Confronté à une demande d’électricité en forte augmentation et à la nécessité de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, le Maroc souhaite développer ses capacités de production renouvelables pour atteindre à l’horizon 2020, 42% de son mix énergétique, puis 52% en 2030. Le Royaume compte pour cela sur la filière hydroélectrique afin d’augmenter ses capacités de stockage, et multiplie les projets de barrages. Le groupe français Vinci Construction vient par exemple de décrocher un tout nouveau contrat de 284 millions d’euros avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) pour la construction d’une Station de transfert d’énergie par pompage (STEP).
Vinci Construction a annoncé mardi 9 janvier 2017, avoir remporté un contrat pour la réalisation d’une station de transfert d’énergie par pompage (STEP), au Maroc, pour un montant de 284 millions d’euros. Implanté dans la ville d’Abdelmoumen, à 70 km d’Agadir, ce projet consistera à « stocker l’énergie sous forme hydraulique », selon un communiqué du groupe français. Mandataire d’un consortium comprenant également l’entreprise autrichienne d’électromécanique Andritz Hydro, Vinci prendra en charge dans ce cadre, les études d’exécution, la réalisation du génie civil, la fourniture de matériel et des équipements de transfert, le montage, les essais et la mise en service de la station, sur une période 4 ans correspondant aux travaux d’installation. L’équipement électromécanique, pris en charge par Andritz Hydro, comprendra deux turbines Francis de 175 MW mises au point spécialement dans le laboratoire de l’entreprise et l’installation d’un poste à haute tension.
Pour une meilleure intégration des énergies renouvelables
Pour rappel, la technologie des STEP est encore aujourd’hui la technique la plus ancienne et la mieux maîtrisée de stockage d’électricité. Composée de deux bassins séparés par un dénivelé important, et d’une centrale hydroélectrique associant une turbine et une pompe, une STEP permet en cas de surplus d’énergie disponible d’actionner la pompe qui transférera de l’eau du bassin inférieur vers le bassin supérieur. Lorsque la demande augmente, cette énergie peut être alors restituée grâce à la force gravitationnelle d’un lâcher d’eau et ainsi augmenter la production. Ce système de stockage permet de gérer la fluctuation de la demande de manière optimale et se présente dans ce cadre comme une solution viable aux problèmes d’intermittence de certaines énergies renouvelables telles que l’éolien ou le solaire. Les périodes d’intermittence des énergies renouvelables ne correspondent évidemment pas toujours aux périodes de basse consommation et stocker la production éolienne ou solaire dans des STEP permet de valoriser toujours plus ces productions.
A ce jour, le Maroc dispose d’une seule STEP de 460 MW, construite à Afourer avec la coopération du groupe français EDF, et a annoncé en avril dernier la construction prochaine de deux nouvelles STEP à Menzel et à Ifahsa d’une capacité totale de 600 MW. La future station d’Abdelmoumen constituera donc la quatrième installation du pays. Ce projet « s’inscrit dans le plan de développement et d’intégration des énergies renouvelables au Maroc », a ajouté Vinci Construction.
Crédits photo : Vinci Construction
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