En quête d’alternatives sur le marché du gaz depuis la fin des livraisons algériennes, à l’automne 2021, le Maroc a signé avec Shell, ce 17 juillet 2023, un contrat de fourniture de 500 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, sur 12 ans.
Shell va fournir du GNL au Maroc pendant 12 ans
Le ministère marocain de la Transition énergétique et du développement durable a annoncé, ce 17 juillet 2023, la signature d’un contrat longue durée (12 ans) de fourniture de GNL par le géant pétrolier néerlando-britannique Shell.
Signé vendredi 14 juillet à Rabat entre l’établissement public marocain ONEE (Office national de l’électricité et de l’eau potable) et Shell, le contrat porte sur 500 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, pour un montant tenu secret.
Le communiqué ministériel précise que le gaz sera acheminé, dans un premier temps, dans des ports espagnols, où les terminaux méthaniers locaux vont le regazéifier, avant de le transmettre, via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), au Maroc. Les futurs terminaux méthaniers marocains prendront le relai dans un second temps.
« Ce contrat de fourniture à moyen terme renforcera la sécurité énergétique du royaume et améliorera sa compétitivité en accélérant la stratégie marocaine de décarbonation », a commenté la ministre marocaine de la Transition énergétique Leila Benali.
Le directeur général de l’ONEE Abderrahim El Hafidi estime quant à lui que l’accord avec Shell permettra « de répondre à une partie de nos besoins et de garantir l’approvisionnement en gaz naturel de nos centrales ».
Le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), au cœur de la stratégie gazière du Maroc
Le 1er novembre 2021, l’Algérie avait mis fin au contrat tripartite qui la liait au Maroc et à l’Espagne pour la fourniture de gaz naturel via le GME. Ce contrat prévoyait de livrer du gaz à l’Espagne en le faisant transiter par le territoire marocain ; en échange, Alger laissait Rabat récupérer une certaine quantité de gaz.
Les tensions diplomatiques entre les deux pays ont provoqué cette rupture, et la fin de l’approvisionnement en gaz algérien du Maroc. Le pays ne disposant à l’époque d’aucun terminal méthanier et n’exploitant pas encore ses réserves gazières, il s’est retrouvé privé de gaz, et obligé de se rabattre sur ses centrales à charbon pour produire de l’électricité.
Au printemps 2022, le Maroc a négocié avec l’Espagne la possibilité d’inverser le cours du GME pour se fournir sur les marchés internationaux de GNL, et de se faire livrer dans des ports espagnols, avant de faire transiter le gaz par le gazoduc.
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