l’environnement dont la mise en œuvre est placée sous le contrôle d’un comité de suivi. Ce dernier participe également à la prise de décisions tout au long de l’opération de vidange et des travaux qui y sont associés.
Chapeauté par la DREAL (Direction régionale de l’équipement, de l’aménagement et du logement Midi-Pyrénées), le comité est composé de membres de l’ONEMA (Office national des eaux et du milieu aquatique), de la DDT (Direction départementale technique), de la Fédération de pêche de l’Aveyron et d’EDF.
60 tonnes de poissons pêchées au filet
A l’issue de la concertation, il a été décidé, en se basant sur le retour d’expérience de précédentes vidanges, de pêcher l’intégralité de la population piscicole de la retenue au filet, dont le poids total est estimé à 60 tonnes !
Cette méthode permet d’éviter les risques de contamination liés aux éventuelles blessures, et de fait des risques d’ordre sanitaire. En effet des poissons malades ou blessés auraient pu contaminer la population piscicole vivant en aval du barrage, dans le lac de Labarthe ou dans la rivière Truyère.
Cette pêche miraculeuse a été réalisée en aval et en amont du barrage, alors que le niveau du lac avait été fortement abaissé. La tâche a été confiée à une équipe de 7 professionnels soutenus par des bénévoles. Une partie des poissons ont été vendus, alors que d’autres ont été transformés par des filières spécialisées.
Mais les pêcheurs pourront s’adonner à nouveau à leur loisir préféré peu de temps après la remise en eau du lac de retenue, début 2015. En effet des poissons seront réintroduits en tenant compte de l’inventaire réalisé au moment de la pêche de vidange.
Une vidange lente pour préserver la qualité de l’eau
Pour maintenir une bonne qualité de l’eau tout au long de l’opération de vidange, la vitesse d’abaissement du lac de retenue pour procéder à la mise à sec a été limitée à 10 centimètres par heure.
Ce rythme de vidange a permis de réduire l’entraînement des sédiments vers l’aval. Les résultats de cette gestion des sédiments précautionneuse sont vérifiés grâce à un contrôle continu de la qualité de l’eau en aval du barrage.
Les mesures, telles que celles de l’oxygène et du taux de matière en suspension, sont contrôlées par l’ONEMA (l’Office national des eaux et des milieux aquatiques), qui est un organisme public indépendant.
Crédits photo : Gunter Küchler