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Au Kenya, la croissance énergétique passe par les énergies renouvelables

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Avec 46 millions d’habitants (dont un tiers vivent sous le seuil de pauvreté) et une croissance importante, le Kenya connaît une explosion de ses besoins énergétiques. Et pour faire face à ces nouveaux besoins, notamment du fait du développement de son industrie, le pays veut densifier sa production électrique. Pour cela, le gouvernement a décidé de s’appuyer principalement sur l’essor des énergies renouvelables. Plusieurs pistes sont développées en complémentarité : la géothermie, le solaire et l’éolien. En quelques années seulement, le pays compte faire sa révolution énergétique, et il est d’ailleurs déjà sur la bonne voie.

Le Kenya : un pays en plein boom énergétique

La consommation d’énergie finale du Kenya est encore largement basée sur la biomasse puisqu’elle représente à elle seule 71% du mix énergétique du pays. Cette ressource est principalement utilisée par les particuliers pour le chauffage et la cuisson. En parallèle, l’industrie et le parc automobile affichent des besoins énergétiques croissants, ce qui a forcé le Kenya à revoir à la hausse ses importations pétrolières : la part du pétrole a ainsi progressé de 6% en seulement 10 ans, entre 2004 et 2014, dans le mix énergétique global du pays. Mais là où la donne a le plus évolué, c’est en ce qui concerne le mix électrique kenyan. Le Kenya veut se développer économiquement, et pour cela il compte bien rattraper son retard en matière d’électrification des territoires. A l’heure actuelle, seulement 23% des habitants bénéficient d’un raccordement électrique. Le réseau n’est pas encore assez développé et certains territoires n’ont pas le moindre point d’accès à l’électricité, ce qui freine le développement économique.

Par ailleurs, la production n’est pas encore assez puissante pour combler tous les besoins. Afin de combler cette faiblesse énergétique, le gouvernement kenyan a décidé de se lancer dans un grand plan énergétique : le plan Vision 2030 qui est sensé augmenter la capacité électrique installée pour la faire passer de 2 200 mégawatts à l’heure actuelle à 15 000 mégawatts d’ici 2030. Un objectif très ambitieux, et pour y parvenir, le gouvernement de Nairobi a décidé de parier sur le développement des énergies renouvelables.

Le Plan Vision 2030 et les nouveaux partenaires économiques

Si on le regarde dans le détail, le mix électrique du Kenya offre un profil très original du fait du très fort développement de la géothermie : elle pèse à elle seule 44% de la production du pays en 2016. C’est la première source d’approvisionnement du Kenya assez loin devant l’énergie hydraulique qui représente 36% et l’énergie thermique qui pèse moins de 20%. Le Kenya dispose donc déjà d’un mix très propre avec 80% d’électricité issue des énergies renouvelables. Le pays fait d’ailleurs partie de la liste des dix pays dans le monde qui possèdent la plus forte part d’énergies renouvelables dans leur mix énergétique (sur les 10 premiers pays, 7 sont d’ailleurs des pays africains). Et pour augmenter cette production électrique, le pays souhaite diversifier ses sources d’énergie tout en capitalisant sur son point fort, à savoir la géothermie. Dans cet optique, le Plan Vision 2030 ambitionne de multiplier par 9 la puissance installée des unités géothermiques, tout en développant de manière significative le solaire et l’éolien. En complément, le Kenya souhaite aussi se doter du nucléaire.

Grâce à son dynamisme dans le secteur énergétique, le Kenya attire de nombreux investisseurs, particulièrement la Chine et le Japon.

Ce dynamisme kenyan séduit aujourd’hui les investisseurs étrangers, et notamment l’Asie. Depuis plusieurs années maintenant, la Chine s’est positionnée sur le marché des énergies renouvelables en Afrique. Le 25 mai 2017, c’était au tour de l’Inde et du Japon d’annoncer le projet Asia-Africa Growth Corridor, une véritable route de la croissance Asie-Afrique dans laquelle la question de la collaboration énergétique est bien évidemment au coeur des débats. Avec les très nombreux projets d’infrastructures qui vont voir le jour dans les prochaines années, l’Asie compte bien mettre en avant ses compétences techniques en matière d’énergies renouvelables pour gagner des marchés.

Un mix électrique largement basé sur le renouvelable

En ce qui concerne le développement de l’énergie solaire sur son territoire, le Kenya possède un atout imparable : il bénéficie de l’un des meilleurs taux d’ensoleillement au monde puisqu’il est situé sur l’équateur. Les scientifiques estiment que le potentiel solaire du pays se chiffre à 4,5 kilowatt/heure, ce qui fait partie des meilleurs taux au monde. Avec de telles données naturelles, le pays peut donc sereinement développer un parc solaire. Le gouvernement parie sur deux logiques complémentaires : la première consiste à mettre en place de grosses unités de productions centralisées ; dans un deuxième temps, le pays compte aussi développer un maillage important qui compterait plusieurs unités de production plus petites, idéales pour une échelle locale. Cette double logique permettrait de lisser les investissements en matière de réseau en répondant à la fois à la demande industrielle et en étant capable d’aller raccorder au réseau électrique les territoires excentrés. On trouve ainsi des panneaux solaires installés sur de nombreuses infrastructures locales comme des centres commerciaux ou des exploitations agricoles. Dans la même veine, depuis 2012, tous les bâtiments, particuliers et professionnels, qui utilisent au moins 100 litres d’eau chaude par jour ont été contraints d’installer des chauffe-eau solaires.

 

Le parc éolien de Turkana sera inauguré à l’été 2017 et il sera le plus grand parc éolien d’Afrique.

 

En matière d’éolien, le Kenya parie sur ses atouts naturels grâce notamment au lac Turkana, situé au nord de Nairobi, et autour duquel il existe plusieurs couloirs de vents puissants qui viennent de l’océan Indien. C’est sur les bords du lac que le gouvernement a lancé un ambitieux projet de construction d’un parc éolien. Le projet, déjà bien avancé, devrait entrer en activité cet été et il offrira une puissance installée de 310 mégawatts. En 2016, le gouvernement kenyan estimait que le potentiel de l’énergie éolienne sur le territoire représentait environ 3 000 mégawatts.

Rédigé par : La Rédaction

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