Fortement pourvu en ressources géothermiques, le Kenya entend développer au maximum une énergie à la fois peu coûteuse et stable dans sa production. Une stratégie qui lui permet dès aujourd’hui de diminuer le recours aux énergies fossiles, de combler la chute de la production hydraulique lors des sécheresses et de diminuer les tarifs de l’électricité. Autant de vertus ne doivent pas faire oublier certains effets néfastes de la géothermie kényane sur l’écosystème et l’économie touristique.
Selon un communiqué du groupe énergétique kényan KenGen, l’énergie géothermique représenterait au mois décembre dernier près de 50% de l’électricité consommée au niveau national, soit une hausse de 14% par rapport à la même période en 2013. La part de l’énergie thermique est ainsi retombée de 37% à 10% tandis que l’énergie hydraulique ne représente plus que 40% du mix électrique kényan.
La part de l’énergie géothermique devrait même continuer à augmenter au regard des perspectives de développement dans la vallée du Rift dont le potentiel est évalué à plus de 7.000 MW. Si seulement 280 MW sont connectés au réseau national pour le moment, de nombreuses centrales de production sont en cours de réalisation et pourrait contribuer à augmenter considérablement le taux d’électrification de Kenya avec en prime une baisse significative des tarifs. Précisons ici que seul 23% de la population est électrifiée à l’heure actuelle.
Cela étant, si le recours croissant à la géothermie permet de diminuer le prix de l’électricité pour les particuliers et les entreprises, il n’est toutefois pas sans conséquence sur l’environnement. En effet, les parcs nationaux très nombreux dans le pays et riches d’une biodiversité unique au monde seraient menacés par la production d’énergie géothermique. Dans la vallée du rift par exemple, la centrale Olkaria qui produit assez d’électricité pour alimenter 500.000 foyers menacerait l’écosystème du renommé parc Hell’s Gate.
Un problème environnemental très inquiétant qui pèse également sur l’économie touristique du pays. Les recettes touristiques constituent environ 11% du PIB national et sont désormais en baisse en raison de la déception des touristes au regard des installations de production qui dénaturent désormais le parc. Un phénomène qui pourrait bien s’empirer avec l’avènement de nouvelles centrales dans la région.
Crédits photo : Lydur Skulason
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