Le parc éolien de Béganne, actuellement en cours d’installation dans le Morbihan, se présente comme toutes les autres structures françaises de ce type. A une exception près : il a été initié et financé en grande partie par les habitants de la région. Un projet porté par une démarche participative innovante et qui ouvre la voie au modèle de l’éolien citoyen.
Erigé sur une ligne de crête surplombant la vallée de la Vilaine, à quelques kilomètres à l’ouest de Redon, le parc éolien de Béganne devrait entrer en fonctionnement d’ici la fin du mois de juin. Une fois la phase de test achevée, les 4 éoliennes qui le constituent devraient produire 20 millions de kWh par an et ainsi permettre de répondre aux besoins électriques de plus de 8.000 foyers.
Mais la particularité de ce parc repose sur son mode de financement et de gestion. Issu d’une démarche éco-citoyenne, il a en effet été initié conjointement par l’association Éoliennes en pays de Vilaine et la société Bégawatts. Plus de 1.000 particuliers ont ainsi permis de constituer les fonds propres du projet, auxquels quatre banques ont accepté de rajouter 9 millions d’euros.
“Au Danemark et en Allemagne, les deux tiers des éoliennes ont été installées grâce à un investissement local. Ici, on a essuyé les plâtres (…). D’autres projets comme le nôtre vont voir le jour plus facilement. Au début, les banques hésitaient à nous suivre. Aujourd’hui, elles sont beaucoup mieux disposées”, explique aux journalistes de Ouest France Jean-Paul Garric, le trésorier de l’association et président de Bégawatts.
La société Begawatts, qui fonctionne sur un principe coopératif, sera d’ailleurs en charge de la gestion et de l’exploitation de cette installation éolienne. Pour cela, la gouvernance sera répartie entre des groupes de citoyens, des acteurs de l’économie sociale et solidaire et une société d’investissement dans les énergies renouvelables.
“C’est la première fois que les habitants d’un territoire acceptent de financer ce dont ils ont besoin. En l’occurrence, leur électricité”, résume M. Garric.
Crédits photo : Jacques Le Letty