La forêt amazonienne brûle, les responsables politiques s’écharpent

La forêt amazonienne brûle, les responsables politiques s’écharpent

Véritable poumon de la planète, la forêt amazonienne est en proie aux flammes depuis le début de l’été. Un phénomène qui se répète chaque année, mais dont l’ampleur est exceptionnelle en 2019. Les impressionnantes images de São Paulo plongée dans l’obscurité à cause d’un nuage créé par les fumées d’incendie préfigurent d’un monde post-apocalyptique. Il n’en fallait pas moins pour que l’émotion embrase les réseaux sociaux. Et dans la soirée du 22 août 2019, la photo diffusée par Emmanuel Macron a déclenché une véritable crise diplomatique, à la veille du G7 à Biarritz…

La forêt amazonienne face à un danger mortel

Le Brésil abrite plus de 60 % des 5,5 millions de kilomètres carrés que compte la forêt amazonienne. Cette forêt primaire constitue un véritable sanctuaire pour la biodiversité. La forêt permet de capter le dioxyde de carbone responsable de l’effet de serre et donc du réchauffement des températures. Selon WWF, la forêt amazonienne emmagasine entre 90 à 140 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Parallèlement, la plateforme intergouvernementale pour la biodiversité (IPBES) estime que la déforestation est responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine. C’est pourquoi, les spectaculaires incendies, qui s’ajoutent à une déforestation massive au Brésil pour l’industrie agroalimentaire, sont considérés comme une grave menace pour notre écosystème.

Pendant la saison sèche, les feux de forêt constituent un phénomène habituel. Selon l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (Inpe), il y a eu 39 759 départs de feu en 2018. Le chiffre est à la mesure de l’immensité de la forêt amazonienne, mais depuis janvier 2019, les départs de feu sont au nombre de 72 843, soit déjà une augmentation de 83 % par rapport à l’année dernière. Des faits notamment rappelés par l’ambassadeur de France au Brésil, Michel Miraillet. Pour autant, il est difficile d’évaluer le nombre de milliers d’hectares déjà victimes des flammes, mais les images de São Paulo plongée dans la nuit en pleine après-midi illustrent bien l’ampleur du drame. Dans ce contexte, les ONG servent de bouc-émissaire au président brésilien, Jair Bolsonaro. Le chef d’Etat les suspectent en effet d’être à l’origine de ces incendies…

Quelle mobilisation internationale possible ?

Seulement, depuis que de telles images ont commencé à circuler, lundi 19 août 2019, les appels à la mobilisation se sont fait entendre à travers le monde. Des célébrités comme Cristiano Ronaldo et Madonna ont partagé leur inquiétude, et les responsables politiques aussi, à l’instar du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est dit « profondément préoccupé » par la situation. Un sentiment partagé par Emmanuel Macron, mais dont le message qui n’accuse pourtant personne a été repris de volée par son homologue brésilien.Le 22 août 2019, le président français a tweeté :

Un appel au G7 qui a fortement déplu à Jair Bolsonaro. Il a répondu sur le même réseau social : « Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel. La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au XXIe siècle ». En plus de la forêt, c’est aussi le torchon qui brûle entre des responsables politiques aux visions très différentes.

Pour rappel, Jair Bolsonaro revendique son climato-scepticisme. Pour répondre aux accusations de colonialisme, la ministre des outre-mer, Annick Girardin, rappelle que « la plus grande frontière terrestre de la France se partage avec le Brésil ». Emmanuel Macron est donc totalement légitime à mobiliser la communauté internationale. Pour cela, il évoque la possibilité de s’opposer à l’accord de libre échange avec le Mercosur, puisque le Brésil ne respecte pas l’Accord de Paris. Ainsi, à la veille du G7, Emmanuel Macron prend autant la défense de notre « patrimoine écologique universel » que celle des ONG, qui jugent pourtant que « la diplomatie climatique d’Emmanuel Macron ne fait plus illusion ».

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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