A l’heure où les grandes centrales thermiques disparaissent progressivement et où les installations de production renouvelables se multiplient, les moyens de stockage de l’électricité nécessaires pour lisser la production du réseau électrique national s’imposent comme une filière pleine de promesses. Le groupe EDF en est persuadé et compte bien poursuivre ses efforts dans ce domaine afin de favoriser le développement des énergies propres et devenir à terme le leader européen du secteur. L’électricien public a dévoilé pour cela mardi 27 mars 2018, les contours d’un nouveau “Plan Stockage électrique” destiné à développer ses capacités de stockage de l’électricité et ses investissements dans la recherche technologique.
Bien que très prometteuses, les énergies renouvelables intermittentes ne pourront poursuivre leur développement à grande échelle sans l’application de technologies adaptées aux exigences des réseaux. Le stockage de l’énergie produite permettant de lisser la production d’électricité, est dans ce cadre indispensable et fait logiquement l’objet de toutes les attentions. EDF ne déroge pas à la règle et considère le stockage comme un « levier essentiel de la transition énergétique, aux côtés de l’efficacité énergétique et des énergies nucléaires et renouvelables ».
S’exprimant sur le sujet en conférence de presse mardi 27 mars, le PDF du groupe EDF Jean-Bernard Lévy, a dévoilé son ambition de « développer 10 gigawatts (GW) supplémentaires de stockage dans le monde » d’ici 2035, en plus des 5 GW déjà exploités par EDF sous la forme de batteries ou de STEP (stations de transfert d’énergie par pompage). « Les technologies de stockage de l’électricité sont appelées à transformer radicalement le secteur de l’énergie. La nouvelle frontière que le groupe dessine est celle d’un système énergétique 100% décarboné à l’horizon 2050. De par leur ampleur, le Plan Stockage Electrique, comme le Plan Solaire, confirment la capacité d’EDF à entraîner tout un écosystème compétitif pour concrétiser notre avenir sans carbone », a expliqué Jean-Bernard Lévy dans un communiqué.
Ce « Plan Stockage électrique » représenterait au total un investissement de 8 milliards d’euros, et concernerait aussi bien les grands projets destinés à favoriser l’équilibre d’un système électrique, à l’échelle d’un territoire ou d’un pays entier (sur ce marché, EDF vise 6 MW d’ici 2035, via des STEP ou des grosses batteries), que le stockage « individuel » ou localisé applicable aux ménages ou aux entreprises qui souhaitent autoconsommer leur production d’électricité renouvelable. EDF espère ainsi devenir leader en France et en Europe sur le marché des clients particuliers avec sa gamme d’offres d’autoconsommation intégrant des batteries, et accélérer son développement sur le continent africain où beaucoup de particuliers n’ont toujours pas accès aux réseaux.
Crédits photo : EDF (Twitter)
COMMENTAIRES
Il reste à prouver que ce système est à 100 % décarboné sur toute la chaine, ce qui est loin d’être fait !
Hydraulique à réservoir(s), batteries… et le power-to-gas ?
Le power-to-gas est essentiel pour obtenir de l’hydrogène à partir de la production excédentaire des énergies renouvelables.
Cet “oubli” semblerait signifier qu’EDF, à part son plan solaire (faible par rapport à la production actuelle des Allemands, qui ont un territoire pourtant moins ensoleillé,) ne compte pas trop sur les renouvelables…